Le nom de Trisomie 21 revient rarement, voir jamais, sur les blogs musicaux (alors que celui d'Animal Collective tout le temps, la nature est ainsi faite).
Je me suis alors dis qu'il serait peut être intéressant de parler d'un des albums que j'affectionne de ce groupe, au détour d'une page web un internaute égaré, un jour, plus tard, sera peut être content de lire ces quelques lignes mal écrites à propos de ce groupe qui aura, imaginons le, accompagné son adolescence et les années suivantes.
Pour ma part Trisomie 21 est en effet, associé à une grande partie de la fin de mon adolescence, celle où j'usais des K7 Chrome TDK sur un walkman Akaï gourmand en piles en révant à des filles que jamais je n'arrivais à embrasser.
Je connaissais le groupe à la suite d'un article dans Best, c'est vrai qu'un nom pareil était difficile à oublier, j'avais donc demandé à un pote de classe de me copier « Million lights », comme ça, pour voir ce qui se cachait derrière ce patronyme étrange.
En 1987 cet album a rapidement fait son effet sur mon système nerveux central.
Pourtant les titres n'étaient pas vraiment dansants, ils étaient en majorité (mal) chantés, mais remplis de sons électroniques assez inédits pour moi, créant une tourbillon étrange dans les mousses oranges de mon casque.
A l'écoute je ne savais pas vraiment situer ce que j'entendais, quelle case cocher.
Avant c'était plus facile.
Le groupe était à la base un trio, avec 2 frères, basse/guitare/batterie et ses albums « Le repos des enfants heureux » ou « Passions divisées », sortis au début des années 80, étaient de la cold wave, clairement influencée par Joy Division, avec tout l'attirail de voix spectrales, de minimalisme instrumental (les claviers scolaires joués à 2 doigts) et de basses froides (video "Logical animal")
Puis sort cet album radicalement différent du reste de la production du groupe.
Les frères Lomprez ne sont maintenant plus que tous les 2.
Seules la guitare et la voix subsistent, mais le reste est complètement électronique, beaucoup plus produit, plus travaillé aussi, jouant beaucoup plus maintenant sur les ambiances.
Ce n'est plus un synthé qui assure un refrain en arrière plan, mais bien des machines qui créent toute la structure des titres et leurs rythmes. Les membres du groupe avaient peut être tirés pleinement partie des premiers samplers sortis à cette époque.
20 ans plus tard je ne sais toujours pas vraiment comment qualifier «Million lights ».
Le son évoque un peu les années 80 mais le chant n'a aucun rapport avec l'école d'Electronic Body Music belge (Front 242 ou Agrumh...), ce n'est pas de l'indus, aucun titre ne peut incendier les dance-floor, on a plus affaire à des chansons pop baignant dans de l'électronique, quelque chose d'assez inhabituel en France, en tout cas à cette époque.
Cette absence de références claires rend d'ailleurs cet album insaisissable et me permet encore de l'écouter maintenant sans être terrassé par un son trop daté, comme par exemple sur les premiers OMD, même si ceux ci on un autre charme.
Evidemment se jeter sur ces 10 titres en 2010 me parait être un projet un peu farfelu, car malgré tout des tics datés apparaissent de-ci delà et je ne suis pas vraiment sûr qu'une écoute froide aujourd'hui permette d'adhérer totalement à cet album.
Et comme souvent on a pour certaines choses écoutées et découvertes, il y a bien longtemps, un peu plus de bienveillance et parfois une absence d'esprit critique qui peut confiner à l'inconscience je vous l'accorde.
Néanmoins pour les plus curieux d'entre vous je vous livre 2 titres en pâture (que de toutes façons personne n'écoutera jusqu'au bout)
Le groupe existe encore aujourd'hui, Trisomie 21 sort encore des albums qui sont la continuité de « Million lights », mais avec l'apparition de guitares assez offensives (enfin c'est pas Slayer non plus) et avec un chant toujours affreusement faux (voir encore plus qu'avant), un peu décalés avec son époque (LIEN SPOTIFY)
TRISOMIE 21 - Million lights
TRISOMIE 21 - The re's a strange way this morning
Commentaires
J'ai toujours trouvé ce groupe intéressant. Je pense qu'en fait ils ont juste mal choisi leur nom qui les fait passer pour un groupe de skate punk...
skate punk ?? mouais
par contre c'est vrai qu'il a du être choisi dans une espece de rage adolescente qui ensuite n'a plus trop collé à ce qu'ils étaient
Je disais "skate punk" dans le sens "un peu puéril"
Merci
j'ai écouté les 2 morceaux avec plaisir.
j'ai encore la vinyl et je cherche le CD