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concert

  • Unsane

     

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    Comme l’assassin revient, parait il, sur les lieux de ses crimes, je me retrouve presque 4 ans plus tard, toujours sur le côté gauche de la scène, du côté de la basse, pour assister à mon second concert d’Unsane en terres chimiques à Feyzin.

     

    Et la basse de Dave Curran je l’ai bien entendue, ce qui est plutôt rare dans les groupes de rock, c’est même ce qui fait la spécificité d’Unsane pour moi, ce sens du groove assez inhabituel dans ce carde musical là (avec leurs pochettes sanglantes).

     

    Bon Unsane c’est pas vraiment l’archétype du groupe new yorkais bobo genre les Strokes, c’est plutôt le rayon noise rock comme Helmet, les Cows ou Cop Shoot Cop.

     

    Les Strokes seraient le New York clean des années 2000, Unsane le New York sale des années 80 et 90 comme on l’entrevoit dans le making of de « Permanent vacation » de Jarmuch.

     

    D’ailleurs il n’y a pas un centimètre carré de la scène de l’Épicerie Moderne où les 3 membres d’Unsane n’auront craché pendant leur concert, histoire, entre 2 bières, de bien marquer leur territoire et de perpétuer une certaine idée du rock comme peut de groupes le fait encore aujourd’hui, même après 23 ans d’existence, un ancien membre décédé d’OD et un sucés relatif.

     

    Une basse qui soutient l’édifice avec un son tellurique, un batteur exceptionnel Vinny Signorelli (ex Swans) toujours en mouvement mais jamais dans la démonstration technique (et qui ne s’arrête pas de jouer même entre les morceau) et Chris Spencer au chant qui hurle comme un beau diable, triture sa guitare dans tous les sens et semble fondre de sueur.

     

    Et puis comme diait Hazam voir Unsane en concert c’est retrouver ses 20 ans. 

     

    C'est aussi  plonger dans les entrailles du début des années 90, se souvenir d’une époque particulière propice à une explosion musicale sans pareil sans et patauger de bonheur dans les tripes et le sang.

      

  • Saint Vincent - Dirty Projectors - The National - Sharon Jones and the Dap-Kings

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    En débarquant sur la scène des Nuits de Fourvière avec sa robe-rideau orange (oui celle de la photo), encadrée par ses 2 acolytes armés respectivement d’une flûte et d’un violon je me suis dis « ouhlala Saint Vincent je vais souffrir »

    Mais rapidement Annie Clark, la femme-rideau, s’est mise à jouer de la guitare, par-dessus son beau chant, rayant ses titres de disto, accompagnés de sons électro, sortant d’un pad et d’un clavier que je n’avais pas remarqués.

    Pour tout dire je m’attendais à du folk plan-plan avec vue sur Bob Dylan et j’ai là affaire à une musique plus étrange, composite, sobre, mélodique, suffisamment en tout cas pour me donner envie d’écouter ses albums.

    Annie continue à attirer la lumière sur scène, même quand The National les rejoint sur scène pour 2 titres, pendant que la foule se mouille, empêtrée dans des ponchos multicolores du plus bel effet

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    Le leader des Dirty Projectors est un gars très sympathique mais il a une pratique de la guitare assez personnelle et un chant à la limite du raisonnable. Le choc avec la qualité vocale du groupe précédent est donc rude.

    Le groupe brasse des influences africaines (les membres se mettent alors à sautiller) et des choses plus rock, parfois assez free, presque improvisées (le chanteur fait alors le fou fou avec sa guitare).

    Pour couronner le tout les 3 membres féminins du gang font souvent des chœurs, très forts qui rendent les choses encore plus difficiles à absorber.

    Je m’ennuie profondément, seul le pantalon trop court du chanteur me fascine et me tient en éveil.

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    The National arrive ensuite, ils sont les stars de la soirée, auréolés de leur « High violet » acclamés par tout le monde et avant leur passage le lendemain avec Vampire Weekend  qui eux essuient un retour de hype cette année (j’ai pas d’ailleurs bien compris Vampire machin c’était super y a 2 ans mais maintenant c’est pas terrible alors que c’est plutôt la même chose qu’il y a 2 ans)

    C’est à leur initiative que ces groupes de Brooklyn ont été réunis, ce soir, mais ils ne jouent pas en dernier, modestement.

    Cette place permettra aussi au chanteur de se coucher tôt et de cuver son vin, ce qui a rendu la fin de leur set assez pittoresque (refrains braillés, descente dans la foule, mimiques d’ado de 14 ans devant la batterie et recherche éperdue de sa bouteille sur scène et dans les coulisses).

    Question musique je ne suis guère fan de The National (pendez moi je le mérite), du jeu de batterie et du chant un peu monocorde, je trouve leurs titres sans relief et ai du mal d’ailleurs à les distinguer les uns des autres. Ils joueront quand même un bel « Fake Empire » titre phare de leur répertoire, devant une foule très compacte drapée dans du plastique, témoignage d’une pluie qui poliment s’est retirée pour ne pas voler la vedette aux musiciens.

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    La vedette en fait c’est Sharon Jones.

    Une faille espace temps s’est là ouverte et les Dap Kings, son groupe, est apparu sur scène. Costard, lunettes noires, section de cuivre, percus, fils d’amplis torsadés pour la basse et les guitares, il ne manquait plus que Elwood et Jake.

    Le groupe joue d’abord un titre seul, la bassiste dirige les opérations et guide ses troupes, puis Sharon Jones entre en scène et fout le feu aux rideaux avec sa voix version James Brown avec des seins.

    Leur mélange soul/funk est efficace au possible, la foule s’anime, les coussins pleuvent, effrayant le guitariste qui demandant d’arrêter le jet des « flying debris », Sharon danse habitée par on ne sait quel esprit Motownesque (le choix est large)

    Les lumières se rallument mais aucun de mes voisins ne dort comme des bébés.

  • It's fucking obvious we are Napalm Death from Birmingham

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    Dans des concerts (pop, rock disons) je suis dans les doyens de l'assemblée présente, si ce n'est LE doyen de la salle de plus en plus souvent.

    Arrive alors dans mon esprit cette question : jusqu'à quel âge peut on aller voir décemment un groupe d'électro bidule ou de post-rock machin dans une petit salle qui sert uniquement de la Kro ou du Coca, avec une acoustique parfois assez approximative et un prix d'entrée de 10 euros proche de l'escroquerie  (la question se pose différemment quand vous allez voir Suzanne Vega ou Léonard Cohen, assis, en ayant acheté une place 50 ou 90 euros 18 mois à l'avance) ?

    Alors aller voir un concert de métal donne une impression encore plus étrange.

    Même si clairement il y avait pas mal de gens qui tapaient dans la quarantaine vendredi soir à Feyzin pour aller se recueillir devant Napalm Death, aller voir un concert de métal 40 ans après ma naissance m'a donné un drôle de vertige.

    Impression surement causée par cette idée que le métal et ses nombreux dérivés est une musique de l'adolescence, une incarnation parfaite de l'état de rébellitude réelle ou supposée dans lequel on se trouve à 18 ans.

    Ecouter fort une musique rapide, violente où un chanteur hurle, grawle, grunt dans un micro est une thérapie parfaite à cet âge difficile, plein de contradictions blablabla.

    Mais pourquoi continuer plus tard ?

    Qu'est ce que l'on recherche dans ces moments là ?

    Une part d'un paradis perdu, un réel amour pour ce genre musical, se prouver à soit même (et aux autres) que l'on n'a pas renoncé à certaines choses qui peuplaient notre jeunesse malgré des enfants, un crédit immobilier, un Scénic et que beaucoup de nos semblables d'alors ont eux oublié ?

    Evidement un peu de tout ça.

    Je n'ai toujours pas d'explications pleinement suffisantes au final, juste cette question sans fin. 

    Napalm Death donc.

    Les Suisses de Knut assuraient la première partie. Leur boulot consiste à jouer du hardcore, ça hurle, le jeu du batteur me déplait, je trouve ça assez brouillon au final, après un premier concert qui m'avait lui complètement emballé il y a 2 ans. Comme quoi la musique est la somme de différents paramètres dont le lieu et le moment.

    Avec Napalm Death  on est là dans la catégorie super héros de la musique bruyante.

    Ils ont, enfin les membres qui ne sont plus là, inventé vers 1986 un nouveau genre musical en décidant de jouer plus vite et plus fort que les autres groupes alors en activité pour créer le « grindcore », soient des morceaux courts, parfois de quelques secondes, joués à fond avec un arrière plan assez politique, plutôt de gauche.

    Le genre a évolué ensuite vers des choses un peu plus techniques, des titres un peu plus longs, mais Napalm Death est à l'origine de tout ce bazar et certainement de la vocation musicale d'un tas de groupes à travers le monde.

    A l'époque pour moi le métal c'était AC DC et un peu de Slayer, alors quand j'entendais ça j'avais l'impression que le monde allait s'écrouler et m'engloutir.

    Le leader actuel Barney Greenaway ne ressemble en rien à l'idée éternelle du métalleux chevelu, tatoué et bas du front.

    Il a les cheveux courts, ne fait pas le signe de Satan à chaque fin de morceaux, boit de l'eau entre les morceaux, gigote comme un ado durant les morceaux (en adoptant d'ailleurs des postures et des mimiques pas très raccord avec la virilité de rigueur affichée par les frontman métalliques d'ailleurs, Barney serait il gay ?),  ne semble pas dupe de son rôle quand il plaisante avec le public et parle abondamment entre les titres de religion, politique, racisme (je vous laisse compléter la liste).

    Bref un gars fort sympathique qui n'hésite pas à venir saluer le public longuement et à parler à plusieurs fans entassés devant la scène (la Cène ?).

    Bon évidement la messe a vite été dite, le groupe commence à fond la caisse et maintien le rythme pendant une bonne heure. Le batteur est une machine, Barney donne de la voix de manière impressionnante sans baisse de tension, le second chanteur-guitariste assure lui des parties hurlées plus aigues du plus bel effet.

    La foule est là pour Napalm Death, on sent vraiment que le groupe jouit d'une aura importante, on monte sur scène pour slammer dans la tête de son voisin, des pogos s'organisent, le groupe joue « You suffer » (soit le morceau le plus court du monde) et « Nazi punks fuck off » 

    Tout le monde s'en est pris plein la gueule.

    Plus de 20 ans que ça dure.

    Jusqu'à quand ?

     

    Hazam était là aussi et a pris des photos