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Musique - Page 4

  • Swans - My father will guide me etc etc ..................

     

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    On assiste depuis quelques années à un phénomène massif de résurrection de groupes de rock, vieux cadavres depuis longtemps enterrés parfois qui, tels Jason, sont frappés par un éclair et reviennent à la vie, d’entre les morts, à travers les couloirs du temps.

    Dans les années 70 ou 80 on se moquait de ces dinosaures qui sortaient des albums et tournaient encore et encore pour au final produire une musique aussi consistante qu’une soupe de régiment.

    Mais par un tour de passe-passe qui rend maintenant toute choses cool, avec un doigt de nostalgie qui fait prendre des vessies pour des lanternes aux quarantenaires qui souvent n’ont plus écouté de musique depuis lors, ces retours sur scène de ces vieilles gloires sont acclamés et les tournées sont pleines en ces temps de téléchargements intensifs qui éradiquent toute vie économique sur terre.

    Des noms ?

    Dinosaur JR, Pixies, Police, RATM, Blur, Smashing Pumpkins, Blink 182, NTM, Limp Bizkit. Que du lourd et du rentable.

    Et puis début 2010 on apprend que les Swans prennent la même voie.

    Je vous l’accorde de la liste précédente c’est un peu le retour dont tout le monde se fout en raison de la radicalité de leur propos et de leur absence de succès musical mondial.

    Les Swans sont et resteront un groupe de happy few, qu’il faut donc citer de temps en temps en bonne compagnie pour bien étaler sa confiture culturelle.

    On qualifiera leur style de catastrophe musicale (ce n’est en aucun cas un jugement) dans le genre de Throbbing Gristle sur un autre continent, soit des martèlements de batteries, un chant hurlé ou plaintif selon arrivage, des thèmes de guitares ou des samples hyper répétitifs.  Un mélange de musique industrielle, de rock expérimental, de no wave et puis ensuite de choses plus apaisées, électroniques, folk ou « pop » dans la seconde partie de leur carrière.

    Des groupes comme Godflesh ou les Young Gods (qui tirent leur nom du label des Swans) leurs doivent beaucoup.

    Depuis 1997 plus rien.

    Les 2 chanteurs Gira et Jarboe ont collaboré avec d’autres artistes (Neurosis, Jesu…) ou monté d’autres groupes (Angels of Lights …).

    Et puis en 2010 Gira appelle ses vieux potes fatigués au téléphone, mais pas Jarboe dont il devait avoir perdu le numéro de portable, et relance les Swans pour faire la totale : album et tournée.

    Dans mon grand ratissage musical et malgré une méconnaissance assez importante de la discographie fournie des Cygnes, enfin des premiers albums surtout qui sont trop rudes à mes prudes oreilles éduquées aux Tears For Fears, j’ai écouté ce « My father will guide me up  a rope to the sky ».

    J’y ai retrouvé des choses répétitive et bien crispante (Eden prison) et des trucs plus folk à chanter au coin du feu (Reeling the liars in), des moments de tension contrebalancés par des carillons très Dead Can Danciens, une comptine chanté par Devendra Banhart (le Charles Manson de la musique folk US) enchaînée sur un passage proche de la musique contemporaine, une ballade cucul de générique de fin de film (Little mouth) et surprise des refrains à base de « lalalala lalala » ou des "ahahhahahahah en choeur" sur certains titres qui risquent d’en étonner plus d’un.

    Cet album me semble être une espèce de synthèse des différents moments du groupe avec des musiciens qui justement furent de ces différentes époques musicales.

    Les fans de la première époque option no wave-industrialisation-répétition vont crier au scandale (mais combien sont encore vivants ?) les autres, et surtout ceux intéressés par la fin des Swans et les albums des Angels of Lights ensuite apprécieront ce brassage et cette manière de réanimer ce groupe 13 ans plus tard de manière toujours radicale et personnelle.

    Pour ma part j’y ai trouvé un grand titre (Jim) qui m’accompagnera de nombreuses années et peut être la promesse d’un bon concert le 2 décembre prochain à Feyzin.

     

    Swans - Jim

    LIEN SPOTIFY

  • Ventura - We recruit

     

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    Cet album là je l'attendais depuis longtemps je dois dire.

    Et quand je me suis décidé à l'écouter, suivant en cela une chronique plus que dithyrambique de Noise, je me suis dit "ça y est, je le tiens enfin le bougre", vous savez cet album mythique, qui vous tombe du ciel intact, parfait, une vraie créature de Dieu, une machine de guerre indestructible.

    On parle là de ces albums de la trempe de "Nevermind" ou de "Doolittle", oui je sais les références sont plus qu'écrasantes, de bons p'tits gars donc qui empoignent leurs guitares, leurs basses et leurs batteries (si si) pour faire un album de rock de moins de 40 minutes, simple, direct, énergique, sans technicité folle, sans machines, avec des refrains héroîques mais pas type virage de stade de foot, des passages calmes qui brusquement tournent à l'orage et vous éclatent à la gueule sans même un alibi post machin, avec une batterie qui claque in da Albini style, des racines pop qui surnagent et soutiennent l'édifice monté patiemment par ces 3 Suisses qui ont aussi écouté Helmet et la vague 90's de hard core US.

    Pas besoin d'en dire beaucoup plus, le lien Spotify est là.

    Myspace

    Le groupe a assuré quelques concerts début 2010 avec David "Lizard" Yow dont voici une vidéo de répétition.

    Le titre n'est malheureusement pas sur l'album, mais si ceui ci vous attire "We recruit" devrait aussi vous séduire.

     

    Ventura feat. David Yow from PATLALA VIDEO on Vimeo.

     

    A lire aussi la chronique de Hazam et de Systool

  • The blood of heroes - The blood of heroes

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    Moi j’aurais bien aimé aimer complètement cet album de « Blood for heroes », notamment parce qu’ils réunit des noms magiques d’artistes qui ont illuminé mes années : Bill Laswell et Justin K Broderick et qu’ensemble ils allaient certainement pouvoir ranimer la flamme du volcan qu’on croyait éteint.

    Précisons d’abord que Bill et Justin on joué ensemble sur le « Buried secrets » de Painkiller en 1991 mais surtout parce qu’ils ont empilé les groupes ou les collaborations depuis lors, qui ont été la bande sonore de mes années fac armée glande et des suivantes. 

    Des noms ? Godflesh, Praxis, Zillatron, Material, le label Subharmonic, Divination etc etc 

    Alors moi toujours naïf quand il s’agit de super groupe je me dis que la somme des valeurs sera toujours supérieure aux individualités. 

    Et ben au total pas exactement. 

    Pourtant Bill et Justin sont allés chercher un chanteur dub-dancehall (Dr Israël), des batteurs qui jouent habituellement avec Merzbow ou des groupes de break-core et des producteurs comme Submerged, soit donc l’alliance de gens venant de coins différents, peut être susceptibles de repousser plus loin les limites, de créer de nouveaux espaces sonores (mais je suis naïf je vous rappelle et prêt à gober n’importe quoi)

    Les choses démarrent pourtant bien quand Justin fait larsenner sa guitare comme au début de Godflesh sur fond de harangue toastée made in Jamaïca, avec Bill derrière qui assure les fondations avec sa bétonneuse sur « Blinded », sur fond de rythmiques Scornienne.  On se dit que les choses s’engagent bien. 

    Mais malheureusement l’album n’est pas entièrement chanté-toasté-raggamuffinisé-rappé ohé ohé, pas mal de titres sont instrumentaux (à peu près les 2 tiers) et là les choses sont moins intéressantes, les morceaux tournent en rond, comme en roue libre, malgré les prodiges à la batterie qui font leur show et cassent un peu la monotonie et une production assez luxuriante.

    C’est d’ailleurs bien là le problème, pour moi, des titres instrumentaux en général, c’est que le gimmick qui charpente le morceau est souvent répété ad nauseam, sans variation particulière, que je tape du pied les premières 2 minutes et qu’au final je décroche assommé par un schéma où alterne refrain fédérateur et remplissage de rigueur rembourré avec du vide.

    Au final on assiste ici plus à un collage d’influences (metal, jungle, dub, electro) qui fleure bon les années 90 quand il était de bon ton de tout mélanger, on a même droit à un inédit de Jesu sous le titre « Remain », mais jamais à une véritable créature hybride surgie des profondeurs des abysses et qui vous choppe pour vous entraîner avec elle au fond.

    Je suis resté tranquillement dans mon canoë (rose) à la surface de la mare, juste un peu éclaboussé.

     

    Un autre avis, relativement différent

  • Short music fot short people

    En 1999 Fat Wreck Records sortait une compilation dont l'objectif était de regrouper 101 groupes de punk à roulette qui devaient fournir dans le cahier des charges chacun un titre de moins de 30 secondes.

    En 2008 les américains d'Agoraphobic Nosebleed faisaient les malins et sortaient un album de 100 titres dont la durée totale n'excède pas ..... 22 minutes, le titre le plus long plafonnant à 1minute 45s.

    (Je vous laisse écouter 2 titres pour bien que vous mesuriez  l'ampleur du chaos sonore que l'on peut trouver là)

     

    ANB - Small room and a six pack


    ANB - The ninth day of Sodom : hoiday B



     

    Tout ça pour dire, après une introduction chancelante comme une pièce montée pas entamée et laissée sur une table le lendemain d'un mariage où une bagarre pour une sombre histoire de mariée embrassée dans les vestiaires par le père du marié clôtura très tôt les festivités, que parfois la musique s'écrit aussi sous la barre de la minute, sans fioriture, ni enluminure.

    La course à la moindre durée est souvent l'apanage du grind-core, ce type de musique allant directement à l'essentiel par définition, sans graisse sur l'os.

    Mais on trouve aussi d'autres artistes, venant d'horizons très différents, (mais vous n'aurez pas le temps de vous en rendre compte) qui ont un jour coupé court leur musique.

    L'objet des lignes qui suivent est de faire un tour de table, rapide et en vrac, de quelques beaux spécimens de morceaux les plus courts au monde, et nous n'irons pas ici au-delà des 7 secondes je vous rassure.

    A tout seigneur tout honneur commençons par Napalm Death.

    Ce sont eux  qui, officiellement selon le Guiness Book, sont les détenteurs du titre le plus court au monde, intitulé « You suffer », apparu en 1986 sur leur premier album »Scum ».

    Le tout dure 1 seconde 136 exactement et les paroles à chanter sans modération  sont "You suffer, but why?" (coûteuse vidéo ci dessous)

     

     

    Pour la petite histoire ce titre apparaît aussi en 1989 sur un split 45 tours (un quoi ?) avec les Electro Hippies qui pour faire bonne mesure gravèrent aussi un titre de moins de 2 secondes pour l'occasion.

     

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    Dans la même veine métallique on pourrait citer tout un tas de grind-coreux hystériques. J'ai retenu Brutal Truth et son « Collateral damage » long de 4 secondes sur son extraordinaire premier album en 1992, ou encore SOD (qui partage le même bassiste (Dan Lilker) à l'air profondément abruti que Brutal Truth) qui la même année sur « Speak english or die » permit à l'humanité médusée d'entendre des titres indispensables comme « Gordy » ou « Antiprocrastination song » qui scorent facilement sous la barre des 6 secondes.

     

    BRUTAL TRUTH - Collateral damage

     

     

     

    SOD - Gordy

    Même si Painkiller ne fait pas dans le grind exactement,  son batteur Mick Harris fit partie de Napalm Death à ses débuts et  « Trailmarker » sur le premier album « Guts of a virgin » semble porter encore les marques de cet héritage (notez la présence éclairante de Bill Laswell et de John Zorn en arrière plan).

     


    Si on s'éloigne des rivages pleins de mazout de Grind-Core Island on peut trouver aussi d'autres artistes qui un jour au l'autre on cédé aux sirènes du « plus c'est court plus c'est bon ».

    Ce n'est pas forcément à proprement parler de la musique (et avant si dirons certains ?) ou un titre mais plutôt des cris, des interludes. Ainsi Kyuss (groupe pré QOTSA) et son « Yeah » sur « Blues for the red sun » en 1992 (décidément grande année), titre aussi utilisé par Queen en 1995 où Mercury brame du fin fond de sa tombe un autre « Yeah » sur l'album « Made in heaven »

     

     

    KYUSS - Yeah

     

     


    QUEEN - Yeah

    « He Has Left Us Alone but Shafts of Light Sometimes Grace the Corner of Our Rooms..." titre improbable et inoubliable d'album de Silver Mt Zion sortit en 2000 est largement plus long à prononcer que le morceau "Long March Rocket or Doomed Airliner" (qui déjà se pose là) de 4 secondes qu'il contient, c'est ainsi ce groupe à un chanteur pénible et des titres à la con, bon là ça va c'est une piste de silence.

     


    Robert Fripp en 1979 cède lui carrément aux sirènes de la facilité avec « First Inaugural Address to the I.A.C.E. Sherborne House » et accouche d'un morceau fleuve de 7 secondes, type de morceau peu habituel il y a 30 ans qui semble inaugurer la mode des sons parasites dans le fond des titres de rap ou de techno minimaliste.

     


    En vrac et sans point commun pour conclure, on a plus le temps,  Fœtus et un « Nails » industriel rongé de 4 secondes en 1985 mais aussi  Sufjan Stevens et son interminable "One Last "Whoo-Hoo!" for the Pullman" de 6 secondes dans cette dernière décennie.

    SUFJAN STEVENS - One last "whoo oo " for the pullman


    FOETUS - Nails

    Enfin la palme du morceau court dirons nous « subliminal » revient aux Suisses épileptiques de Alboth avec « Der stitch » qui va vous obliger à tendre l'oreille (et à mettre votre chaine sur 11) pour distinguer quelque chose dans cet infra morceau de 1991 qui affiche bien une seconde au compteur, quand même.

     

     

     

  • Zola Jesus - Stridulum EP

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    Comme prévu 2010 ou l'avalanche de disques, de partout, tout le temps.

    Tous les blogs que je suis toutes les femmes de ma vie regorgent de trucs (un petit coup d'oeil au classement des blogueurs chez GT, soit 35 disques déjà, vous donnerez une idée de l'ampleur des dégats).

    Dans le tas des trucs retenus (Broken Bells, These New Puritans), le morceau de l'été (soit "You wanted a hit" des LCD sur un album que je n'aime pourtant pas) et beaucoup de bla bla (Liars, Massive, Gorillaz....), soit des albums dont au final je n'ai rien à faire, dont je sais, après des années d'expérience qu'il ne m'apportera rien en terme de satisfaction, de nouveauté, de prise de risque, bref de plaisir, ce qui me semble le principal quand il s'agit de musique non ?

    La seule chose qui rompt brutalement avec cette farandole mentale est l'album de Gonjasufi, dont j'ai déjà parlé il y a peu.

    Et puis là à nouveau, le mois de mai m'apporte une autre bizarrerie avec Jesus Zola et son Stridulum EP (et sa pochette qui n'a pas manqué d'attirer mon oeil)

    Zola Jesus, c'est un pseudo, est née en ... mon dieu 1989, elle est américaine a déjà à son actif 2 albums et 2 EP, enfin pas mal de bazar en CD.

    Sa musique est faite de rythmes très martiaux et de grandes plages synthétiques aussi riante qu'une zone commerciale en cessation d'activité.

    Toute sa musique suinte les années 80 mais pas l'habituel versant revivalo-new wave ou post punk façon PIL ou Wireen vigueur depuis 5 ans.

    Plutôt le côté dépressif, triste, EBM, gothiquo-martial des 80''s (In The Nursery par exemple).

    L'ensemble sur les 6 titres est relativement lent, homogène, fait de courts morceaux très linéaires où l'on est pas là pour rigoler

    Mais c'est là qu'arrive sa voix, imposante, hypnotisante qui transforme le tout.

    On pense évidement à Siouxie ou à des performeuses comme Jarboe ou Lydia Lunch, des filles qui ont une voix ET une prestance physique (enfin pour Zola Jesus je l'imagine).

    Et on se dit qu'avec ce EP, taille idéale pour ne pas verser dans la grandiloquence proche parfois, s'ouvre pour elle un peu plus grandes les portes de la reconnaissance et que l'on tient peut être une artiste importante des années suivantes.

     

    (Merci à ce post de Sfar pour m'avoir mis la puce à l'oreille il y a quelques semaines)

     

    Zola Jesus Stridulum from Imaginary Animal on Vimeo.

     

    EP en écoute sur SPOTIFY