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Soundtrack of my life

  • Aucan - Black rainbow

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    Il pleut autour de mon balcon, il fait noir et un peu frais, nous sommes le dimanche soir.

    Il n'y a plus grand chose à tirer de cet été agonisant.

    Le temps semble nous dire "vous avez eu beau temps pendant toutes ces semaines où vous vous êtes prélassés à ne rien faire. N'oubliez pas demain c'est la rentrée, il va fallloir payer".

    Pas besoin de mettre de la musique, le bruit de la pluie sur le sol, sur la rambarde en fer du balcon, plic-ploc, vaut tous les albums d'ambient du monde.

     Bon évidement moi je ne peux m'empêcher de jeter un oeil en arrière et de penser avec un peu de tristesse à ces gens rencontrés, à ces kilomètres parcourus en tous sens, à cette lumière du sud écrasante, à la surface de ces piscines crevées par des corps désireux de ne penser à rien, à ces litres de rosées bus sur des terrasse aux pierre encore chaudes le soir venu, au nom de la Rose.

    Tout un monde désorganisé, loin de la rigueur habituelle de l'année où tout est calculé, minuté, prévu.

    Au final c'est ça qui me pèse le plus : l'habitude, savoir exactement comment la journée commence et comment elle va se finir, loin de toute fantaisie.

    La pluie continuait de tomber, obstinée, j'avais bien compris son message, il fallait reprendre le collier.

    J'ai écrasé ma cigarette et soupiré une dernière fois.

    Plic ploc.

     

    Aucan - Black rainbow
    (Black rainbow - 2011)
  • DREDG - I don't know

    Ce titre de Dredg est de toute évidence un plaisir coupable.


    Vous savez le genre de morceau que tout le monde autour de vous déteste, le genre de morceau qui n’attire que des regards désapprobateurs et des phrases ressemblant à « mais comment tu peux aimer ça » pour bien vous rappeler aussi que vous vous targuez souvent d’écouter tel ou tel artiste obscur et cela depuis vos plus jeunes années, avec parfois une pointe de dédain et que là vous êtes en contradiction totales avec votre personnage.


    Bref ce « I don’t know » est une plaie béante dans votre crédibilité musicale.


    Mais soyons clair les vrais ayatollahs du rock, ceux qui s’endorment le soir uniquement en ayant relus 10 pages des écrits de Nick Cohn ou de Lester Bangs tout en écoutant uniquement «  Metal machine Music » ne sont pas légions


    Tout le monde cache son petit titre d’Iron maiden, de Lady Gaga ou de Dire Straits (pour les plus pervers) secrètement caché dans les plis de sa cape de bloggeur ou d’amateur de musique incorruptible.


    Mon truc actuel c’est donc ce titre de Dredg, dont je ne connais rien par ailleurs et dont je ne veux rien connaître parce que je vais être fatalement déçu.


    Ca sent bon la pop américaine des années 90 genre Bush ou Brad, ce type de groupes qui nous est parvenu via MTV mais qui n’a jamais fait souche ici.


    Un habile mélange de lyrisme un peu adolescent, un peu vain pendant le refrain, sur fond de guitares légèrement nostalgiques, le tout sur un lit de basses et d’arrangements électroniques.


    Bref ça ne mêne à rien mais seul importe le plaisir que l’on en retire non ?

     


  • Papier Tigre - A killer gets ready

     

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    Ils sont tous les 3 alignés sagement sur la scène du Rail Théâtre.

    A gauche Mouloud, le chroniqueur de Canal Plus, à la guitare, au centre à la batterie Romain Duris et à droite, à la guitare bis, Joaquim Phoenix.

    Bon techniquement ce ne sont évidement pas eux mais les membres de Papier Tigre, qui leur ressemblent beaucoup je trouve, qui sont là et qui entament leur concert avec "A killer gets ready ».

    Depuis jeudi soir c’est ce même titre qui m’obsède, vous savez ces manies musicales qui vous font appuyer sur la touche repeat encore et encore jusqu’à épuisement auditif.

    Je n’ai apparemment pas encore épuisé tout les recoins de ce morceau alors ce matin j’ai sélectionné encore ce titre en sortant de l’école, après avoir entendu Inès pleurer une fois de plus parce qu’elle ne voulait pas rester à l’école, s’accrochant désespérément à sa mère qui doit voir arriver avec angoisse chaque matin.

    Et encore une fois la magie à base de guitares gratouillées et de cavalcade de batterie a opéré jusqu’à la station de tram où mes semblables, maussades et déjà écoeurés par cette semaine qui commence, m’attendaient.

     

     

    Papier Tigre - A killer gets ready

    (The beginning and end of now - 2009)

  • Godflesh - Flowers

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    Uzines

     

    Adossé à la vitre c’est un long travelling latéral sur la droite qui commence et ce pendant une dizaine de kilomètres.

    Se succèdent sur l’écran des friches industrielles, des pans de murs écroulés, des ensembles HLM du plus bel effet, des zones industrielles rouillées, des parkings anonymes couverts de bagnoles moches.

    Nous sommes dans la banlieue est de Lyon, dans un tramway flambant neuf, seul signe de réelle nouveauté dans un paysage défiguré par une industrialisation ancienne, devenue au fil des années, des crises, des délocalisations une juxtaposition de ruines et d’espaces vides.

    On en profité pour construire là des logements sociaux susceptibles d’accueillir une population pour qui on a déjà battu et distribué les cartes, un ensemble hétéroclite par avance voué à l’échec, aux petits boulots, à la grisaille.

    J’ai l’impression que cette ville, fière d’elle, de son équipe de foot, de son histoire, de sa gastronomie, devenue patrimoine de l’Unesco, tourne le dos à cette partie d’elle-même gagnée par une lèpre grise pour regarder vers l’ouest, ses riches collines verdoyantes pleuplées de gens en bonne santé, plutôt aisés et blancs.

    Gagnée par la honte elle lui a juste légué une ligne de tram, comme un gros os à ronger, pour permettre aux habitants de ces coins d’aller à la Part Dieu, grand temple de la consommation, leur permettant de rêver à peu de frais devant des vitrines remplies de biens pour la plupart inaccessibles.

    Dehors il pleut comme de juste.

    Le gris habille parfaitement la laideur et la misère.

     

     


    Godflesh - Flowers

    (Merciless EP - 1994)

     

  • Sisters Of Mercy - Neverland

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    Stéphane roulait devant moi, dans sa R 14 bronze, dedans il y avait certainement Philippe, Sylvie ou André.

    Moi je les suivais avec ma 205 blanche avec Chris ou Philippe ou d'autres aujourd'hui oubliés.

    C'était entre 1987 et 1990 quelque part dans la Drôme, un samedi soir d'été.

    On allait dans des bals de village danser et boire des bières ou de la marquisette, sous un chapiteau ou dans une anonyme salle communale.

    Je ne sais pas si ces baloches existent encore, mais à l'époque on en était friands, les boites on y allait plutôt l'hiver, au chaud.

    L'été on roulait dans la campagne, le bras sorti à la portière, une Camel au bec pour faire genre.

    Parfois au détour d'un champ de maïs, la voiture était arrosée par les canons à eau qui officiaient dans ces cultures gourmandes en flotte.

    On rentrait alors vite nos bras dans l'habitacle de la bagnole, avec un petit cri de surprise, pour ne pas être mouillé.

    On se baladait partout avec nos auto-radios tenus par la mince poignée noire en ferraille, on avait l'air malin tiens.

    On enregistrait des compils sur des TDK ou des BASF Chrome.

    Un peu de tout.

    Du punk (les Bérus bien sûr, les Vierges, Gogol 1er), Madness, Depeche Mode et puis de la new wave "sérieuse" (The Mission, les Sisters....).

    J'ai toujours été fasciné par la puissance de la boite à rythme, aka Doktor Avalanche, dans ce titre des Sisters Of Mercy, tout à la fin de "Floodland"

    Un morceau court, frustrant qui m'hypnotisait au point de l'écouter souvent 5 ou 6 fois de suite.

    Les étés suivants ne furent plus jamais pareils.

    On a quitté la maison de nos parents (enfin certains).

    On a cessé d'aller courir les bals, on est parti à l'armée les uns après les autres (enfin pas certaines)

    On a fini nos bouts d'études et on commencé à vraiment travailler (enfin certains).

    On a commencé à devenir sérieux et responsables quoi, les années 80 étaient terminées.

    On ne s'est plus beaucoup vus (avec certains), mais personne ne s'est pris de coup de couteau dans la file d'attente d'un restaurant.

     

     


    Sisters Of Mercy - Neverland (a fragment)

    (Floodland - 1987)