Il pleut autour de mon balcon, il fait noir et un peu frais, nous sommes le dimanche soir.
Il n'y a plus grand chose à tirer de cet été agonisant.
Le temps semble nous dire "vous avez eu beau temps pendant toutes ces semaines où vous vous êtes prélassés à ne rien faire. N'oubliez pas demain c'est la rentrée, il va fallloir payer".
Pas besoin de mettre de la musique, le bruit de la pluie sur le sol, sur la rambarde en fer du balcon, plic-ploc, vaut tous les albums d'ambient du monde.
Bon évidement moi je ne peux m'empêcher de jeter un oeil en arrière et de penser avec un peu de tristesse à ces gens rencontrés, à ces kilomètres parcourus en tous sens, à cette lumière du sud écrasante, à la surface de ces piscines crevées par des corps désireux de ne penser à rien, à ces litres de rosées bus sur des terrasse aux pierre encore chaudes le soir venu, au nom de la Rose.
Tout un monde désorganisé, loin de la rigueur habituelle de l'année où tout est calculé, minuté, prévu.
Au final c'est ça qui me pèse le plus : l'habitude, savoir exactement comment la journée commence et comment elle va se finir, loin de toute fantaisie.
La pluie continuait de tomber, obstinée, j'avais bien compris son message, il fallait reprendre le collier.
J'ai écrasé ma cigarette et soupiré une dernière fois.
Plic ploc.