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Pirato ergo sum

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« Je pirate donc je suis », verbe « être » ou « suivre » car pirater c'est aussi faire comme tout le monde, pourquoi eux et pas moi, donc allons y absorbons des kilos Gigaoctets de choses sur nos disques durs, on verra bien après ce que l'on en fera (en général pas grand chose d'ailleurs).

Bon pirater, dans mon cas présent, c'est d'aborder essayer, de trouver des musiques qui pourraient me plaire, me faire vibrer, me faire vivre en quelque sorte.

Internet serait donc une immense médiathèque virtuelle où je pourrais emprunter de tout, sans limitation de CD's, à n'importe quel moment, guidé par n'importe quelle pulsion (tiens KMS parle Sexton Blake voyons donc voir à quoi ressemble ses reprises)

D'abord les données numériques vont aller en rejoindre d'autres sur un disque dur de 500 gigas (oui je vous ferais juste remarquer que mon premier PC acheté en 2001 avait un DD de 30 gigas,  8 ans plus tard aucun PC n'est vendu sans DD à moins de 300 gigas tiens tiens, ça doit être pour y stocker les photos de famille, la photographie numérique à beaucoup pris d'ampleur ces derniers temps), elles seront sagement entreposées en attendant de passer dans le lecteur MP3 pour y être écoutées une ou plusieurs fois pour les artistes les plus chanceux (là aussi inflation de lecteurs, tout le monde en possède un, les transports en commun sont remplis de  gens qui s'apparentent plus à des zombis Carpenterien qui semblent écouter les instructions d'entités invisibles qui leur disent comment vivre et qui ont bien sûr acquis leur musique sur des  « plates-formes légales de téléchargement » selon la terminologie officielle).

Le plus souvent la case suivante est celle marquée « poubelle », dans certains cas un ou 2 titres jugés « imparables » seront conservés pour faire des compils écoutées en voiture ou diffusées dans le salon à des amis qui ne comprennent jamais pourquoi ce titre là a fait mon unanimité (les sots).

Le stade ultime est donc l'achat (le quoi ??) pour conserver précieusement des albums qui me semblent dignes d'intérêt (cette dignité s'émousse parfois au fil des années je le confesse) et dont j'aimerais disposer, artwork y compris. le tout allant se ranger sagement dans des colonnes imaginées par des designers suédois tous appellés "Billy".

Suis je coupable ? Oui certainement, je n'ai pas grand chose à dire pour ma défense, surtout avec le développement d'offres type Jiwa qui me permettent d'écouter des artistes comme Loney Dear (merci Erwan au passage) de manière légalement officielle.

Je pourrais juste avancer que pour ma part en bout de course j'achète bon an mal an 1 ou 2 albums par mois et que j'ai ainsi fais de bonnes découvertes (des noms ? The Kills, Cherry Red, Paper Chase.....), que j'ai acheté certains albums en K7 puis en CD et que là personne ne m'a félicité pour avoir soutenu l'industrie du disque à l'époque (c'est pour cette raison qu'elle s'est peut être aussi bien portée artificiellement pendant des années aussi) et que je télécharge sauvagement sur mon DD des titres que je possède déjà par ailleurs, cette facilité me permettant de faire des playlists pendant une soirée, au débotté, pour des amis qui d'ailleurs détestent cordialement les ¾ de ces morceaux (les rustres).

Télécharger est donc un confort du 21 ème siècle.

Cependant je me pose la question de savoir si d'une part la répression renverra les chiffres de l'industrie du disque dans les hauteurs et si les jeunes générations il me semble assez friandes de singles vont les y aider ?

Ensuite une approche de la question n'a jamais été, ou rarement abordée.

Le piratage tue donc la création, les majors investissent moins gna gna gna. Mais quand l'on évoque les temps dorés du disque, les années 80 en deuxième partie et les 90's en totalité, on parle aussi d'une époque très différente.

A ce moment là nos parents, avaient 1 abonnement France Telecom, une télé, des disques, des bouquins, un abonnement à Télé 7 Jours, une voiture et allaient parfois au cinéma. Point barre.

Nous nous avons plusieurs abonnements téléphoniques pour nous et nos enfants (enfin à terme c'est ce qui nous pend au nez), un téléphone portable dont nous changeons souvent, un ordinateur que nous changeons souvent, son abonnement, une télé et un lecteur DVD, des DVD, un lecteur MP3 (perso c'est mon troisième), un DD externe, une PS 3 ou une WII et des jeux, une DS et ses jeux, toujours une voiture, parfois 2, toujours des livres (et des BD) mais avec une production astronomique et aller au cinéma est devenu aussi anodin que d'acheter une tranche de Madrange chez Auchan malgré des prix débiles (qui aurait payé 60 francs la place de ciné il y a 10 ans ?)

Donc avec ces nouveaux gadgets (pour la plupart difficilement téléchargeables sur internet vous en conviendrez) qui tous mis bout à bout ont un poids économique important par ménage (et je n'ai pas parlé des prix des voyages qui font que l'on paie moins cher une semaine au Maroc qu'une location au bord de la mer et qui nous ont tous fait visiter Marrakech ou l'île de Jerba ces dernières années) comment la musique aurait elle pu avoir un développement toujours aussi vigoureux (et je vous rappelle tous les albums que nous avions en K7 ou en vinyle et que nous avons racheté au prix fort en CD dans les 90's) ?

La faute n'a t elle pas été rejetée sur le piratage un peu facilement ?

Celui ci explique cette chute aussi mais il n'en est pas la seule cause, mais la musique se consomme maintenant différement (les concerts par exemple) et elle n'a plus la place favorisée qu'elle occupait auparavant.

Enfin j'adore que messieurs Nègre ou Olivenne me fassent la leçon sur la chute des ventes d'albums et sur le piratage.

J'aimerai bien savoir de quand date leur dernier achat d'un album dans un magasin réel ou virtuel (le club Dial ?)

Commentaires

  • Personnellement je "pirate" depuis 1980. C'est à ce moment là que je me suis inscrit à la médiathèque municipale (qui s'appelait alors discothèque mais on n'y dansait pas) et que j'ai commencé à emprunter à haut débit tout un tas de disques que je copiais (ou non) sur K7. J'en achetais certains que j'avais empruntés, ceux que je préférais. Et puis plus tard (bien plus tard) j'ai pu les graver en cd. Et puis ensuite, j'ai arrêté d'aller à la médiathèque (qui ne s'appelait plus discothèque) puisque de la maison je pouvais "emprunter" encore plus de disques.

    Mais entre temps je suis devenu un pirate. En 1980 j'étais juste un usager de la médiathèque (qui s'appelait encore discothèque)(mais on n'y dansait pas).

  • Pareil que KMS sauf que j'ai acheté des wagons de disques. Dont j'ai très activement fait la promotion, d'ailleurs. Mais j'avais plus encore de K7 enregistrées effectivement (qui sont toutes parties à la poubelle puisque les lecteurs de K7, ça n'existe plus).
    Je n'ai aucun scrupule à télécharger. Je ne télécharge pas n'importe quoi.
    J'attends toujours qu'on m'explique pourquoi le travail de l'artiste doit être rémunéré. Le travail du blogueur ou de l'animateur bénévole d'une radio associative ne l'a jamais été et ne le sera jamais. Toute peine ne mérite donc pas salaire.
    La seule production menacée par le téléchargement, c'est la production des artistes qui coûtent cher. Les petits artisans qui enregistrent dans leur coin de petits albums sans prétention auront toujours l'énergie de la passion et n'auront jamais besoin de millions de dollars pour fixer sur les bandes 12 chansons qui viennent de leur passer par la tête.
    Si le téléchargement signifie la fin de l'industrie du disque, je suis à fond pour.
    Un artiste. Un média (Internet). Un auditeur. qu'on n'aille pas me faire croire qu'on ne peut pas se passer de Pascal Nègre. Il n'y a que Pascal Nègre pour l'affirmer.
    (je sais bien que certains, après m'avoir lu, me rayeront de leur carnet d'adresses ou de leurs favoris mais je ne vais pas vous écrire le contraire de ce que je pense !)

  • On rappellera quand même que les fonds redistribués par la Sacem augmentent toujours. Donc, si les ventes de disques sont bien sinistrées, les artistes eux, une partie du moins, continue de (bien) vivre, que ce soit par des ventes directes, des sonneries de téléphones ou que sais-je. On notera aussi que la solution de la licence globale est gentiment rangée sous le tapis par les respnsables de la loi, parmi lesquels ne figurent ni les consommateurs, ni même les artistes, juste les producteurs, les labels et les agitateurs d'idées nauséeuses. Or moi, si on me dit "pour 10 euros par mois tu télécharges ce que tu veux sans problème légal", bah je paie. Bientôt 20 millions d'abonnés haut débit en France, si la moitié fait pareil, c'est 100 M€ à redistribuer aux vrais artistes et dénicheurs de talents. Alors que là, vu qu'il sera impossible de mettre en place pratiquement les sanctions, c'est peau de zob.

  • > Boultan : pour certains permettre la redistribution de la "licence globale" reviendrait à mettre en place un système de filtrage encore pire que celui voulu par la loi HADOPI ou alors il faudrait fixer arbitrairement que tant de % irait à jauni et tant à Jesus Lizard ou à Lou Reed mais qui se chargerait d'une telle besogne ?

    CB : tout création ouvre la voie à une rémunération dès que certains le pensent et sont prêts à payer et surtout parce que toute création se fait aussi parce que des gens (majors, mécènes avant) misent des fonds pour l'artiste ou parce que l'artiste a pu récupérer un peu d'argent de ses travaux précédents pour par ex s'acheter une nouvelle guitare ou un nouveau chevalet
    tu n'achetes donc plus rien ?

  • Je n'achète plus que pour offrir ou des artistes locaux.

  • Coolbeans : le monde sans thune c'est beau mais ça n'achète pas le bifteak. La création est AUSSI un travail ; il n'y a aucune raison qu'elle ne soit pas rémunérée. Nos blogs sont gratuits jusqu'au point où il deviendraient un second métier. Ecrire des paroles de chansons, des romans, des musiques... c'est créer une valeur pour celui qui écoutera les paroles, lira le livre, entendra la musique (si ça lui plait). Il n'y a donc aucune raison pour que ça ne se paie pas. Le problème du prix ne tient pas aux artistes ou aux écrivains, ça c'est un tout autre problème. Boultan a raison, la licence globale, largement remisée actuellement, ne pose pas plus de problèmes de mise en place que la répartition des droits d'auteurs au prorat des passages radio. tout est imaginable de ce poit de vue pour savoir ce qui revient à Lou Reed et ce qui revient à Jesus Lizard : c'est pas dur s'ils sont capables de nous fliquer sur le téléchargement c'est qu'ils sont capables de flécher quels sont les disques téléchargés.
    Personnellement, mon "éthique" est la suivante : je ne télécharge jamais un nouvel artiste (exemple hype : The Pains of Being Pure at Heart), en revanche je n'ai pas d'états d'âmes particuliers à récupérer quand c'est possible un vieil album qui a largement atteint son point d'équilibre ou le nouvel album d'un artiste qui n'aura pas besoin de moi pour faire son beurre (ex : le dernier Springsteen - en plus il est mauvais, ça m'aurait fait mal de payer pour ça-).
    Maintenant, KMS a pas tort, autrefois, nous avions une technique très au ppoint de téléchargement : nous volions des cassettes vierges (ferro-chrome) dans la Prisunic et ensuite on se partageait les albums à acheter. Ainsi pour un album achetés, on en copiait 5 sur nos cassettes. bon je sasi le vol c'est pas bien mais Prisunic s'en est remis.

    Pour le reste, relativisons nos problèmes à l'aune e l'accumulation de biens "inutiles" que décrit Dragi dans son billet : ce sont des putains de problèmes de riches. Un smicard en a d'autres un peu plus prenant. Xcusez c'est mon coté marxo qui ressort !

    Autrement ton blind test d'images est monstrueux Dragi, j'en ai zéro.

  • Dragibus aime Loney Dear. C'était l'info à retenir de cet article. ;-)

  • 'tain la 8 et la 10 quand même !!!!
    allez un indice beaucoup du numéro 8 actuellement pour leur nouvel album

    pareil j'ai un peu de mal à comprendre la position de Cool Benz quand même
    moi mes K7 je les aie encore tiens mais c'est vrai que je me demande sur quoi je pourrais les écouter dans 10 ans

  • oui enfin j'ai trouvé au moins un desdits titres imparables "airport surroundings" soyons modeste pour le moment que mes potes trouveront nazes (les andouilles)

  • @dragi : la répartition, c'est le boulot de la Sacem, c'est même le moyen d'avoir une vraie politique culturelle gérée par l'Etat (auquel on peut malgré toutes les défiances accorder davantage de crédit qu'aux marchands de tapis). Le vrai souci de la licence globale, c'est qu'une loi entérinerait une attitude hors-la-loi stricto sensu, mais c'est à mon avis un moindre mal et le seul moyen pour l'industrie de récupérer des pépettes dans l'affaire.

  • Peut-être que si vous aviez travaillé gratos à fabriquer une émission de radio pendant 17 ans (deux heures hebdomadaires + les préparations) et tenus depuis trois ans jusqu'à quatre blogs musicaux en même temps, le tout sans jamais rechigner à bosser pour le "plaisir" d'être utile (aux lecteurs, aux maisons de disques, aux artistes) et par passion, vous comprendriez un peu mieux ma position et auriez moins de scrupules à télécharger.
    (Sans compter que lorsqu'on a eu affaire comme moi à des labels et des maisons de disques qui nous riaient au nez lorsqu'on osait leur réclamer des exemplaires promos pour alléger les frais (entre 1991 et 2005, j'ai acheté près de 2000 cds), on a le sentiment d'avoir déjà beaucoup donné en ne recevant que rarement. Je persiste à penser que bloguer, ça demande un temps fou et un investissement personnel important. Le jour où je serai, d'une façon ou d'une autre, rémunéré pour ce travail, , je pleurerai sur le sort de l'Artiste. D'ici là, je ne supporterai pas que certains travaillent pour rien et que d'autres s'offusquent qu'on leur vole leurs créations).

  • Je me sais extrémiste sur le sujet et prompt à prendre la mouche. Je dois avoir un petit stock de rancoeur caché, là, au fond...

  • De part mon activité professionnelle, je paie à la Sacem (et à la SPRE) environ 900€ par an. Je télécharge légalement et illégalement (avec 900€, je devrait pouvoir acheter pas mal de disques...).
    Le débat sur le piratage interdit ou non me laisse vaguement indifférent : quand on voit que les premiers à lutter contre Napster étaient Metallica et leur dizaines de millions de dollars de revenus par an, on croit rêver !
    Juste un élément que je voudrait avancer contre le téléchargement : c'est la disparition de la scène de certains artistes qui se contentent de certaine salles "obligatoires" à Paris et délaissent le reste de la France. En effet, les tourneurs organisent les tournées des groupes en fonction des ventes "locales" des disques. Pas de ventes (à la fnac, au virgin...), pas de concert.
    Et ça c'est dommage.
    A côté de ça, avec un ordinateur et deux guitares (et beaucoup de temps et de talent) n'importe qui peut se faire un album chez lui, avec un son de bonne qualité. Puis le diffuser sur le web. La diffusion mondiale est à la portée de tous. J'aurais adoré avoir ses moyens à ma disposition il y a vingt ans !

  • > SR ; ce qui t'aurait permis de sortir l'album d'El Monstro Virtuoso, alors que là on a juste le nom ....
    pour ce qui est des tournées il me semble que depuis longtemps certains groupes ne passent que par Paris (des ex ? Pinback - A Trail Of dead )
    mais c'est vraiment que l'on assiste à un phénomène récent qui est les pré ventes.
    Si pas assez de préventes pour un concert ben pas de concert alors que les gens sont souvent à se décider au dernier moment aussi

  • Hahaha le club Dial ! Que de souvenirs ce truc. On s'était inscrites avec ma soeur quand on avait, disons, moi 12 ans et elle 15, et tous les mois on devait renvoyer par la Poste la K7 "sélection" qu'ils nous envoyaient parce que sinon on était obligées de la payer.
    Une belle arnaque ce truc.

    Voilà c'est tout.

  • Perso, j'ai toujours mon abonnement médiathèque, je télécharge pas trop donc (l'avantage d'une grande ville) sauf les nouveautés pour écouter (de moins en moins depuis Jiwa, MusicMe & Spotify) et éventuellement acheter (mon désir s'émousse aussi ;) ) et j'achète avec 6 mois de retard ou en concert.
    Pour moi, l'action vise le grand public, celui qui de toutes façons n'achète plus de disque (ses dépenses allant vers téléphonie, DS & co, comme tu l'as dit) mais télécharge films & série à s'en remplir le disque dur. Pas sûr que l'industrie musicale y trouve son compte...
    Le problème dans cette histoire c'est que ce sont toujours les mêmes dindons qui payent ... les accros aux décibels ici présents (et qu'ils méprisent largement (cf les menaces reçues par certains certains blogs qui illustraient sonorement leur enthousiasme)), verts de voir que 3 mois après sa sortie un disque vaut la moitié de son prix ou ressort agrémentés de bonus au même prix, ceux à qui on a vendu des CDs, des CD remasterisés, des CD avec packaging top deluxe...
    Enfin, petite note positive: l'usine à gaz à monter pour controler tous les tuyaux semble bien utopique et les moyens de contourner le controle apparaitront surement 2 semaines après sa mise en place ...

  • Ah bon C'est comme France Loisirs alors !
    Et hop le dernier Levy, et hop la compile des Enfoirés...

  • Quant au Club Dial, j'ai toujours voulu m'abonner à une époque (merci les quatrième de couverture de Télé 7 Jours!) mais à chaque fois il me manquait toujours un ou deux albums pour que l'offre me plaise totalement. J'ai été presque sur le point de prendre le Best-Of de Brian Adams une fois. Mais je me suis abstenu. Ouf: j'aurais payé cher en poste.

  • Très bon article mon cher Dragibus. Alors ma pierre à l'édifice du débat, en points pas très ordonnés, vous m'excuserez, il est tard et le club de mon palpitant vient de prendre une branlée à la sauce catalane:


    1) Voir des gens écouter de la musique tous les jours et n'acheter jamais aucun disque me choque profondément, surtout quand on est fan d'un album. Et surtout quand on vient donner un avis péremptoire juste derrière en dénigrant le travail des maisons de disque, en balancant contre-vérités sur contre-vérités (du genre: "les labels indés s'en sortent bien". Domino, pour ne prendre que cet exemple, qui est un label qui sort des artistes à succès, aussi bien local que mondial, a licencié à l'automne dernier) et en gueulant contre les prix exorbitants d'un disque.

    2) D'ailleurs, à ce propos: que le prix d'un album soit justement très élevé, je le conçois totalement. 15/16€ pour une nouveauté, je trouve ça hors de prix (et je ne parle pas du 1€ le titre sur les plateformes de dl. Faut arrêter de se foutre de la gueule du monde. Qu'ils mettent l'album à 5 ou 6€ en promettant un son de qualité et les gens se tourneront là dessus). Pour cela que je n'achète jamais à ce prix là (en tout cas en magasin), car je trouve que c'est du vol (en gros, j'attends 6/8 mois pour le prendre).
    Cependant, les maisons de disques font des efforts depuis qqs années pour proposer toujours un peu plus. Beaucoup de labels vendent leurs vinyles avec un lien de l'album à télécharger en mp3 et en 320. Ou alors offre un Ep avec l'album si on l'achète en précommande (ex de The Pains Of Being Pure At Heart).
    Et je ne parle pas des prix assez fous de certains sites de vente en ligne qui ramènent, fdp compris, les albums cd à même pas 10€.

    3) (conclusion du 1+2) Donc oui, ça m'énerve de voir pleins de gens écouter énormément de musique et ne pas s'impliquer un minimum. La moyenne française d'achat de disque doit être aujourd'hui de même pas deux par personnes et par an. Bordel de bite, c'est quand même pas la fin du monde d'acheter 5 albums par an, même en soldes (30€ les 5 à la fnac, ce genre de trucs quoi), surtout quand on télécharge 24/7 et qu'on écoute de la musique continuellement.

    4) Le hic, c'est qu'on a éduqué la France (en tout cas) au tout gratuit en matière de musique (il n'y a rien de plus simple que de trouver un album sur le net en maniant un temps soit peu google). Le hic, c'est qu'un disque coute des ronds, énormément de ronds. Et ça, je pense que pour les gens c'est un mythe. Et qu'un disque ne coute rien à fabriquer. Y a aussi un pbm d'éducation.
    A une époque, j'étais un bon samaritain et pour les disques qui me touchaient énormément je faisais des liens et je faisais tourner à mes potes. Sauf que si les réactions étaient enthousiastes, les achats ne suivaient pas. Oh, je ne demande pas comme moi d'acheter 150 disques par an, mais ne serait-ce que 3 ou 4, ses gros coups de cœur. Mais non. Depuis j'ai arrêté. Comme j'ai arrêté de venir avec mon disque dur chez un pote qui n'a pas acheté un disque en 5 ans pour que je lui donne des nouveautés. Je passe pour un gros con d'égoïste certes mais rien à carrer. Tout est une question de respect.
    Idem pour mon blog: au départ je voulais mettre des liens mp3 pour récupérer le titre. Et j'ai finalement opté pour du streaming. Alors vous me direz, un titre en streaming je peux le récupérer d'une façon ou d'une autre. Oui, mais c'est pas chose aisé pour le premier pékin du coin.

    5) Après avoir fait mon laïus contre les "pirateurs" compulsifs, revenons en quand même aux maisons de disque. Le souci, surtout avec les majors, c'est qu'elles ont toujours un train de retard. Pourquoi toujours sanctionner? Pourquoi plutôt ne pas se tourner vers un modèle qui redonne gout aux gens d'acheter un album? Elles ont totalement oublié qu'un disque, vinyle ou cd, c'est un tout et pas uniquement de la musique: c'est un artwork, c'est un packaging. Bref, c'est un tout. Comment peut-on encore aujourd'hui oser vendre à 15 ou 16€ un disque avec une pochette plastoc et à la bordure noire? Sérieusement? Même moi dans ces cas là je passe mon tour.

    6) Leur problème c'est que pendant des années, les maisons de disques ont pris les gens pour des pigeons: que ce soit dans les années 80 avec l'apparition du cédé ou avec le phénomène de rééditions lancés dans les années 90. N'en doutons pas, ils se sont fait des couilles en or. Pour info, les ventes de 2005 représentaient peu ou prou celle de 1994 qui était déjà une belle année. Et aujourd'hui, ils ont un retour de bâton qu'ils ne comprennent pas.
    Et qu'ils ne veulent pas comprendre. Ils trouvent scandaleux que les ventes baissent mais ne se gênent pas pour taper encore et toujours sur les acheteurs (et surtout les fans) en leur vendant des coffrets ou des éditions limitées hors de prix. Et nous, pauvres addicts que nous sommes, tombons dans le panneau.

    7) Les maisons de disque (et surtout les majors) n'ont toujours pas assimilées ne monde dans lequel elles évoluent. Aujourd'hui, elles pourraient tirer profit du net, monter des buzzs, travailler avec des sites ou des blogs qui parlent de leurs artistes. Au lieu de cela, elles tuent toute initiative dans l'œuf.
    Un exemple: à la fin de l'année dernière, j'avais écris pour mon blog un article sur la série d'Ep des Decemberists. J'avais mis 2 titres en écoute et en streaming. Résultat? Deux heures plus tard, l'article était effacé par un websherrif droit dans ses bottes, et un mail envoyé.
    Dans le même temps, des blogs qui accumulent les liens pour télécharger les albums dans leur intégralité ne subissent aucun dommage, alors que ce sont eux les plus dangereux. Va comprendre Charles.
    Je ne suis pas du tout en train de vous dire qu'il faut éradiquer ce genre de blogs (ceux-ci me sont bien utiles) mais juste qu'il serait aussi temps que les maisons de disques se rendent compte dans quel univers elles vivent, quels sont les sites qui ne sont là que dans un but de découverte et ceux qui ne sont là que dans un but de "kikalaplugrosse". En gros, arrêter d'amalgamer à tout crin.

    8) Aujourd'hui, on est en train de tuer l'industrie musicale. Et à tous les niveaux. Au niveau du disque donc, mais aussi au niveau du spectacle: quand on voit ce qu'est en train de devenir et de faire Live Nation, il y a du souci à se faire. Nous sommes arrivés à une époque où payer 100€ une place de concert semble normal, logique.
    Et je ne parle pas de la qualité du son: on est en train de pourrir des générations d'oreilles! Aujourd'hui, que peu de gens voit la différence entre un encodage 128k et un 320k, passe encore. Par contre, que les gens écoutent via deezer des albums sur les enceintes pc en se disant "ce disque défonce" me choque énormément. Et le pire c'est qu'ils sont persuadés qu'il n'y a AUCUNE différence. On est en train de créer des générations de "sourds" et on n'en a strictement rien à foutre.

    9) Un jour, j'aimerai que l'on (au hasard, notre ministre ou Pascalou) réponde ENFIN à cette question:
    "Je télécharge beaucoup de disques par an (arrondissant à 400 albums) et j'en achète environ 150 (des disques récents mais aussi qqs vieilleries, etc). Imaginons que Mme Albanel ne télécharge jamais et achète (je parle d'achat hein, pas de cadeaux d'Universal ou d'EMI) 15 disques par an (à mon avis, c'est bien un maximum). Qui défend plus l'industrie musicale aujourd'hui, elle ou moi? Pourtant, a priori, en utilisant le téléchargement illégal comme d'une borne d'écoute, c'est à moi qu'on va suspendre Internet".

    10) Désolé pour ce long laius, peut-être hors de propos. Mais voilà.

  • quel commentaire dis moi Twist

    c'est vrai que je me suis pas apesanti sur les "stockeurs compulsifs" qui dl du MP3 pour la gloire sans trop savoir pourquoi

    c'est d'ailleurs ce qui doit se passer pour les plus jeunes qui ont grandi avec cette possibilité et qui ont une vision de la musique très fragmentée (les fameux singles) et très utilitaire (je jette, je grave, je jette, je stocke dans mon lectuer etc) et que je vois mal, même avec la loi en discussion, se mettre à acheter du CD maintenant

    eux sont deja passés à autre chose et c'est surtout ça le noeud du problème : internet est un media en perpetuel changement, à une vitesse toujours plus rapide.
    et cette loi HADOPI est déjà dépassée depuis 2 ou 3 ans, le temps qu'elle soit transposée elle aura 4 ou 5 ans de retard, le modéle qu'elle prétend défendre est déjà hors circuit

    >La Buze : on se croise peut être dans les mediatheques lyonnaise

  • J'arrive plus qu'un peu après la bataille mais voilà quelques idées en vrac, déjà évoquées sur mon billet d'il y a quelques mois sur le sujet :

    - je rejoins l'idée de -twist- sur la nouvelle forme d'éducation du "je peux donc je dois tout avoir" pour le disque mais aussi pour les films. Entendre un enfant de 8 ans dire devant une bande-annonce : "je vais demander à papa de mele téélcharger ce soir", ça fait un peu mal au coeur... L'idée du tout gratuit est très dangereux chez les générations à venir.

    - Coolbeans a raison sur le fait que la rémunération n'est pas un droit en soi ( d'ailleurs ils sont de plus en plus nombreux à proposer leur musique gratuitement ). Par contre, il est normal qu'un artiste qui ne souhaite pas voir sa musique distribuée gratuitement mais en faire son travail ne soit pas volé. N'oublions pas que sans la tant décriée industrie du disque, les groupes étrangers n'auront aucun moyen de venir faire des concerts en France. Enregistrer et mixer un album d'une certaine qualité, organiser une tournée, ca prend du temps et de l'argent. A un certain niveau de reconnaissance publique, c'est incompatible avec un travail à plein temps, contrairement à l'activité de blogger...

    - la musique est devenue un objet de consommation "en passant" comme manger un sandwich ( sauf qu'il y a finalement peu de personnes qui vole leur sandwich au Monoprix - fini Prisunic - du coin ) : quelques titres au hasard dans le métro sur son Ipod, un concert où on passe plus de temps à discuter ( si possible fort ) avec ses potes entre deux bières...

    Bon j'aurais tant à dire, mais là, j'vais plutôt aller me faire un café et une tartine en écoutant le nouveau Barzin que j'ai attendu patiemment depuis deux mois... Qu'il est bon de savoir attendre...

  • J'ai la flemme de lire tous les commentaires (c'est la fin du week-end) mais j'aime bien cet article plein de bon sens! Et j'ai bien souri au coup du designer suédois s'appelant Billy, j'ai le même...

  • Et si on arrêtait de parler de cette loi à la con? :D Juste pour voir

  • J'ai l'impression d'avoir déjà lu ce laïus quelque part Twist ;)

    Sinon, je suis d'accord avec saint malo. Parlons du piratage, mais stop hadopi. Loi liberticide qui ne sera jamais applicable ni appliquée.

    Et concernant l'article, tout ce qui est dit est très juste, mais il s'arrête d'un coup ! Je suis resté sur ma faim :p

  • > Conforama : je n'ai jamais été très bon en dissert' .....

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