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  • (Toutoutou) U2 (Toutou) et Depeche Mode (et travaux)

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    2009 ou le retour des vieux de la vieille, qui guitares ou synthés en avant, ont balisé les années 80 et défini les goûts musicaux d'un tas de trentenaires/quarantenaires qui n'achètent plus de musique depuis longtemps mais qui vont malgré tout acquérir « Sounds of the universe » ou « No line on the horizon », certainement leur seul achat musical de l'année au nom d'un réflexe archaïque assez étrange.

    Soit : passé un âge la musique ne peut concerner que des artistes que l'on connaît déjà depuis longtemps car elle est vue comme un aimable divertissement tout juste tolérable car très peu compatible avec le temps qui passe et une vie de famille normale.

    Je ne vais pas me mettre à parler du contenu de ces 2 albums, Thom , JB et le Doc Frank'Nfurter s'y sont déjà collé.

    Non ce qui m'étonne le plus pour ces 2 groupes c'est la route assez dissemblable qu'ils ont suivi au cours des années.

    Des débuts pourtant assez similaires, loin de la hype soudaine qui a frappé MGMT ou les Strokes.

    D'un côté Bono et ses potes qui ont peu a peu gravi les échelles du succès pour faire péter les scores à partir de « War » puis surtout de « Joshua Tree » devenant là un groupe incontournable avec des albums homogènes, sans singles qui cachent trop la forêt.

    Depeche Mode eux ont d'abord été vus comme un groupe à singles (et les années 80 en regorgent), efficace, mais pas toujours crédible (les coupes de douille et les shorts en cuir de Martin Gore doivent y être pour beaucoup), gravissant peu à peu la côte pour devenir énormes à partir de « Music for the masses ».

    Le côté rock à guitares de U2 a certainement joué plus en leur faveur que les synthés fleuris de Depeche Mode, la musique électronique était alors considérée comme un terrain d'expérimentation pour sociopathes ou comme une aimable attraction sans beaucoup de potentiel.

    Puis vinrent les années 90 et « Personal Jesus » qui fit basculer Depeche Mode dans un cadre plus rock, mettant de côté leur côté garçons coiffeur grâce à des paroles empreintes de mysticisme, des photos noirs et blanc classes de Corbjin loin du clinquant bariolé des 80's et bien sûr grâce à des compositions plus audacieuses où la guitare et la batterie font leurs apparitions.

    Pendant que DM accouche de « Violator » et « Songs of faith and devotion », U2 fait aussi sa révolution avec « Achtung baby » et « Zooropa »  pour sortir là aussi de son cadre habituel en faisant le chemin inverse des gars de Basildon, soit l'injection d'électronique dans leurs titres pour rafler la mise critique et du public.

    Si le succès et la taille des stades dans lesquels ils jouent les rapproche, les 2 groupes continuent par ailleurs des routes différentes.

    Drogue et alcool d'un côté, militantisme politique et gestion de carrière d'un autre.

    Qui croyez vous que le bon goût va préférer ?

    Peu à peu U2 va devenir le groupe (comme Coldplay) que pas mal de monde adore détester, aidé en cela par des albums de plus en plus insipide il est vrai. On va railler l'ego de Bono, ses engagements tout azimut, bref le fait que le groupe fétiche d'une adolescence tourmentée et idéaliste soit devenu au fil des ans un dinosaure comme Genesis ou Police avant eux.

    Les membres de DM, plus discrets, se débarrassant peu à peu de leurs démons vont trouver la rédemption dans tous les media qui, aux mains d'anciens fans d'hier ou tout du moins de gens ayant vécu en live les 80's, vont reconnaître en eux des précurseurs de la musique électronique et de sa généralisation, permettant ainsi de réévaluer leur discographie au tournant du 20 ème siècle (enfin en partie parce que « Speak and spell » ou « Construction time again » faut quand même pas déconner).

    Les vilains petits canards sont devenus de beaux cygnes blancs.

    Pourtant leur musique devient comme celle de U2 insipide au cours des ans, « Playing the angel » rattrapait un peu la sauce, mais la mayonnaise retombe avec « Sounds of the universe » il me semble, pas de titres marquants, une longue autoroute un peu ennuyeuse.

    Dans les 2 cas on a la fâcheuse impression d'avoir à faire à  de fins techniciens, en pilotage automatique, qui connaissent bien certaines recettes et qui en usent désespérément en ce début de 21 ème siècle.

    Gore, Gahan seront pourtant eux sauvés, sanctifiés, canonisés et dans l'ascenseur qui amènera Bono en enfer on entendra les arpèges de The Edge.