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urgences

  • Verre à pied

     

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    Le soir il y a 2 options : soit vaisselle soit lecture d'histoires de "Zigomar n'aime pas les légumes" (de l'excellent Philippe Corentin) ou de la Petite Princesse qui veut son petit pot par exemple (vous comprenez mieux ainsi la vie dingue de jet setter noctambulo-hype que j'ai).

    L'autre soir j'ai choisi l'option 1 soit vaisselle en écoutant France Info me parler de l'état assez moche du monde.

    Mauvais choix je dois vous le dire tout de suite.

    Assez rapidement, certainement hypnotisé par la retransmission haletante d'un Caen/Sedan j'ai cassé un verre.

    Banal me direz vous (oui c'est aussi pour ça que j'ai un blog pour cracher à la face de la France le minime intérêt de ma vie), sauf que là non.

    Par un miracle prodigieux digne des plus grands (Gérard Majax, Sylvain Mirouf), un bout de verre s'est faufilé entre l'évier et moi pour aller se planter dans mon pied gauche qui faisait la sieste sur le sol de la cuisine.

    Douleur, information envoyée au cerveau et regard rapide vers ledit pied pour voir avec surprise une tache de sang s'agrandir sur ma chaussette.

    Fonçage dans la baignoire, point de compression, nettoyage de la plaie, pansage et "on verra demain".

    Oui mais demain c'est pas terrible la plaie, 3 centimètres de long, douleur, impossible de marcher, les urgences me tendent les bras me semble t il.

    Je suis préparé j'achète Libé (qui au passage dans sa version papier semble être devenu hystériquement anti Sarkozy, au point d'en parler sur toutes les 10 premières pages) j'emporte aussi "Je, la mort et le rock and roll" pour le relire (oui le "Pére Goriot" actuellement au pied de mon lit est à déconseiller dans ce genre de situation d'attente, trop dense, trop de mots qui se bousculent)

    Je suis examiné en moins de 10 minutes et je me dis que c'est trop facile, doit y avoir un piège ou alors ce sont des faux médecins en plastique.

    Bingo avant de me recoudre le médecin veut quand même avoir l'avis de l'orthopédiste qui "est au bloc", euphémisme pour "mon gars va y avoir de l'attente".

    Et là j'ai largement le temps de lire mon Libé et de relire la moitié du bouquin de Klosterman (toujours aussi marrant et agréable d'ailleurs) 

    Autour de moi s'agitent des flics, des pompiers, le personnel hospitalier, des personnes agées en brancard, des gens renversés par des voitures, des gens qui patientent sur les brancards et qui pissent dans des bouteilles (on dit un "pistolet" monsieur) une fille minervée inerte que l'on emmêne et ramène et qui fait super bien la morte, des jeunes aux genoux ou mains fracturées bref un condensé d'humanité dans un sale éta, le tout dans une température que l'on qualifiera de "fraîche".

    Je semble être le moins atteint avec ma basket grande ouverte, je prends donc mon mal en patience.

    Au bout de 3 heures et demi, ma patience est mise à mal mais l'orthopédiste est là et commence, avec sa comparse externe, à trifouiller mon pied avec des objets dont je préfère ignorer l'existence.

    Verdict : tendon quasi coupé, points sur le tendon (brrrr) et 6 points de suture car entre temps de 3 la plaie est passée à 6 centimètres l'orthopédiste voulait "bien y voir" (faites donc comme chez vous ....).

    Conclusion : régime de 21 piqûres, plastification du pied pour la douche et pose à la Brassens sur le rebord de la baignoire  pour me laver, sans oublier la magnifique chaussure de Barouk (cf notre document) qui devrait émoustiller les plus fétichistes de mes lecteurs (ou trices) mais qui me fait juste ressembler à une vieille drag queen boitillante pour sortir et ce pendant ................ 3 semaines.

     

    Zëro - Drag Queen Blues (MP3) 

    France - 2007