Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

En attendant septembre

 

 

 

 

 

1392801331_b6c898075e.jpg
Il y a bien une lampe dans un coin du salon, mais le halo de lumière s’amenuise vite quand on est à un autre bout de la pièce en train de jouer avec ses voitures et ses soldats.

Quand on a 8 ans ce n’est pas bien grave, les jeux enfantins s’accommodent bien d’une part de mystère que la trop rare lumière entretient.

 

Dehors il fait déjà presque nuit, malgré qu’il ne soit que 18 heures.

 

On sent le froid quand on est proche de la vitre.

 

On voit là dehors pleins de points lumineux alentours, signalant un voisinage accaparé par les taches du soir : les devoirs, le bain, les jeux en pyjama, la préparation du repas du soir ou la contemplation de la télévision qui diffuse les aventures « d’un monstre gentil, oui c’est un paradis ».

 

On entend aussi les cris des merles qui profitent des dernières lueurs de la journée pour voler en désordre dans le ciel presque noir.

 

Nous sommes dans le dernier trimestre de l’année, de n’importe quelle année en fait à partir de mes 6 ans.

 

Nous sommes durant ces mois terribles, froids, secs, chiches en lumière, qui suivent l’été et tous ces petits bonheurs.

 

Vous savez cette époque où il fallait retourner à l’école, assister à la chute des marrons dans la cour de récré (pourquoi y a t il toujours des marronniers dans toutes les cours d’école de France, est ce l’action d’un lobby arboricole particulièrement efficace ??), se familiariser avec de nouvelles têtes, les habitudes maniaques des nouveaux profs ou des instit, subir le froid pendant les récréations, voir les jours décliner et au final se réduire à de pathétiques virgules, moches et grises.

 

L’été semblait bien loin, le bronzage sur nos peaux avait disparu, il ne restait plus beaucoup de signes tangibles de ces semaines magiques.

 

Nous échangions bien encore des lettres avec des copains ou des amours de vacances que nous imaginions durer toute notre vie. Nos parents avaient fait développer quelques clichés Kodak pris au bord de la plage ou sur la route à la sortie du village de mamie pour témoigner de ces moments là.

 

Mais inexorablement nous savions que la partie contre le général Hiver était perdue, nous allions avoir froid et il fallait se mettre en rang au son de la cloche et ne pas courir dans les couloirs.

 

Depuis toutes ces années j’ai gardé un dégoût profond pour le mois de septembre, pour la « rentrée », pour l’automne et ses feuilles tombantes qui ont fait frémir des générations de poètes exaltés et complètement stupides, pour ce changement d’heure dans le mauvais sens, pour ces couchers à 20H30, pour cette organisation qui se remet en route loin du folklore désorganisé des vacances, pour cette période qui succède à l’été et qui semble piétiner nos souvenirs inondés de lumière.

 

Je me souviens encore parfaitement des cris des merles, le soir.

 

Commentaires

  • Il est particulièrement mauvais cette année je trouve... je ne sais pas pourquoi, peut être à cause de cet été pourri, mais en tout cas il n'est pas bien ce mois cette année alors que d'habitude je l'apprécie.

  • Moi j'aime bien l'entrée dans l'hiver. La description que tu fais dans ton post me fait plutôt rêver, en fait : être chez soi, au chaud, alors que la nuit tombe, regarder les lumières de la ville et imaginer ce qui se passe derrière ces murs...
    Tout à l'heure j'étais dehors, il faisait beau mais l'air commençait à piquer un peu, on sentait le frais de l'hiver. J'adore cette sensation.
    Pis la rentrée des cours aussi, j'ai hâte... Ca me manquera.

  • de ce dernier trimestre je n'aime que décembre pour sa gaieté... pour le vin chaud fumant pris le soir, ses guirlandes scintillantes, les quelques flocons de neige qui subsistent et nos joues rosies...

Les commentaires sont fermés.