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attente

  • Verre à pied (acte 2)

     

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     (Salle d'attente par Sebtix)

     

    Un jour quelqu'un m'a dit (non pas elle) que la vie se résumait à attendre et partir.

    Je suis plutôt d'accord avec cette assertion mais j'aimerais y ajouter une exception : sauf à l'hôpital où la vie se résume à attendre et à "faire les étiquettes". 

    Retour à l'hôpital donc hier pour effectuer les derniers réglages et laisser la machine repartir sur les routes.

    On m'avait dit en quittant les urgences, il y a 3 semaines : "venez faire les étiquettes au moins une demi heure avant l'heure de la consultation".

    Moi plus manu le malin que tout le monde j'ai pensé que 20 minutes devrait suffire, mais quand j'ai vu le chaos dans la salle d'attente je me suis dis que j'aurais dû coucher là depuis la veille pour espérer passer à l'heure devant le médecin.

    La salle d'attente est immense et c'est donc là que l'on doit prendre son ticket pour ensuite aller dans une autre salle pour passer devant un administratif pour faire les fameuses étiquettes.

    J'ouvre là une parenthèse : à quoi servent ces foutues étiquettes ???

    Quand je suis arrivé aux urgences la première chose que l'on m'aie demandée, sans trop s'enquérir de mon état, c'était de faire les étiquettes gnagnagna.... Et croyez vous qu'après on m'en aie demandé pendant mes 8 heures où j'y suis resté ??

    Que nenni pourtant j'en avais un beau stock, de quoi refaire le Taj Mahal sur les murs alentours.

    Alors le mystère reste entier.

    Seuls les gens qui arrivent en lambeaux ou en sang avec les pompiers ou les flics ont ce privilège rare de ne se voir rien demander. Ah les salauds qui se pavanent sous notre nez en brancard en faisant semblant de gémir pour apitoyer les services admministratifs. C'est honteux et j'espère que notre président s'attaquera aussi à ce grave problème, plaie (ah ah ah) de notre société moderne.

    Bref je prends un ticket à une jeune fille qui doit faire face à une haie de personnes un peu énervées et là stupeur mon numéro est le 507 et l'affichage électronique annonce le 187. Ah ouais d'accord........

    Je m'assois en soupirant et .... oui Kevin j'attends c'est ça.

    20 minutes plus tard on atteint les 200, mais en fait ça veut dire que l'on "repart à zéro et que mon numéro c'est le 07 et pas le 507" m'explique  globalement la (pauvre) jeune fille entre 2 rafales de fusil automatique pour repousser une horde de patients plus trop patients et surarmés qui veulent prendre d'assault les bureaux administratifs par le côté sud.

    Pendant ce temps les pompiers amènent leur lot d'éclopés privilégiés et se font un difficile passage en plein milieu de la salle d'attente, c'est assez étrange comme atmosphère et très stupide comme agencement, l'architecte du lieu devrait être pendu en place publique.

    Brusquement le panneau lumineux (oui attendez il n'y en a qu'un seul dans la salle d'attente, comme ça les gens assis sous celui ci ont le choix de se lever toutes les 40 secondes pour vérifier que l'on est toujours au 214 depuis 40 minutes ou de se tordre le cou pour espérer distinguer un peu des chiffres rouges, bravo l'archi là aussi) s'emballe et affiche le 116.

    Alors là tout le monde se regarde et dans la seconde qui suit tout le monde se lève vers la pauvre guichetière qui là ne peut que lancer ses dernières grenades defensives pour espèrer repousser les flots en furie et s'en sortir vivante.

    Et là comme par magie une de ses collègues sort des bureaux administratifs et annonce qu'il y a un problème technique (no shit !!), prend les choses en main, fait mettre les gens en rang suivant leur numéro in the old school way et je passe dans les 3 minutes qui suivent.

    "Faire les étiquettes" me prend allez 4 minute, j'arrive 30 minutes en retard à la consultation, où personne ne me dit rien et de toutes façons j'attends encore 15 minutes le médecin.

    Mon pied va bien merci.

     

     

     "Sittin' in the waiting room"

    FUGAZI - Waiting room (MP3) 

  • Verre à pied

     

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    Le soir il y a 2 options : soit vaisselle soit lecture d'histoires de "Zigomar n'aime pas les légumes" (de l'excellent Philippe Corentin) ou de la Petite Princesse qui veut son petit pot par exemple (vous comprenez mieux ainsi la vie dingue de jet setter noctambulo-hype que j'ai).

    L'autre soir j'ai choisi l'option 1 soit vaisselle en écoutant France Info me parler de l'état assez moche du monde.

    Mauvais choix je dois vous le dire tout de suite.

    Assez rapidement, certainement hypnotisé par la retransmission haletante d'un Caen/Sedan j'ai cassé un verre.

    Banal me direz vous (oui c'est aussi pour ça que j'ai un blog pour cracher à la face de la France le minime intérêt de ma vie), sauf que là non.

    Par un miracle prodigieux digne des plus grands (Gérard Majax, Sylvain Mirouf), un bout de verre s'est faufilé entre l'évier et moi pour aller se planter dans mon pied gauche qui faisait la sieste sur le sol de la cuisine.

    Douleur, information envoyée au cerveau et regard rapide vers ledit pied pour voir avec surprise une tache de sang s'agrandir sur ma chaussette.

    Fonçage dans la baignoire, point de compression, nettoyage de la plaie, pansage et "on verra demain".

    Oui mais demain c'est pas terrible la plaie, 3 centimètres de long, douleur, impossible de marcher, les urgences me tendent les bras me semble t il.

    Je suis préparé j'achète Libé (qui au passage dans sa version papier semble être devenu hystériquement anti Sarkozy, au point d'en parler sur toutes les 10 premières pages) j'emporte aussi "Je, la mort et le rock and roll" pour le relire (oui le "Pére Goriot" actuellement au pied de mon lit est à déconseiller dans ce genre de situation d'attente, trop dense, trop de mots qui se bousculent)

    Je suis examiné en moins de 10 minutes et je me dis que c'est trop facile, doit y avoir un piège ou alors ce sont des faux médecins en plastique.

    Bingo avant de me recoudre le médecin veut quand même avoir l'avis de l'orthopédiste qui "est au bloc", euphémisme pour "mon gars va y avoir de l'attente".

    Et là j'ai largement le temps de lire mon Libé et de relire la moitié du bouquin de Klosterman (toujours aussi marrant et agréable d'ailleurs) 

    Autour de moi s'agitent des flics, des pompiers, le personnel hospitalier, des personnes agées en brancard, des gens renversés par des voitures, des gens qui patientent sur les brancards et qui pissent dans des bouteilles (on dit un "pistolet" monsieur) une fille minervée inerte que l'on emmêne et ramène et qui fait super bien la morte, des jeunes aux genoux ou mains fracturées bref un condensé d'humanité dans un sale éta, le tout dans une température que l'on qualifiera de "fraîche".

    Je semble être le moins atteint avec ma basket grande ouverte, je prends donc mon mal en patience.

    Au bout de 3 heures et demi, ma patience est mise à mal mais l'orthopédiste est là et commence, avec sa comparse externe, à trifouiller mon pied avec des objets dont je préfère ignorer l'existence.

    Verdict : tendon quasi coupé, points sur le tendon (brrrr) et 6 points de suture car entre temps de 3 la plaie est passée à 6 centimètres l'orthopédiste voulait "bien y voir" (faites donc comme chez vous ....).

    Conclusion : régime de 21 piqûres, plastification du pied pour la douche et pose à la Brassens sur le rebord de la baignoire  pour me laver, sans oublier la magnifique chaussure de Barouk (cf notre document) qui devrait émoustiller les plus fétichistes de mes lecteurs (ou trices) mais qui me fait juste ressembler à une vieille drag queen boitillante pour sortir et ce pendant ................ 3 semaines.

     

    Zëro - Drag Queen Blues (MP3) 

    France - 2007