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  • Jesus Lizard - Thumbscrews

     

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    HOMECORE : activité fantasmatique d'intérieur, plutôt urbaine et masculine, consistant à imaginer pouvoir réduire en miette l'intérieur d'une pièce avec une batte de base-ball (par exemple, les barres à mine ou club de golf conviennent aussi) en écoutant (très fort) certains titres spécifiques qui mettent en transe l'auditeur.

     

    C'est pendant la première moitié des années 90 que tout a explosé musicalement autour de moi. Avant mis à part les Young Gods je n'écoutais guère de choses "exotiques" et puis bien sûr Nirvana ......

    Donc ensuite tout s'enchaina les Butthole Surfers, Helmet, Godflesh, Painkiller, Scorn et pleins d'autres et donc Jesus Lizard.

    Jesus Lizard c'est quoi donc ?

    Un quatuor guitare/basse/batterie/voix qui se forme sous ce nom en 1989 sur les ruines de Scratch Acid et de Rapeman, gloires US de l'indie rock-noise dans les années 80 (un certain Steve Albini jouait dans ce dernier groupe).

    David Yow, déjà au micro chez Scratch Acid, n'est pas un bon chanteur c'est un fait. il évoque plus un pochtron en manque d'affection qui s'incruste dans un karaoké renversant les tables et les bouteilles, tatant les seins des filles alentours et braillant au passage dans le micro.

    Mais c'est un peu le cirque Barnum à lui tout seul, un vrai showman, une bête de concert comme on en fait peu.

    Par exemple lors de la venue du groupe à Lyon en 1998 au Pezner, au bout de 2 titres le chanteur était torse nu. Ill a sauté dans la foulé, santiags en avant, au bout de 3 titres, nous a montré sa bite et a même pissé contre les enceintes pendant le set.

    La classe internationale donc.

    Jesus Lizard a toujours fait dans la concision, à défaut de faire dans l'élégance, tant au niveau des titres de ses albums (toujours 4 lettres Down, Shot, Liar....) que de sa musique.

    Pas de titres à rallonge, tout est dit en moins de 5 minutes. Pas d'errances électroniques (si un tout petit peu sur le dernier album « Blue » peut être), ou ambiantes ou bruitistes à la Sonic Youth, juste de la sueur, du rock noise US typiquement 90's avec ce qu'il faut de hargne, de mélodies et de rock and roll traditionnel (par exemple la guitare slide sur le présent titre permettant de ramener un peu de calme avant la prochaine vague).

    Le groupe ne connaîtra, comme Helmet par exemple, jamais un vrai succès commercial, malgré une signature chez Capitol et un split avec Nirvana.

    Il se séparera à la fin des 90's, comme si cette décennie musicale magique ne pouvait être que le parfait écrin pour cracher sa musique.

    Évidement comme tout le monde Jesus Lizard s'est reformé en 2008 redonnant des concerts toujours aussi hargneux.

    Thumbscrew est un bon résumé de leur carrière, un titre où Yow hurle comme un possédé crescendo durant le titre, les 3 musiciens (que l'on retrouvera ensuite chez Tomahawk ou Firewater) construisent derrière une ossature basse/batterie/guitare indestructible comme la maison en pierre des 3 petits cochons.

    Les dernières secondes sont éprouvantes d'hystérie, ne permettant pas au pauvre auditeur de trouver de repère autour de lui. Il ne sait pas s'il faut se jeter la tête contre les murs ou sauter par la fenêtre.

    Pris de panique le jeune se jette finalement (et sagement) sur son lit, plein de sueur et écoute son coeur affolé battre encore le rythme quand tout est fini.

     

    Jesus Lizard - Thumbscrews

    (Shot - 1996)