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  • Nevermind

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    La première fois où j’ai entendu des titres de Nevermind c’était chez un disquaire (un quoi ?), à Valence, en septembre 91.

     

    Mais en écoutant 4 ou 5 titres entre les rayons, ma première pensée a été de me dire que ce n’était pas possible qu’un album pouvant aligner des morceaux aussi jouissifs puisse exister. Il devait y avoir un truc après, une chute, une rupture. Le rythme n’allait pas pouvoir être soutenu jusqu’à la fin de l’album.

    Total j’ai reposé ma cassette (une quoi ??) et j’ai quitté le magasin les mains vides.

     

    Clairvoyant le gars non ?

     

    Évidement moins de 15 jours plus tard je suis retourné acheter Nevermind me rendant compte qu'un tel album parfait du début jusqu’à la fin était possible.

     

    Depuis lors j’ai écouté  Nevermind » en K7 (puis en CD) une bonne centaine de millions de fois et « Smells like teen spirit » est pour moi un titre indépassable à jamais. (je sais ce n’est pas très objectif et ça ne laisse pas grand place pour la concurrence je vous l’accorde).

     

    Il y a dans cet album un concentré idéal de rage et de mélodie, mais aussi, comme dans tous les albums qui nous touchent particulièrement, des traces d’une époque, d’un moment de vie qui le place aussi haut dans mon panthéon personnel (sans compter la personnalité de Cobain et sa fin tragique).

     

    A cette époque je faisais mon service militaire (le quoi ???) à Draguignan et ces 12 titres furent la bande son idéale pour supporter ces semaines vides (« I don’t mind if I don’t have a mind »), ces ordres, ces contre ordres, ces seyantes tenues kakis et la nourriture de qualité servie sur les coups de 18 heures (oui l’armée c’est la maison de retraite avant l’âge).

     

    Peut on encore dire beaucoup de choses sur « Nevermind » 20 ans après la sortie jour pour jour de l’album ?

     

    Que dans la semaine qui précédait sa sortie Cobain couchait dans sa voiture, complètement fauché.

     

    Que le bébé sur la pochette s’appelle Spencer Elden.

     

    Que « Nevermind » devait d’abord s’appeler « Sheep ».

     

    Que Geffen avait juste pressé 50 000 copies qui se vendirent rapidement et que cette version là ne contient pas le titre « Endless nameless » oublié lors du premier pressage, titre rajouté ensuite, mais que personne n’écoute trop j’imagine.

     

    Que « Breed » s’appelait d’abord « Imodium" d'après le nom du médicament dont se servait Tad Doyle du groupe Tad, alors en tournée en 1989 avec Nirvana.

     

    Que dans le passage atmosphérique de « Drain you », très inspiré par Sonic Youth, les « cruik cruik » que l’on entend sont des jouets apportés par Cobain en studio.

     

    Que le riff de « Smells like… » ressemble (un peu) à « More than a feeling » de Boston, mais que Cobain voulait surtout faire sonner ce titre comme du Pixies.

     

    Que si un jour vous allez à Aberdeen, la ville natale du leader de Nirvana, vous y trouverez un panneau qui indique « Welcome to Aberdeen : Come As You Are » en son hommage.

     

    Que Cobain n’a jamais couché sous un pont et que « Something in the way » ne raconte donc pas cette légende.

     

    Que sur « Polly » on entend Chad Channing marquer le rythme avec ses cymbales, seule trace (non créditée d’ailleurs) de l’ancien batteur de Nirvana, plus tard remplacé par Dave Grohl.

     

    Que et que et que ….

  • Aucan - Black rainbow

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    Il pleut autour de mon balcon, il fait noir et un peu frais, nous sommes le dimanche soir.

    Il n'y a plus grand chose à tirer de cet été agonisant.

    Le temps semble nous dire "vous avez eu beau temps pendant toutes ces semaines où vous vous êtes prélassés à ne rien faire. N'oubliez pas demain c'est la rentrée, il va fallloir payer".

    Pas besoin de mettre de la musique, le bruit de la pluie sur le sol, sur la rambarde en fer du balcon, plic-ploc, vaut tous les albums d'ambient du monde.

     Bon évidement moi je ne peux m'empêcher de jeter un oeil en arrière et de penser avec un peu de tristesse à ces gens rencontrés, à ces kilomètres parcourus en tous sens, à cette lumière du sud écrasante, à la surface de ces piscines crevées par des corps désireux de ne penser à rien, à ces litres de rosées bus sur des terrasse aux pierre encore chaudes le soir venu, au nom de la Rose.

    Tout un monde désorganisé, loin de la rigueur habituelle de l'année où tout est calculé, minuté, prévu.

    Au final c'est ça qui me pèse le plus : l'habitude, savoir exactement comment la journée commence et comment elle va se finir, loin de toute fantaisie.

    La pluie continuait de tomber, obstinée, j'avais bien compris son message, il fallait reprendre le collier.

    J'ai écrasé ma cigarette et soupiré une dernière fois.

    Plic ploc.

     

    Aucan - Black rainbow
    (Black rainbow - 2011)