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22 mars 1895 - Page 3

  • Le boulevard de la mort

     

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    A la toute fin du dernier Tarantino il y a une scène de poursuite (bon c'est un peu la base du film vous allez me dire...) où des filles coursent Stuntman Mike (Snake Plissken is alive !!!) dans la campagne, là bas vers Chateauroux.

    Et brusquement les 2 bolides, circa 1970, lancés à une vitesse ahurissante, déboulent sur une route à 4 voies pleines de SUV ou de voitures japonaises actuelles qu'elles percutent joyeusement (et violemment) et continuent leur poursuite imperturbables.

    Cette scène résume bien Tarantino, soit un obsédé des années 60 70 (et des pieds de femme ) sous ses formes musicales, cinématographiques, graphiques et qui se retrouve à notre époque avec ses films, ses codes, ses références, tel Hibernatus, et bouscule ainsi le cinéma depuis 10 ans.

    Le "Boulevard de la mort" ressemble beaucoup à "Kill Bill" dans la forme.

    C'est une grosse compilations de ses obssessions plaquée sur un scénario mince comme un chèque (vu de profil) : en gros un tueur en série, en voiture,  tue des filles en les percutant à fond les ballons avec sa grosse voiture (bonjour les sous entendus ....) "à l'épreuve de la mort".

    Vroum vroum. 

    Le tout est rythmé par environ 70 titres obscurs de funk ou de r'n' blues (bientôt dispos en triple compilation) et par des discussions interminables de filles (sans considérations donc sur Madonna ou les cheese burger, mais toujours éclaboussées de pleins de "fuck" et autres "motherfucker" ouf !!!).

    Pour rendre hommage à ses films de référence que personne n'a vu, Tarantino s'est ingénié à mettre des faux raccords, des scratches sur sa pellicule et des filtres dégueus qu'on se croirait dans "les rues de San Francisco". 

    Bon faut dire que son film va logiquement avec celui de Roberto "Sin City" Rodriguez "Planet Terror" (sortie en août pour la partie zombies toute aussi débile) et qu'ils sont sortis ensemble aux Etats Unis, dans un même programme. Mais devant l'échec de la chose, le distributeur à décidé ici de 2 sorties distinctes, histoire de limiter la casse (oui il ya trop de "sorties" dans cette phrase je suis bien d'accord mais je vous jure je vais me soigner)

    Alors Tarantino à dû rallonger sa sauce, et certainement ses dialogues, pour en arriver à la version sortie (rechute) chez nous.

    On sent des longueurs, certainement pas présentes à la base, mais il faut dire que la poursuite démente de fin et la fin (débile) du film valent le détour (sans compter l'apparition mémorable d'un sheriff et de son fils "son number 1").

    Tarantino à signé 3 polars exemplaires (Reservoir Dogs, Pulp Fiction et Jackie Brown) avec une formidable qualité narrative et trois compilations (Kill Bill 1 et 2, Le boulevard de la mort) de ses passions (cinéma bis, Z, japonais des années 60 et 70, musique, mode de vie, références diverses quant à cette époque...).

    Pour ma part j'ai toujours préféré les vrais albums aux best of.....

     

     

  • No one expects the Spanish Inquisition (ni d'ailleurs la réédition en DVD)

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    Je me souviens de l’ambiance pesante qui régnait, en 1987 dans la salle du CDI, le jour où nous passâmes « Le sacré Graal » dans le cadre de nos jeudis vidéo.

    Déjà le film était en VO (la VO c’est le mal ultime pour plein de gens, il faut lire des trucs) et puis l’humour développé par ces gars qui font semblant de faire du cheval avec des noix de coco, au milieu de dessins bricolés et qui doivent se battre face à un lapin féroce qui égorge tout ce qui bouge, dépassait tout le monde.

    Tout le monde sauf 2 gars hilares au premier rang, un toujours pote et moi même, qui n’en pouvaient plus de ricaner sur la Sainte Grenade, le lapin de Troie ou le Chevalier Noir (et qui ricanent toujours 20 ans plus tard).

    Bon il faut dire que d’habitude les films diffusés  étaient plutôt à base d'Arnold Swcharzenegger, d’explosion de bagnoles, de Karaté Kid ou de savant qui voyage dans le temps en Delorean (nous ne passâmes aucun David Lynch ou de Pasolini que les choses soient claires).

    Nous avions voulu faire connaître les Monty Python aux masses ignorantes, les masses ignorantes avec leurs commentaires d’incompréhension nous laissâmes entrevoir que notre tentative était un échec total.

    Tant pis les ténèbres resteraient autour d’elles, aussi noires que la Caverne de Caerbannog.

    Le monument qu’est le Sacré Graal me cacha longtemps la forêt des élucubrations des Python, depuis leurs débuts en 1969.

    Je découvris leurs autres films « La vie de Brian »( tout aussi jouissif), « Le sens de la vie » (moins évident, beaucoup moins marrant) et bien sûr le « Flying Circus » et ses 45 épisodes diffusés de 1969 à 1974 sur la BBC (nous on a » Chouchou et Loulou »….)

    Une grande obsession commença :  il me fallait voir de voir ces fameux épisodes.

    En 1992 ARTE eu la bonne idée de tous les diffuser le soir à 20 heures.

    Mais le syndrome de manque recommença par la suite, il me fallait maintenant les posséder.

    Tel un junkie pathétique je me mis en quête d’acheter les VHS (les quoi ??). A 180 francs les 2 épisodes ma collection allait me coûter cher.

    Je songeais à vendre un de mes reins…..

    L’arrivée du DVD me laissa espérer que mon corps ne serait pas une longue suite de cicatrices causées par un quelconque docteur albanais alcoolique sur le retour. Mais que nenni, seules des éditions en zone 1 ou en anglais/anglais virent le jour.

    Désespéré je regardais des épisodes sur YouTube ou j’en récupérais de mauvaises qualités sur la Mule. Je tentais de décrocher en achetant leurs films, mais au fond de moi j’espérais toujours.

    Et j’avais raison car sans crier gare le "Jean Pascal culturel depuis 1954" vient de sortir tous les épisodes en 4 DVD dans l’anonymat le plus complet.

    Si vous me cherchez je suis dans mon salon, ma vie a de nouveau un sens…………….

  • This (not) aSPARTAm !!!!

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     (Ceci n'est pas l'affiche de "Zoo" le film)

     

    L'histoire vous la connaissez maintenant, les Perses veulent envahir la douce Grèce, la cité de Sparte avec le roi Léonidas et 300 de ses meilleurs hommes, va alors leur opposer une résistance et se battre jusqu'à la mort (en vain bien entendu).

    Franck Miller, auteur américain de comics en a tiré en 1998 une BD, portée à l'écran par Zach Snyder (son seul méfait précédent s'appelle "l'Armée des morts" un bon film de zombie sortit il y a 3 ans). 

    Comme pour Sin City (une autre BD de Miller) beaucoup d'attention est portée au traitement de l'image avec une palette de couleurs assez resserrée (rouge, gris, jaune...) mais très contrastées, des taches de sang qui giclent à chaque coup d'épée (et il y en a beaucoup), des poses évoquant certains tableaux classiques.

    Bref une tendance assez nette à privélégier la forme sur le fond (sans aucun jugement de valeur la dessous d'ailleurs pour ma part).

    Alors comme le titre le sous entend (finement), 300 s'apparente quand même à un grand verre de coca heavy strong avec des morceaux de sucre rajoutés par poignées entières.

    Les acteurs surjouent volontiers, l'intrigue est simple, les personnalités des principaux héros pas très fouillées, la violence omniprésente comme cache misère parfois, les bastons nombreuses sont volontiers filmées en "effet Matrix", certains passages frisent le ridicule avec tout ces gars muculeux en toge qui vont virilement à la guerre comme on va dans un back room.

    Bref la bande annonce est trompeuse au final, surgonflée qui plus est par un titre de Nine Inch Nails tout à fait approprié ("Just like you imagined") qui donne envie de tout casser.

    La critique a quasiment unanimement déboité le film pour toutes les choses énonçées avant, en avançant en plus le postulat que l'on a ici un joli film crypto-fasciste dont le contexte historique (Grecs contre Perses) renvoie à l'histoire très contemporaine, où les Américains remplaceraient les Grecs et les pays arabes les Perses et où le film seraint une apologie et une justification de la violence militaire (et donc de celle de l'US Army actuellement en Irak)

    Evidement la tentation est grande (en rappellant quand même qu'ici les envahisseurs sont les Perses).

    Nous avons d'un côté une armée ultra technique et méthodique (les Grecs) face aux Perses beaucoup beaucoup plus nombreux (comme aujourd'hui le monde arabo musulman) mais qui, avant de triompher, essaient pleins de méthodes possibles et parfois ridicules (les éléphants soit Alexandre le Grand à l'envers) tout cela dans un joyeux désordre.

    Cependant je n'ai pas réussi de mon côté à trouver les Spartes si sympathiques que cela.

    Leur société élimine les bébés difformes à la naissance, les enfants sont séparés de leur famille à 7 ans pour suivre un entrainement militaire croisement d'un goulag et d'une secte, le parlement est corrompu et seuls les hommes libres et riches y participent.

    Quant aux militaires ils sont prêts à tout, presque fanatisés, obéissant aveuglément jusqu'à la mort certaine (oui je sais j'enfonce des portes ouvertes).

    Donc si certains voient dans les Spartes d'antan un archétype de l'Amérique actuelle, l'image renvoyée n'est pas des plus flatteuses finalement, à tel point que l'on peut se demander si justement la description de Sparte, de ses moeurs et des ses hommes ne donne pas au final crue, sauvage et donc peu reluisante de l'Amérique d'aujourd'hui et de sa poitrine fièrement gonflée d'orgueil militaire

    "This is madness !!" dit un émissaire de Xeres, "This is Sparta" lui répond Léonidas.

    Tout est dit je trouve. 

  • La drogue c'est de la merde (surtout quand y en a plus)

     

     

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    (Keanu Rêve) 

     

    Dans les liens de mademoiselle l'Araignée, il y a un blog (en déshérence) qui s'appelle "Antanagor Glouk s'espionne lui même".

    Ben dans "A scanner darkly" c'est exactement ce que l'on demande au héros Bob Arctor (Keanu Reeves) au milieu du film, de s'espionner lui même.

    Bob en fait il est flic aux stups, en Californie et dans 7 ans, au moment où une drogue, la substance D, fait des ravages.

    Mais la problème de Bob c'est qu'il est complètement accro à cette drogue, comme  ses potes slackers qui habitent  dans sa maison pourrie.

    Au bout d'un moment Bob ne sait plus trop ce qu'il fait, qui il est, surtout quand ses supérieurs lui demande d'enquêter sur cette bande de camés qu'il fréquente et donc sur lui même. 

    Comme dans l'exceptionnel "Requiem for a dream" tout le film va donc tourner autour de cette bande de zozos et de leur quotidien morne, de leurs délires de junkies sur les vitesses manquantes d'un vélo et autres abyssales futilités.

    Comme dans le film d'Aronofski il ne se passe pas grand chose, c'est la forme du film qui va emporter l'adhésion, le rendre intéressant.

    Ce n'est pas ici une mise en scène et une musique mémorables qui vont marquer les esprits, mais le traitement donné à l'image.

    On avait déjà Sin City ou Renaissance dans des registres plutôt gris ou noirs, là c'est l'option crayon 4 couleurs dont use Richard Linklater, pour un rendu fabuleux, filmé en prises de vue réelles puis retravaillé en studio, permettant de pouvoir donner aux spectateurs une vision distordue, désordonnée des évènements sur l'écran, comme les personnages aux prises avec leur drogue.

    La limite de cet exercice  c'est justement que c'est un film purement esthétique avec plus de forme que de fond. Mais cette forme rend le film flou et retranscrit bien justement la confusion, la parano dans laquelle baigne les personnages jour et nuit.

    Tout ça est tiré d'un bouquin de Philip K Dick (substance mort), maitre es science fiction et es drogues aussi, s'apparentant parfois à une autobiographie de ce que sa vie a peut être été à une époque : écrivain ? camé hallucinant des histoires ? écrivain camé ?

    Pour avoir une idée plus précise du film vous devriez trouver ici les premières 20 minutes en full VO.