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James Blake et son "Limit to your love" m'obsède depuis plusieurs semaines déjà.
Ce titre rachitique (voix, piano, bidouillages polaires) premier single à venir d'un album déjà grandement attendu, émane d'un anglais de 22 ans auteur de 2 EP de musique que l'on rangera dans le grand triangle des Bermudes du dubstep et autre bizarreries électronique minimalistes assimilées.
"Limit to your love" est en fait une reprise d'un titre de Feist de 2007, paru sur "The reminder"
L'original tient sans problème la route grâce à la voix de Feist, même si certains passages sentent un peu le raccord forcé et son surlignés par des cordes un peu grossières.
James Blake choisi lui l'épure.
Ce qui l'intéresse c'est le piano et la mélodie du refrain, le reste disparait, avalé par la réverb', effacé par une gomme magique.
Il y a des albums qui changent non pas votre vie (quoique…) mais surtout votre manière de concevoir la musique, votre manière de l’entendre, si celle-ci est bien sûr autre chose qu’une embellissement fugace de votre existence adolescente évidement.
Pour ma part ce choc se produisit en écoutant le premier album des Young Gods vers 1988 il me semble.
Les Suisses avec une batterie, un sampler et un chanteur armé de textes ésotériques (« je suis le roi du goudron ») créait un monde inédit, un Barnum sonique piochant à droite et à gauche des sons chez Hendrix, de la musique classique, des cloches et autres trucs indiscernables.
Tout un pan de la musique moderne se dévoilait alors à moi me permettant de franchir le pas, de passer de Tears For Fears à la musique industrielle.
Dans ce premier album à côté de « Fais la mouette » ou de l’hallucinant « Nous de la lune » on trouve un morceau au titre presque plus habituel « Did you miss me «, un des sommets de l’album et une des meilleures réussites du groupe.
Pourtant les crédits font état d’un Gary Glitter comme auteur.
Ce nom m’évoquait alors vaguement le glam-rock et le titre « Rock and roll », il m’évoquera plus tard la pédophilie.
Quand j’ai réussi à écouter ce titre quelques années plus tard, le choc fut rude devant le lessivage à la soude qui lui fit subir les Jeunes Dieux, laissant de côté, désossée dans le fossé, l’option disco-guingette en vigueur, dans le titre d'origine appellé « hello I’m back again »
A la place on trouve une boucle hypnotique de samples de musique classique, des paroles modifiées et la voix du fond des bois de Treichler qui brame « Hello hello it’s good to be back » .
Le changement est radical, je vous laisse deviner ma préférence.
Cela faisait longtemps que nous n'avions pas entrouvert la boite à reprises.
Cette fois j'ai jeté mon dévolu sur des reprises in french, de celles qui dans les années 60, 70 ou 80 reprenaient des grands hits du moment de manière disons personnelle voire hasardeuse.
La première à rentrer dans l'aréne c'est Sylvie.
Qui ?
Ben Sylvie les gars la femme de Jauni, la génitrice de David Halliday.
Bon Sylvie est déjà bien connue pour son cover de "Morning Train" de Sheena Easton sous l'appellation audacieuse de "L'amour c'est comme une cigarette".
Mais là tout s'emballe, on fait tourner les mouchoirs, on se tartine de laque Elnett et on passe la vitesse supérieure avec sa reprise à la truelle du "Sweet dreams" de Eurthymics qui devient par magie "Déprime" lui permettant d'enchaîner une ribambelle de "ine" tout au long du titre, ça devient vite génant je dois le dire.
L'auteur du carnage est Michel Mallory parolier de Jojo (tiens donc), Mireille Matthieu, Guichard et autre Nicoletta.
"C'est beau, ça a du talent" c'est ainsi que Sacha Distel nous présente élégament Véronique Samson (sympa non ?) pour ensuite s'acharner sur "With a little help from my friends" de qui vous savez.
Il faut voir ensuite avec quel brio Sacha brouille les pistes sur le refrain et l'avale littéralement pour en recracher une reprise incroyable de médiocrité franchouillarde.
(Pour le même prix vous avez droit à un bout d'une émission de 1972 qui me fait dire qu'avant ce n'était finalement pas mieux, surtout quand il s'agit d'Aldo Maccione, vous noterez la présentation du groupe "Il était une fois" à la toute fin, "un groupe propre" assez drôle quand on connait la fin de sa chanteuse...)
Le roi du psychédélisme, de la guitare pas branchée, qui arrive de loin et qui fuit de partout, ce ne peut être que Ringo qui sublime les Buggles en 1979 avec "Le grand corbeau noir".
Un grand classique indépassable, après ça la chanson française ne fut plus jamais la même.......
Tout commentaire est superflu, voyons plutôt des images d'archives qui font un peu peur au cerveau.
Dans mon récent Blind test je vous ai infligé un merveilleux titre de Steve Wonder "I just call to say etc etc" (j'avais longuement hésité entre celui ci et "Part time lover" qui est assez proche dans l'abjection mais bon faut bien faire un choix).
Et puis je me suis dis que "I just call....." allait me permettre de vous parler de Vincent Malone et de faire une petite rubrique "Cover me" pas piquée des vers.
Alors Vincent Malone il est dans le métier de la musique depuis longtemps (la section "archives" de son site permet de le voir dans l'émission "Paltine 45" avec Jacky et dans "Champs Elysées" c'est vous dire ............).
Il a aussi fait des tonnes de pubs.
Puis un jour il s'est autoproclamé "le roi de la trompette" en produisant, avec un pote musicien, une série d'albums de reprises option "pouet-pouet et baloche".
Vous vous doutez bien que l'on y trouve là une mine d'or quant à des relectures farfelues de titres aussi divers que "Come as you are", "La macarena" "L'internationale" ou "Eye of the tiger" avec trompettes chromées, orgues hammond poussièreux, boite à rythme en fin de vie et ambiance lounge de dancing de province ouvert le dimanche après midi pour couples eux aussi en fin de vie.
Le bougre ne s'est pas arrété là puisque qu'il s'est aussi auto-attribué du titre de "roi des papas" et qu'il fait des spectacles pour enfants et qu'il participe aussi à des livres pour eux.
Laissons cette activité de côté et intéressons nous à 3 reprises que je trouve bien gratinées de Malone :
- d'abord "One more time" de Daft Punk, vous savez le groupe qui a tout piqué à Justice, massacré comme rarement il faut bien le dire (au fait non le titre ne déconne pas, il (Guy) hoquete plus exactement et de manière voulue).
- ensuite "Mon vieux" de Daniel Guichard, personne n'imaginait que j'allais un jour parler de lui dans ce blog hein, version hospice vers 18 h 30.
- enfin vous l'attendez tous "I just call to say I love you" de Steve Wonder, version over franchouillarde.
Bonus le titre "France Telecom" une énorme connerie intersidérale, je vous laisse juger vous n'allez pas être décu(e)s, éloignez vous du pécé (ça dure 6 minutes) et faites autre chose sinon vous allez devenir amoindris du cerveau.
Début des années 80 l'Angleterre est grise, Margaret est au pouvoir, Ian de dépit s'est pendu dans sa cuisine, Bobby agonise dans sa prison.
Le punk s'est tu, Sid ayant un peu trop abusé des fraises tagada et aussi un peu de la drogue (« Sid never meant any harm,he shot some dope into his arms. » comme diraient les Ramones).
Bref c'est la fête au royaume d'Alain Perrefitte de la perfide Albion.
La nouvelle époque qui s'annonce fait place aux synthétiseurs, aux coupes de cheveux de folie, aux casquettes en cuir, aux looks flamboyants genre "je me pose des questions sur ma sexualité mais j'aime bien les moustaches".
La new wave est là, les 80's commencent (voir notre document )
Des tas de groupes se forment alors A Flock Of Seagull, Tears For Fears, Ultravox, Heaven 17 et Depeche Mode donc (on a eu de la chance, ils auraient pu s'appeller Biba ou Femmes Actuelles)
Avec U2 et les Cure, on peut dire que Depeche Mode sont les seuls à avoir survécu, à avoir encore beaucoup de succès et à avoir surtout eu une carrière musicale cohérente.
On peut aussi avancer que ce groupe a largement aidé à populariser la musique, les sons électroniques avec des titres comme "Just can't enough", "People are people" qui ont été diffusés et rediffusés et sur lesquels nous avons fait bouger nos corps des soirées entières tels des ramasseurs de champignons enfièvrés.
Bref toute cette carrière et sa dizaine d'albums en font le candidat idéal pour des reprises.
Il y a quelques années est sortit un album "Tribute to the masses" qui répertoriait une quinzaine de reprises de DM. Dans le tas on trouvait les Cure qui donnait une version pitoyable de "World in my eyes", mais aussi les Smashing Pumpkins ou encore Dishwalla (qui ça ??).
Trois groupes tiraient largement leur épingle du jeu (sans compter Rammstein qui font du .... Rammstein aux dépens de "Stripped").
D’abord « Black celebration » reprit par Monster Magnet, métalleux Us psychédéliques cramés du cerveau, qui à coup de guimbarde rénovent sérieusement le titre.
Ensuite Locust, groupe de trip hop de Passe Partout passe partout, reprend à contre pied en easy listening le très viril et très SM "Master and Servant"
Enfin les Deftones dynamitent le « To have and to hold » (titre de “Music for the masses ») pour un cover crispant (un de mes préférés) qui m’a fait aimer l’original que j’avais toujours trouvé palot et sans intérêt (je vous mets l'original pas forcément très connuavant les Deftones pour le même prix).
Pour ceux qui aiment la déconne et les reprises dépouillés voir anémiques vous pouvez aussi jeter une oreille sur l’album de Sylvain Chauveau « Down to the bone » qui effectivement ne garde que peu d’éléments des titres originaux pour un album entier de reprises acoustiques, près de l’os chantés avec une voix proche de celle de David Sylvian.
Je vous ai mis au frais "Enjoy the silence" et « The things you said ».