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Home-core

  • dEUS - Bad timing

    HOMECORE : activité fantasmatique d'intérieur, plutôt urbaine et masculine, consistant à imaginer pouvoir réduire en miette l'intérieur d'une pièce avec une batte de base-ball (par exemple, les barres à mine ou club de golf conviennent aussi) en écoutant (très fort) certains titres spécifiques qui mettent en transe l'auditeur.

     

                 Si dEUS apparaissait maintenant je parie que ce serait le groupe chouchou des blogs et du peu de magazines de rock qui restent encore en éveil en France et ailleurs.

     

                Je me souviens, vers 1994 quand est sorti leur premier album, tout le monde parlait de ce drôle de groupe belge (quel exotisme on ne connaissait alors que Front 242 et Lio de Belgique), de ses morceaux en tôle ondulée, de ses arrangements baroques, de sa douce folie.


                Malheureusement (pour moi) cette douce folie n’a duré que le temps des 2 premiers LP « Worst case scenario » et « In a bar under the sea » 2 grands albums éternellement.


                Ensuite 2 membres historiques du groupe Rudy Trouvé et Stef Kamil Carlens  partirent faire du bruit ailleurs (chez Zita Swoon par exemple) et dEUS devint ce qu’il est maintenant un groupe de rock plus classique, moins casse-cou dans ses arrangements,  un peu oublié, justement peut être à cause de son retour à des valeurs musicales plus traditionnelles qui ne le distingue plus de la masse.


                En ouverture de l’avant dernier « Pocket revolution » on trouve pourtant « Bad timing ».


                Ici pas de bizarreries pourtant, pas de sample de Mingus ou de violon fou, juste une lente montée d’adrénaline.


                On sent, on sait que les choses vont se gâter, que tout va péter, qu’on va pouvoir se jeter sur son lit en hurlant et on attend, on attend…..


                Et puis bien sûr le nuage se perce et toute l’eau du ciel nous tombe sur la tronche et c’est là que l’on aimerait être à la place des musiciens de dEUS quand ils jouent ce titre sur scène, pour atteindre cette espèce de transe électrique qui donne envie de tout casser autour de soi quand les guitares partent en roue libre.


                Mes moulinets dans le salon n’en deviennent que plus pathétiques.

     

     

     

     

     

    dEUS - Bad timing

     

    (Pocket revolution - 2005)

     

  • Jesus Lizard - Thumbscrews

     

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    HOMECORE : activité fantasmatique d'intérieur, plutôt urbaine et masculine, consistant à imaginer pouvoir réduire en miette l'intérieur d'une pièce avec une batte de base-ball (par exemple, les barres à mine ou club de golf conviennent aussi) en écoutant (très fort) certains titres spécifiques qui mettent en transe l'auditeur.

     

    C'est pendant la première moitié des années 90 que tout a explosé musicalement autour de moi. Avant mis à part les Young Gods je n'écoutais guère de choses "exotiques" et puis bien sûr Nirvana ......

    Donc ensuite tout s'enchaina les Butthole Surfers, Helmet, Godflesh, Painkiller, Scorn et pleins d'autres et donc Jesus Lizard.

    Jesus Lizard c'est quoi donc ?

    Un quatuor guitare/basse/batterie/voix qui se forme sous ce nom en 1989 sur les ruines de Scratch Acid et de Rapeman, gloires US de l'indie rock-noise dans les années 80 (un certain Steve Albini jouait dans ce dernier groupe).

    David Yow, déjà au micro chez Scratch Acid, n'est pas un bon chanteur c'est un fait. il évoque plus un pochtron en manque d'affection qui s'incruste dans un karaoké renversant les tables et les bouteilles, tatant les seins des filles alentours et braillant au passage dans le micro.

    Mais c'est un peu le cirque Barnum à lui tout seul, un vrai showman, une bête de concert comme on en fait peu.

    Par exemple lors de la venue du groupe à Lyon en 1998 au Pezner, au bout de 2 titres le chanteur était torse nu. Ill a sauté dans la foulé, santiags en avant, au bout de 3 titres, nous a montré sa bite et a même pissé contre les enceintes pendant le set.

    La classe internationale donc.

    Jesus Lizard a toujours fait dans la concision, à défaut de faire dans l'élégance, tant au niveau des titres de ses albums (toujours 4 lettres Down, Shot, Liar....) que de sa musique.

    Pas de titres à rallonge, tout est dit en moins de 5 minutes. Pas d'errances électroniques (si un tout petit peu sur le dernier album « Blue » peut être), ou ambiantes ou bruitistes à la Sonic Youth, juste de la sueur, du rock noise US typiquement 90's avec ce qu'il faut de hargne, de mélodies et de rock and roll traditionnel (par exemple la guitare slide sur le présent titre permettant de ramener un peu de calme avant la prochaine vague).

    Le groupe ne connaîtra, comme Helmet par exemple, jamais un vrai succès commercial, malgré une signature chez Capitol et un split avec Nirvana.

    Il se séparera à la fin des 90's, comme si cette décennie musicale magique ne pouvait être que le parfait écrin pour cracher sa musique.

    Évidement comme tout le monde Jesus Lizard s'est reformé en 2008 redonnant des concerts toujours aussi hargneux.

    Thumbscrew est un bon résumé de leur carrière, un titre où Yow hurle comme un possédé crescendo durant le titre, les 3 musiciens (que l'on retrouvera ensuite chez Tomahawk ou Firewater) construisent derrière une ossature basse/batterie/guitare indestructible comme la maison en pierre des 3 petits cochons.

    Les dernières secondes sont éprouvantes d'hystérie, ne permettant pas au pauvre auditeur de trouver de repère autour de lui. Il ne sait pas s'il faut se jeter la tête contre les murs ou sauter par la fenêtre.

    Pris de panique le jeune se jette finalement (et sagement) sur son lit, plein de sueur et écoute son coeur affolé battre encore le rythme quand tout est fini.

     

    Jesus Lizard - Thumbscrews

    (Shot - 1996)

     

  • Lard - Forkboy (Home-core #1)

     

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    (Attica 1971, article de Kill Me Sarah)

     

    HOMECORE : activité fantasmatique d'intérieur, plutôt urbaine et masculine, consistant à imaginer pouvoir réduire en miette l'intérieur d'une pièce avec une batte de base-ball (par exemple, les barres à mine ou club de golf conviennent aussi) en écoutant (très fort) certains titres spécifiques qui mettent en transe l'auditeur.


    Ma première pulsion Homecore remonte à la vision de la scène dite « de la prison » dans Natural Born Killers où, si ma mémoire ne défaille pas trop, on voit une scène d'émeute sur fond du titre « Forkboy » par Lard.

    Lard c'était quoi ?

    Lard c'était un super groupe monté avec des bouts de membres de Ministry (Jourgensen et Barker soit les 2 leaders d'alors), Jello Biafra (la voix chevrotante des Dead K) et Jeff Ward batteur de son état notamment chez NIN durant la tournée Loolapalloza.

    Soit l'association de gens stables mentalement et peu sujets aux problèmes de drogue.

    Que sont ils devenus ?

    Jourgensen et Barker ont continué quelques années à mener ensemble la barque Ministry avant que Barker ne saute à l'eau pour nager seul en 2004 pour fonder le groupe USSA (excellent titre des Butthole Surfers).

    Jourgensen lui s'est mis à faire d'affreux albums de punk rock avec Ministry en fin de carrière et s'est échoué comme une grosse otarie sur la plage après une pathétique dernière tournée.

    Biafra chevrote avec un nouveau nouveau groupe (Jello Biafra and the Guantanamo School of Medicine) et Jeff Ward a trouvé intéressante l'idée de s'enfermer dans son garage avec sa voiture moteur allumé en 1993 (jetez un coup d'œil au booklet de votre « Downward spiral » et vous y trouverez un « We miss you Jeff Ward »).

    Lard sortit 3 albums et c'est sur le premier « Last temptation of Reid » que l'on trouve le titre « Fork boy », dont il est ici fait état.

    Basse hypnotique, rythme bas du front répété encore et encore, refrain libérateur, tous les ingrédients sont là pour provoquer une addiction immédiate et pour donner des pulsions de portes d'armoires éclatées à coup de masse.

    Garçon fourchette for ever.

    Enjoy !