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cinéma - Page 2

  • 28 semaines plus tard

     

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    Dans un bon film de zombies il y a un virus ou des gens reviennent à la vie sans que l'on sache trop pourquoi, des personnes assiégées qui ont peur, une société moderne complètement paralysée, des militaires qui se pensent plus malins que tout le monde mais qui au bout d'un moment voit la situation leur échapper complètement et qui dans un dernier éclair de génie décident de tout bombarder pour faire bonne mesure et des hordes de gens contaminés qui marchent lentement ou (plus récemment) très rapidement dans les rues de villes dévastées soit en faisant "heeeeuuuuuu" soit en hurlant.

    En effet depuis quelques années, plus précisement depuis l'excellent "l'armée des morts" (de Zack Snyder responsable de 300 quand même) et "28 jours plus tard" (de Dany "Trainspotting" Boyle), les zombies ne ressemblent plus à des cohortes d'escargots baveux qui progressent à la vitesse d'une caravane allemande le week end du 14 juillet à la hauteur de Montélimar et qui perdent leurs membres au fur et à mesure de leur (modeste) avancée.

    Rajoutons qu'en plus ils ne portent plus de veste en cuir rouge et noir et qu'ils ne dansent plus entre des tombes en plastique avec leurs potes et ça c'est pas plus mal.

    Non aujourd'hui le zombie va vite, il est dangeureux même seul alors qu'auparavant seul le groupe de zombies l'était.

    Il est comme tout le monde il est pressé, pressé d'agir, pressé d'en finir pour pouvoir passer à la victime suivante, tel un ouvrier à la chaine chez Renault, dans sa routine sans fin afin de contaminer le monde entier et de l'entraîner dans sa chute, avec lui.

    Habitué auparavant à une vie trépidante, tous les jours, tout le temps, au travail, à l'école, en faisant ses courses, devant son pécé, le zombie moderne ne peut alors que reproduire ce schéma qu'il a depuis longtemps intégré : il faut qu'il agisse vite, qu'il morde vite sinon son voisin va lui piquer sa place, son humain sain à contaminer.

    La compétition quotidienne, le néo libéralisme a, là aussi, laissé son empreinte, même zombifié vous êtes contraint à la rentabilité.

    Dans "28 semaines plus tard" donc on retrouve Londres désert, ses rues jonchées de détritus, de corps. 

    Les monuments sont dérisoires, symboles d'une société qui n'est plus que l'ombre d'elle même, incapable de faire face à un fléau qu'elle ne maîtrise ni ne comprend pas et qui n'a plus qu'une issue : disparaître loin de toute beauté ou de toute  forme d'art.

    Le film de zombies n'est pas très optimiste, notamment sur le fonctionnement d'une société face à une menace qui va l'exterminer.

    Tout le monde fuit, peu de mains se tendent, l'armée semble n'être que l'ultime espoir, la seule garante d'un semblant d'ordre puisque les civils et les politiques sont désorganisés ou ont disparu n'étant donc pas en état d'assumer une continuité, une résistance.

    Des individus essaient de résister, de s'accrocher, d'y croire, de continuer à vivre.

    Alors on suit les errances de Robert Carlyle et de ses enfants dans un pays menaçant, dans ces rues vides, à travers ces maisons pleines de cadavres, loin de toutes certitudes, de tout le confort rassurant de nos sociétés modernes.

    On les voit circuler dans un Londres sécurisé à travers des images de vidéo-surveillance ou les lunettes de visée des snipers de l'armée US censée les protéger.

    Bref qui voudrait de cette humanité là ??

    Mais on sait très bien que tôt ou tard ce fragile équilibre sera balayé, comme on été balayées les sociétés multi centenaires dans lesquelles les gens vivaient dans les jours précédents.

    Le plus génant apparaît alors dans le film : ça ne semble pas seulement une fiction, on a aussi l'impression d'assister à notre propre chute, à celle de notre société reposant sur un fragile équilibre, maintenant ou plus tard.

    Il nous faudra alors courir aussi vite que Robert Carlyle dans l'extraordinaire scène d'ouverture, pour espérer vivre encore un peu.

     

     

    Bonus : magnifique thème principal par John Murphy 

  • This (not) aSPARTAm !!!!

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     (Ceci n'est pas l'affiche de "Zoo" le film)

     

    L'histoire vous la connaissez maintenant, les Perses veulent envahir la douce Grèce, la cité de Sparte avec le roi Léonidas et 300 de ses meilleurs hommes, va alors leur opposer une résistance et se battre jusqu'à la mort (en vain bien entendu).

    Franck Miller, auteur américain de comics en a tiré en 1998 une BD, portée à l'écran par Zach Snyder (son seul méfait précédent s'appelle "l'Armée des morts" un bon film de zombie sortit il y a 3 ans). 

    Comme pour Sin City (une autre BD de Miller) beaucoup d'attention est portée au traitement de l'image avec une palette de couleurs assez resserrée (rouge, gris, jaune...) mais très contrastées, des taches de sang qui giclent à chaque coup d'épée (et il y en a beaucoup), des poses évoquant certains tableaux classiques.

    Bref une tendance assez nette à privélégier la forme sur le fond (sans aucun jugement de valeur la dessous d'ailleurs pour ma part).

    Alors comme le titre le sous entend (finement), 300 s'apparente quand même à un grand verre de coca heavy strong avec des morceaux de sucre rajoutés par poignées entières.

    Les acteurs surjouent volontiers, l'intrigue est simple, les personnalités des principaux héros pas très fouillées, la violence omniprésente comme cache misère parfois, les bastons nombreuses sont volontiers filmées en "effet Matrix", certains passages frisent le ridicule avec tout ces gars muculeux en toge qui vont virilement à la guerre comme on va dans un back room.

    Bref la bande annonce est trompeuse au final, surgonflée qui plus est par un titre de Nine Inch Nails tout à fait approprié ("Just like you imagined") qui donne envie de tout casser.

    La critique a quasiment unanimement déboité le film pour toutes les choses énonçées avant, en avançant en plus le postulat que l'on a ici un joli film crypto-fasciste dont le contexte historique (Grecs contre Perses) renvoie à l'histoire très contemporaine, où les Américains remplaceraient les Grecs et les pays arabes les Perses et où le film seraint une apologie et une justification de la violence militaire (et donc de celle de l'US Army actuellement en Irak)

    Evidement la tentation est grande (en rappellant quand même qu'ici les envahisseurs sont les Perses).

    Nous avons d'un côté une armée ultra technique et méthodique (les Grecs) face aux Perses beaucoup beaucoup plus nombreux (comme aujourd'hui le monde arabo musulman) mais qui, avant de triompher, essaient pleins de méthodes possibles et parfois ridicules (les éléphants soit Alexandre le Grand à l'envers) tout cela dans un joyeux désordre.

    Cependant je n'ai pas réussi de mon côté à trouver les Spartes si sympathiques que cela.

    Leur société élimine les bébés difformes à la naissance, les enfants sont séparés de leur famille à 7 ans pour suivre un entrainement militaire croisement d'un goulag et d'une secte, le parlement est corrompu et seuls les hommes libres et riches y participent.

    Quant aux militaires ils sont prêts à tout, presque fanatisés, obéissant aveuglément jusqu'à la mort certaine (oui je sais j'enfonce des portes ouvertes).

    Donc si certains voient dans les Spartes d'antan un archétype de l'Amérique actuelle, l'image renvoyée n'est pas des plus flatteuses finalement, à tel point que l'on peut se demander si justement la description de Sparte, de ses moeurs et des ses hommes ne donne pas au final crue, sauvage et donc peu reluisante de l'Amérique d'aujourd'hui et de sa poitrine fièrement gonflée d'orgueil militaire

    "This is madness !!" dit un émissaire de Xeres, "This is Sparta" lui répond Léonidas.

    Tout est dit je trouve. 

  • La dictée de Tchernia

     

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    Ce matin Krzysztof Kieslowski et Arnold Scharzenegger sont allés au vidéo club pour emprunter Hellzapoppin et les Harmonies Werckmeister.

    En chemin ils ont rencontré Gina Lollobrigida et Walter Matuschaskavasky qui buvaient en terrasse avec Volker Schlôndorff. Le choix du film de Bela Tarr et de Agnès Hranitzky (Les Harmonies Werckmeister pour ceux qui suivent pas du tout), ne fait pas l'unanimité dans la bande.

    En effet Gina avait une nette préférence pour Mizogushi ou Nikita Mikhalkov et notamment un de ses films de 1977 ("Neokontchennaia Pesa Dlia Mekhanitcheskogo Pianino") plus connu sous son nom français de "partition inachevée pour piano mécanique".

    Finalement la petite troupe se mit d'accord sur un film de Walerian Borowczyk.

    En chemin ils croisèrent Marco Bellochio et Satyajit Ray qui acceptèrent leur invitation à cette magnifique soirée vidéo qui se profilait.

    Plus tard dans la soirée, après un coup de fil impromptu de Friedrich Wilhem Murnau, tout  le monde parti à une soirée en costume au chareau du Haut Koenigsbourg où ils rencontrèrent Georg Pabst, Yasujiro Ozu, Joseph Mankiewicz (entre autres).

    Arnold Scharzenegger était lui invité à une autre soirée où se produisaient Rammstein et Fiona Apple qui joua en intégralité "When The Pawn Hits The Conflicts He Thinks Like A King What He Knows Throws The Blows When He Goes To The Fight And He'll Win The Whole Thing 'Fore He Enters The Ring There's No Body To Batter When Your Mind Is Your Might So When You Go Solo, You Hold Your Own Hand And Remember That Depth Is The Greatest Of Heights And If You Know Where You Stand, Then You Know Where To Land And If You Fall It Won't Matter, Cuz You'll Know That You're Right"

     

    Edit du 27/02/07 : alors là déception, j'avais trouvé cette idée (piquée ??) dans un livre débile sur le ciné, le concept me parassait super bien, prompt à faire rire mes amis virtuels et là non rien, 3 pov' comm', nada, comme quoi ...