(Ceci n'est pas l'affiche de "Zoo" le film)
L'histoire vous la connaissez maintenant, les Perses veulent envahir la douce Grèce, la cité de Sparte avec le roi Léonidas et 300 de ses meilleurs hommes, va alors leur opposer une résistance et se battre jusqu'à la mort (en vain bien entendu).
Franck Miller, auteur américain de comics en a tiré en 1998 une BD, portée à l'écran par Zach Snyder (son seul méfait précédent s'appelle "l'Armée des morts" un bon film de zombie sortit il y a 3 ans).
Comme pour Sin City (une autre BD de Miller) beaucoup d'attention est portée au traitement de l'image avec une palette de couleurs assez resserrée (rouge, gris, jaune...) mais très contrastées, des taches de sang qui giclent à chaque coup d'épée (et il y en a beaucoup), des poses évoquant certains tableaux classiques.
Bref une tendance assez nette à privélégier la forme sur le fond (sans aucun jugement de valeur la dessous d'ailleurs pour ma part).
Alors comme le titre le sous entend (finement), 300 s'apparente quand même à un grand verre de coca heavy strong avec des morceaux de sucre rajoutés par poignées entières.
Les acteurs surjouent volontiers, l'intrigue est simple, les personnalités des principaux héros pas très fouillées, la violence omniprésente comme cache misère parfois, les bastons nombreuses sont volontiers filmées en "effet Matrix", certains passages frisent le ridicule avec tout ces gars muculeux en toge qui vont virilement à la guerre comme on va dans un back room.
Bref la bande annonce est trompeuse au final, surgonflée qui plus est par un titre de Nine Inch Nails tout à fait approprié ("Just like you imagined") qui donne envie de tout casser.
La critique a quasiment unanimement déboité le film pour toutes les choses énonçées avant, en avançant en plus le postulat que l'on a ici un joli film crypto-fasciste dont le contexte historique (Grecs contre Perses) renvoie à l'histoire très contemporaine, où les Américains remplaceraient les Grecs et les pays arabes les Perses et où le film seraint une apologie et une justification de la violence militaire (et donc de celle de l'US Army actuellement en Irak)
Evidement la tentation est grande (en rappellant quand même qu'ici les envahisseurs sont les Perses).
Nous avons d'un côté une armée ultra technique et méthodique (les Grecs) face aux Perses beaucoup beaucoup plus nombreux (comme aujourd'hui le monde arabo musulman) mais qui, avant de triompher, essaient pleins de méthodes possibles et parfois ridicules (les éléphants soit Alexandre le Grand à l'envers) tout cela dans un joyeux désordre.
Cependant je n'ai pas réussi de mon côté à trouver les Spartes si sympathiques que cela.
Leur société élimine les bébés difformes à la naissance, les enfants sont séparés de leur famille à 7 ans pour suivre un entrainement militaire croisement d'un goulag et d'une secte, le parlement est corrompu et seuls les hommes libres et riches y participent.
Quant aux militaires ils sont prêts à tout, presque fanatisés, obéissant aveuglément jusqu'à la mort certaine (oui je sais j'enfonce des portes ouvertes).
Donc si certains voient dans les Spartes d'antan un archétype de l'Amérique actuelle, l'image renvoyée n'est pas des plus flatteuses finalement, à tel point que l'on peut se demander si justement la description de Sparte, de ses moeurs et des ses hommes ne donne pas au final crue, sauvage et donc peu reluisante de l'Amérique d'aujourd'hui et de sa poitrine fièrement gonflée d'orgueil militaire
"This is madness !!" dit un émissaire de Xeres, "This is Sparta" lui répond Léonidas.
Tout est dit je trouve.
Commentaires
Je vais aller voir ce film demain, je suis très attiré par son côté graphique et esthétique.
Ca fait un moment que j'attendais sa sortie...
Pour ce qui est de l'histoire et du fond, ma foi, on verra bien.
"This is merda !" a titré Libé.
(j'ai pas vu le film et je crois que je le verrai pas, mais ça m'a bien fait marrer en tout cas)
J'ai cru que c'était une pub pour le sucre, le vrai...et puis non...
eh beh ça donne pas trop trop envie quamême
Oui mais est-ce qu'il y a Keira Knightley ? (non je pose la question parce que c'est tout ce que j'ai retenu de Troy)
De toute façon j'avais pas vu 299
"Trois cents" écrits avec du sang ! Mouarf ! Mouarf ! Mouarf ! Manquent pas d'humour ces gens là !!!
et puis c'est bien joli de voir des interprétations fascistes mais mis à part les montagnes de réajustements, l'histoire de base a vraiment eu lieu
du plagiat par anticipation?
Boaf, c'est comme un bon vieux CD de Manowar : c'est très, très (mais alors très) con, mais laaargement assez outrageusement bourrin pour être jubilatoire !