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gomorra

  • Gomorra

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    A de nombreuses reprises durant le film je me suis demandé quel était le pays que l'on voyait à l'écran.

    On imagine un peu d'Amérique du Sud, un peu du Maghreb, un peu d'un pays inventé.

    On voit beaucoup de béton, une campagne plate et morne, peu d'arbres, une langue sonnant comme de l'italien, du roumain.

    Gommora parle de la mafia, plus précisement de la Camorra, soit la version napolitaine, mais sans tranche, de la mafia.

    L'action se déroule dans une banlieue de Naples, en Europe donc, pas si loin de chez nous et pourtant à des années lumière de nos vies.

    Enfin "l'action" c'est vite dit.

    Tout tourne autour d'un gros bloc d'immeuble, sorte de pyramide aztèque, où se font tous les traffics : drogue, dépeçage de voitures volées, usure...

    On suit le quotidien poisseux de plusieurs personnages qui gravitent dans ce HLM et dans le quartier, où 2 clans se déchirent.

    Un quotidien fait de gamins de 10 ans qui doivent à peine savoir lire et qui sont employés à faire le guet, de drogue que l'on détaille et que l'on vend à des tox dans un espèce de marché à la sauvette, de cris, de coups de feu, de haines incompréhensibles, de réglements de comptes, le tout dans des immeubles délabrés, sales où vit une humanité à part de la société italienne avec ses régles et ses codes et une espérance de vie désespérement basse

    Tous ces personnages (masculins), les femmes ne sont là que pour qu'enfanter d'autres garçons qui vont suivre leurs "glorieux" aînés et des filles qui pour reproduire cette lignée maudites, sont englués là.

    Ils ne verront que quelques kilomètres autour de ce bloc et puis crèveront misérablement un jour au pied de ces tours; comme leurs fréres puis leurs fils plus tard.

    Aucun échappatoire, aucune lumière pour te guider vers l'extérieur, aucun service public (sauf la police), d'où cette impression d'être ailleurs, dans un pays de fiction.

    Un caissier passe chaque semaine apporter une allocation de quelques centaines d'euros aux familles dont l'un des leurs est mort ou en prison, seul personnage qui écoute les autres et leur apporte un semblant de chaleur..

    Tous ces mafieux sont loin de l'image hollywoodienne et scorcesienne habituelles.

    Ici pas de mecs respectable en costard cravate qui parlent à voix basse dans l'arrière boutique d'un restaurant, en buvant un café ou en touillant une sauce tomate dans un gros chaudron en cuivre.

    Juste des jeunes de 17 ans, cheveux ras et T Shirt lamés pas encore gras ou leurs aînés de 35 balais, devenus gros, mal rasés, en T shirt orange et short bleu. La grande classe internationale.

    Deux personnages sortent du lot.

    Un tailleur qui produit à des prix défiant toute concurrence, même indienne, des fringues que l'on retrouvera à Cannes sur les épaules d'Angelina Jolie et un homme d'affaire qui se charge de vous trouver des terrains discrets pour pouvoir y déverser tranquillement vos saloperies chimiques ou hospitalières.

    Trois moyens existent pour sortir de cet engrenage infernal : rester là dans ces immeubles moisis, traficoter et mourir jeune, être plus ambitieux et travailler pour les gros pontes invisibles ou refuser cette vie et s'exiler.

    On imagine pourtant dans ces appartements des gens, des familles qui n'adhèrent pas à ce systéme, qui le trouve violent, injuste, qui ne se contentent pas de cette vie là.

    En voyant ce film on a l'impression que la notion de "choix" n'a là pas cours c'est juste "marche et crêve".

    Saisissant et déprimant