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Michael Jackson

  • 28 semaines plus tard

     

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    Dans un bon film de zombies il y a un virus ou des gens reviennent à la vie sans que l'on sache trop pourquoi, des personnes assiégées qui ont peur, une société moderne complètement paralysée, des militaires qui se pensent plus malins que tout le monde mais qui au bout d'un moment voit la situation leur échapper complètement et qui dans un dernier éclair de génie décident de tout bombarder pour faire bonne mesure et des hordes de gens contaminés qui marchent lentement ou (plus récemment) très rapidement dans les rues de villes dévastées soit en faisant "heeeeuuuuuu" soit en hurlant.

    En effet depuis quelques années, plus précisement depuis l'excellent "l'armée des morts" (de Zack Snyder responsable de 300 quand même) et "28 jours plus tard" (de Dany "Trainspotting" Boyle), les zombies ne ressemblent plus à des cohortes d'escargots baveux qui progressent à la vitesse d'une caravane allemande le week end du 14 juillet à la hauteur de Montélimar et qui perdent leurs membres au fur et à mesure de leur (modeste) avancée.

    Rajoutons qu'en plus ils ne portent plus de veste en cuir rouge et noir et qu'ils ne dansent plus entre des tombes en plastique avec leurs potes et ça c'est pas plus mal.

    Non aujourd'hui le zombie va vite, il est dangeureux même seul alors qu'auparavant seul le groupe de zombies l'était.

    Il est comme tout le monde il est pressé, pressé d'agir, pressé d'en finir pour pouvoir passer à la victime suivante, tel un ouvrier à la chaine chez Renault, dans sa routine sans fin afin de contaminer le monde entier et de l'entraîner dans sa chute, avec lui.

    Habitué auparavant à une vie trépidante, tous les jours, tout le temps, au travail, à l'école, en faisant ses courses, devant son pécé, le zombie moderne ne peut alors que reproduire ce schéma qu'il a depuis longtemps intégré : il faut qu'il agisse vite, qu'il morde vite sinon son voisin va lui piquer sa place, son humain sain à contaminer.

    La compétition quotidienne, le néo libéralisme a, là aussi, laissé son empreinte, même zombifié vous êtes contraint à la rentabilité.

    Dans "28 semaines plus tard" donc on retrouve Londres désert, ses rues jonchées de détritus, de corps. 

    Les monuments sont dérisoires, symboles d'une société qui n'est plus que l'ombre d'elle même, incapable de faire face à un fléau qu'elle ne maîtrise ni ne comprend pas et qui n'a plus qu'une issue : disparaître loin de toute beauté ou de toute  forme d'art.

    Le film de zombies n'est pas très optimiste, notamment sur le fonctionnement d'une société face à une menace qui va l'exterminer.

    Tout le monde fuit, peu de mains se tendent, l'armée semble n'être que l'ultime espoir, la seule garante d'un semblant d'ordre puisque les civils et les politiques sont désorganisés ou ont disparu n'étant donc pas en état d'assumer une continuité, une résistance.

    Des individus essaient de résister, de s'accrocher, d'y croire, de continuer à vivre.

    Alors on suit les errances de Robert Carlyle et de ses enfants dans un pays menaçant, dans ces rues vides, à travers ces maisons pleines de cadavres, loin de toutes certitudes, de tout le confort rassurant de nos sociétés modernes.

    On les voit circuler dans un Londres sécurisé à travers des images de vidéo-surveillance ou les lunettes de visée des snipers de l'armée US censée les protéger.

    Bref qui voudrait de cette humanité là ??

    Mais on sait très bien que tôt ou tard ce fragile équilibre sera balayé, comme on été balayées les sociétés multi centenaires dans lesquelles les gens vivaient dans les jours précédents.

    Le plus génant apparaît alors dans le film : ça ne semble pas seulement une fiction, on a aussi l'impression d'assister à notre propre chute, à celle de notre société reposant sur un fragile équilibre, maintenant ou plus tard.

    Il nous faudra alors courir aussi vite que Robert Carlyle dans l'extraordinaire scène d'ouverture, pour espérer vivre encore un peu.

     

     

    Bonus : magnifique thème principal par John Murphy