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  • Zola Jesus - Stridulum EP

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    Comme prévu 2010 ou l'avalanche de disques, de partout, tout le temps.

    Tous les blogs que je suis toutes les femmes de ma vie regorgent de trucs (un petit coup d'oeil au classement des blogueurs chez GT, soit 35 disques déjà, vous donnerez une idée de l'ampleur des dégats).

    Dans le tas des trucs retenus (Broken Bells, These New Puritans), le morceau de l'été (soit "You wanted a hit" des LCD sur un album que je n'aime pourtant pas) et beaucoup de bla bla (Liars, Massive, Gorillaz....), soit des albums dont au final je n'ai rien à faire, dont je sais, après des années d'expérience qu'il ne m'apportera rien en terme de satisfaction, de nouveauté, de prise de risque, bref de plaisir, ce qui me semble le principal quand il s'agit de musique non ?

    La seule chose qui rompt brutalement avec cette farandole mentale est l'album de Gonjasufi, dont j'ai déjà parlé il y a peu.

    Et puis là à nouveau, le mois de mai m'apporte une autre bizarrerie avec Jesus Zola et son Stridulum EP (et sa pochette qui n'a pas manqué d'attirer mon oeil)

    Zola Jesus, c'est un pseudo, est née en ... mon dieu 1989, elle est américaine a déjà à son actif 2 albums et 2 EP, enfin pas mal de bazar en CD.

    Sa musique est faite de rythmes très martiaux et de grandes plages synthétiques aussi riante qu'une zone commerciale en cessation d'activité.

    Toute sa musique suinte les années 80 mais pas l'habituel versant revivalo-new wave ou post punk façon PIL ou Wireen vigueur depuis 5 ans.

    Plutôt le côté dépressif, triste, EBM, gothiquo-martial des 80''s (In The Nursery par exemple).

    L'ensemble sur les 6 titres est relativement lent, homogène, fait de courts morceaux très linéaires où l'on est pas là pour rigoler

    Mais c'est là qu'arrive sa voix, imposante, hypnotisante qui transforme le tout.

    On pense évidement à Siouxie ou à des performeuses comme Jarboe ou Lydia Lunch, des filles qui ont une voix ET une prestance physique (enfin pour Zola Jesus je l'imagine).

    Et on se dit qu'avec ce EP, taille idéale pour ne pas verser dans la grandiloquence proche parfois, s'ouvre pour elle un peu plus grandes les portes de la reconnaissance et que l'on tient peut être une artiste importante des années suivantes.

     

    (Merci à ce post de Sfar pour m'avoir mis la puce à l'oreille il y a quelques semaines)

     

    Zola Jesus Stridulum from Imaginary Animal on Vimeo.

     

    EP en écoute sur SPOTIFY

  • Jesus Lizard - Thumbscrews

     

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    HOMECORE : activité fantasmatique d'intérieur, plutôt urbaine et masculine, consistant à imaginer pouvoir réduire en miette l'intérieur d'une pièce avec une batte de base-ball (par exemple, les barres à mine ou club de golf conviennent aussi) en écoutant (très fort) certains titres spécifiques qui mettent en transe l'auditeur.

     

    C'est pendant la première moitié des années 90 que tout a explosé musicalement autour de moi. Avant mis à part les Young Gods je n'écoutais guère de choses "exotiques" et puis bien sûr Nirvana ......

    Donc ensuite tout s'enchaina les Butthole Surfers, Helmet, Godflesh, Painkiller, Scorn et pleins d'autres et donc Jesus Lizard.

    Jesus Lizard c'est quoi donc ?

    Un quatuor guitare/basse/batterie/voix qui se forme sous ce nom en 1989 sur les ruines de Scratch Acid et de Rapeman, gloires US de l'indie rock-noise dans les années 80 (un certain Steve Albini jouait dans ce dernier groupe).

    David Yow, déjà au micro chez Scratch Acid, n'est pas un bon chanteur c'est un fait. il évoque plus un pochtron en manque d'affection qui s'incruste dans un karaoké renversant les tables et les bouteilles, tatant les seins des filles alentours et braillant au passage dans le micro.

    Mais c'est un peu le cirque Barnum à lui tout seul, un vrai showman, une bête de concert comme on en fait peu.

    Par exemple lors de la venue du groupe à Lyon en 1998 au Pezner, au bout de 2 titres le chanteur était torse nu. Ill a sauté dans la foulé, santiags en avant, au bout de 3 titres, nous a montré sa bite et a même pissé contre les enceintes pendant le set.

    La classe internationale donc.

    Jesus Lizard a toujours fait dans la concision, à défaut de faire dans l'élégance, tant au niveau des titres de ses albums (toujours 4 lettres Down, Shot, Liar....) que de sa musique.

    Pas de titres à rallonge, tout est dit en moins de 5 minutes. Pas d'errances électroniques (si un tout petit peu sur le dernier album « Blue » peut être), ou ambiantes ou bruitistes à la Sonic Youth, juste de la sueur, du rock noise US typiquement 90's avec ce qu'il faut de hargne, de mélodies et de rock and roll traditionnel (par exemple la guitare slide sur le présent titre permettant de ramener un peu de calme avant la prochaine vague).

    Le groupe ne connaîtra, comme Helmet par exemple, jamais un vrai succès commercial, malgré une signature chez Capitol et un split avec Nirvana.

    Il se séparera à la fin des 90's, comme si cette décennie musicale magique ne pouvait être que le parfait écrin pour cracher sa musique.

    Évidement comme tout le monde Jesus Lizard s'est reformé en 2008 redonnant des concerts toujours aussi hargneux.

    Thumbscrew est un bon résumé de leur carrière, un titre où Yow hurle comme un possédé crescendo durant le titre, les 3 musiciens (que l'on retrouvera ensuite chez Tomahawk ou Firewater) construisent derrière une ossature basse/batterie/guitare indestructible comme la maison en pierre des 3 petits cochons.

    Les dernières secondes sont éprouvantes d'hystérie, ne permettant pas au pauvre auditeur de trouver de repère autour de lui. Il ne sait pas s'il faut se jeter la tête contre les murs ou sauter par la fenêtre.

    Pris de panique le jeune se jette finalement (et sagement) sur son lit, plein de sueur et écoute son coeur affolé battre encore le rythme quand tout est fini.

     

    Jesus Lizard - Thumbscrews

    (Shot - 1996)

     

  • Godflesh - Flowers

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    Uzines

     

    Adossé à la vitre c’est un long travelling latéral sur la droite qui commence et ce pendant une dizaine de kilomètres.

    Se succèdent sur l’écran des friches industrielles, des pans de murs écroulés, des ensembles HLM du plus bel effet, des zones industrielles rouillées, des parkings anonymes couverts de bagnoles moches.

    Nous sommes dans la banlieue est de Lyon, dans un tramway flambant neuf, seul signe de réelle nouveauté dans un paysage défiguré par une industrialisation ancienne, devenue au fil des années, des crises, des délocalisations une juxtaposition de ruines et d’espaces vides.

    On en profité pour construire là des logements sociaux susceptibles d’accueillir une population pour qui on a déjà battu et distribué les cartes, un ensemble hétéroclite par avance voué à l’échec, aux petits boulots, à la grisaille.

    J’ai l’impression que cette ville, fière d’elle, de son équipe de foot, de son histoire, de sa gastronomie, devenue patrimoine de l’Unesco, tourne le dos à cette partie d’elle-même gagnée par une lèpre grise pour regarder vers l’ouest, ses riches collines verdoyantes pleuplées de gens en bonne santé, plutôt aisés et blancs.

    Gagnée par la honte elle lui a juste légué une ligne de tram, comme un gros os à ronger, pour permettre aux habitants de ces coins d’aller à la Part Dieu, grand temple de la consommation, leur permettant de rêver à peu de frais devant des vitrines remplies de biens pour la plupart inaccessibles.

    Dehors il pleut comme de juste.

    Le gris habille parfaitement la laideur et la misère.

     

     


    Godflesh - Flowers

    (Merciless EP - 1994)

     

  • BT 29 "spécial saloperies 80's"

    Je sais que j'ai été dur avec vous car vous allez devoir vous taper 10 titres moisis à reconnaître, 10 titres que leurs auteurs ont du refouler au plus profond de leur inconscient pour oublier ces horreurs.

    Bon il n'y a pas que des horreurs pures (genre la 1, la 2 et la 7) mais aussi des titres pas terribles avec un son et des gimmicks tellement datés que tout cela parait ridicule aujourd'hui, un peu de retenue n'eut pas nuit à certains ......

    Donc 10 titres, soit 20 points, 1 pour le titre, 1 pour l'auteur.


    Version Quick Time

     

    BONUS : qui est cette dame (2 points), quel est son rapport avec un des 10 artistes de ce BT (5 points)

     

     

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    Vous avez jusqu'au 31 mai pour participer, nous en sommes à l'avant dernière manche je vous le rappelle

  • Lard - Forkboy (Home-core #1)

     

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    (Attica 1971, article de Kill Me Sarah)

     

    HOMECORE : activité fantasmatique d'intérieur, plutôt urbaine et masculine, consistant à imaginer pouvoir réduire en miette l'intérieur d'une pièce avec une batte de base-ball (par exemple, les barres à mine ou club de golf conviennent aussi) en écoutant (très fort) certains titres spécifiques qui mettent en transe l'auditeur.


    Ma première pulsion Homecore remonte à la vision de la scène dite « de la prison » dans Natural Born Killers où, si ma mémoire ne défaille pas trop, on voit une scène d'émeute sur fond du titre « Forkboy » par Lard.

    Lard c'était quoi ?

    Lard c'était un super groupe monté avec des bouts de membres de Ministry (Jourgensen et Barker soit les 2 leaders d'alors), Jello Biafra (la voix chevrotante des Dead K) et Jeff Ward batteur de son état notamment chez NIN durant la tournée Loolapalloza.

    Soit l'association de gens stables mentalement et peu sujets aux problèmes de drogue.

    Que sont ils devenus ?

    Jourgensen et Barker ont continué quelques années à mener ensemble la barque Ministry avant que Barker ne saute à l'eau pour nager seul en 2004 pour fonder le groupe USSA (excellent titre des Butthole Surfers).

    Jourgensen lui s'est mis à faire d'affreux albums de punk rock avec Ministry en fin de carrière et s'est échoué comme une grosse otarie sur la plage après une pathétique dernière tournée.

    Biafra chevrote avec un nouveau nouveau groupe (Jello Biafra and the Guantanamo School of Medicine) et Jeff Ward a trouvé intéressante l'idée de s'enfermer dans son garage avec sa voiture moteur allumé en 1993 (jetez un coup d'œil au booklet de votre « Downward spiral » et vous y trouverez un « We miss you Jeff Ward »).

    Lard sortit 3 albums et c'est sur le premier « Last temptation of Reid » que l'on trouve le titre « Fork boy », dont il est ici fait état.

    Basse hypnotique, rythme bas du front répété encore et encore, refrain libérateur, tous les ingrédients sont là pour provoquer une addiction immédiate et pour donner des pulsions de portes d'armoires éclatées à coup de masse.

    Garçon fourchette for ever.

    Enjoy !