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Musique - Page 5

  • Hint

    Davy Jones Locker, Pore, Portobello Bones, Sister Iodine, Bästärd, Fisherman ces noms (et d'autres oubliés) vous rappellent peut être quelque chose, si vous aviez 20 ans au début des 90's (et si vous lisiez RAGE dans le même temps).

    Soit l'émergence d'une scène noise rock française, spécifique, loin du rock un peu caricatural de Téléphone ou de la vague alternative qui s'était déjà échouée sur la plage de puis quelque temps.

    A ces quelques groupes cités on peut rajouter Hint qui a toujours eu ma préférence.

    Hint vient d'Angers et se compose d'Arnaud Fournier et d'Hervé Thomas qui se partagent les guitares, la basse, le sax, les machines et la programmation.

    Mon premier contact avec eux date de 1995, en première partie d'Alboth, groupe suisse de freejazz-core bien agité (le chanteur portait de très beaux gants Mapa roses pendant le concert) aujourd'hui disparu.

    Je ne connaissais rien de leur musique, c'était la réputation d'Alboth qui m'avait attiré là.

    Assez rapidement j'ai été soufflé par la puissance dégagée par les 2 musiciens de Hint, alliée à des bouts de films en noir et blanc passés en boucles hypnotiques en arrière plan, comme si j'avais été projeté au fond de la salle brusquement.

     

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    Un achat d'album en fin de concert plus tard je découvre « 100 % white puzzle », leur premier album qui alterne morceaux ambiants et titres rentre dedans avec guitares, hurlements de possédés, samples de toutes sortes et sax zornien. Le titre "100 % white puzzle" et sa longue montée en colimaçon s'impose rapidement dans mon panthéon personnel.

    Bref un mélange auquel j'accroche immédiatement peut être en raison de la filiation plus industrielle du groupe, pas exactement dans la lignée des errances no wavo-bruitistes alors en vogue chez Sister Iodine ou Heliogable par exemple.

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    1 an plus tard Hint sort « Dys » et son affreuse pochette à clous.

    Les choses se sont étoffées en terme de production.

    le groupe continu d'alterner différents tempos et ambiances tout au long de l'album. On passe de la sauvagerie de "Flexible" au calme de "Oil tanker ship wrecking" en passant par un titre dub-rock ("Global futuro") d'une efficacité totale. Les voix sont toujours hurlées, une chanteuse se glisse dans un titre contrastant l'ensemble. Le groupe maîtrise les atmosphères, sait très bien ne pas relancer la machine et abrége un titre violent par des notes de clavier ('"Aquarium"). L'ensemble est une totale réussite.

    Dans le même temps le groupe sort aussi un vinyle de remixes « Topology », partage des titres avec Portobello Bones sur un album et participe à un 45 T commun avec Bästärd puis Unsane, cette fois avec un batteur.

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    Puis sort leur 3 ème et dernier album « Wu wei ».

    Les choses ont changé, le groupe a choisi une direction seulement instrumentale, beaucoup plus calme (sauf pour le titre "Unlocked" qui s'apparente à une tornade jazz-core) comme gagné par une langueur post-rock ("Mr investigator") frisant parfois aussi le trip hop tiédasse ("10 thousand things"),.

    J'adhère moins aux titres. Il faut dire que le groupe souffre d'un manque de production parfois et que sur cet album les choses sont moins cachées par une cavalcade de guitares, l'électronique est plus en avant, mais les moyens ne sont pas de la partie.

    Et puis, et puis plus rien.

    Silence radio

    Les membres du groupe ont fondé Fragile d'un côté et La Phaze d'un autre côté.

    Ils font encore parfois des concerts sporadiques, comme à Lyon en 2004 où ils atomisent le Rail Théatre à la fin d'un marathon de groupes de dub tous aussi pénibles les uns que les autres (ce qui fait dire à un de mes voisins ralentis « c'est quoi cette musique de psychopathes ?? »).

    En effet la grande force de ce groupe est de pouvoir restituer en live la puissance, la massivité de leur musique, qui là ne souffre d'aucun manque, d'aucun effet et d'offrir aux spectateurs un concentré de hargne rarement atteint en live.

    Ils réapparaissent en 2006 pour illustrer sonorement un bouquin de SF « La cité nymphale » où l'on trouve un CD best of joint au livre.

    Puis en 2009 Jarring Effects sort un double CD best of qui retrace toute leur carrière, leurs albums étant devenus introuvables.

    Et l'improbable, la même année, se produit.

    Hint revient sur scène en tournée, avec Ez3kiel. De nouvelles dates sont mêmes programmées pour 2010.

    Un album live "Collision tour" est enregistré à cette occasion avec les tourangeaux, les prestations sont réussies, les 2 groupes imbriquant parfaitement leur musique (cf  article d'Hazam).

     

    Autre article sur Hint chez Alternative Sound

     

  • Gonjasufi - A sufi and a killer

     

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    On imagine un gars souffreteux, atteint d'une pathologie mentale ou d'une vilaine maladie de peau qui le tient caché des hommes, loin, dans un appartement insalubre ou une cabane dans les arbres.

    On imagine un espèce d'ermite à longue barbe et au regard halluciné qui a comme seuls amis des instruments épars : une guitare, une batterie avec 2 toms, une vieille basse, un sampleur, un micro cassé et un vieux DAT.

    On imagine un croisement entre Tricky et le John Frusciante des premiers albums, car Gonjasufi a une tête qui fait peur et une voix sans pareil, limitée qui hurle, murmure, toujours sur le fil prête à casser ("She gone").

    On imagine une pièce poussiéreuse qu'il n'a pas quitté depuis longtemps, de la lumière rasante, des fenêtres cassées, un carton qui remplace les carreaux, des bouteilles qui traînent un peu partout, de la vaisselle sale dans l'évier ou par terre.

    Et on se retrouve avec un album dont ne sait trop quoi.

    Du rock psychédéliquo/garage ?

    Du trip hop cramé ?

    Du disco louche (("Candylane") ?

    Du karaoké ?

    Oui car a plusieurs reprises on a l'impression que, la flemme l'envahissant, le bonhomme a enregistré sa voix sur un disque de musique indienne ("Kowboyz and indians") ou un vieux titre de Hooverphonic ralenti ("Change") jouant en arrière plan.

    Bref on se retrouve avec un album délabré, parfois presque inachevé, un vieil édifice ouvert à tous les vents, loin de toutes les productions policées, surproduites actuelles.

    OVNI de ce début d'année en tout cas

     

     

    Video : "DedNd"

     

     

  • Broken Bells - Broken bells

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    En faisant ma rétrospective musicale des années 2000 je suis dis qu'au final je m'étais enthousiasmé sur beaucoup moins d'albums que dans les 90's, que j'avais beaucoup eu moins de coups de coeur sur ces 10 dernières années.

    Et c'est vrai que les mois et les années passant, les MP3 se suivent et se ressemblent.

    J'écoute des trucs (trop certainement) mais au final je ne retiens pas grand chose de Richard marquant.

    Et là Broken Bells.

    Des chansons courtes, avec une mélodie immédiate, accrocheuse et imparable, parfois des développements inattendus, des arrangements à base de corde, des choeurs qui font "ahahah" ou "ouhouhou" (parfois un peu trop comme sur "Mongrel heart" seul bémol).

    Des titres qui m'évoquent immédiatement de lointains été ensoleillés, ceux où je m'embêtais à mort durant mon adolescence mais où j'adorerais retourner.

    Bref un album qui parait écoeurant de facilité et qui donnera peut être à certains l'impression d'un trop peu d'épaisseur pour comprendre mon enthousiasme.

    Pour ma part la force d'un album de pop réside justement dans la simplicité des choses, des batteries discrètes, des cordes bien placées, un break inattendu (le piano sur la fin de "Citizen" qui sauve le titre d'une chantilly un peu trop sucrée), de la concision et je retrouve tout cela ici.

    Reste toujours la grande question de savoir si ces chansons resteront avec le temps ou si dans quelques mois je m'en serais lassé.

    La simplicité des choses étalées ici, le mélange assez habile de références passées et présentes me fait dire que je tiens peut être le digne successeur de "Doolitle" ou de "Thirteen Tales From Urban Bohemia" soit des albums que je considère comme étant de la pop parfaite.

    Album de l'année so far.

     

     

    Vous avez remarqué ? Aucune référence à un certain producteur qui ressemble à une souris ou au leader d'un groupe de chez Sub Pop....

     

     

     

  • Ben Frost - By the throat

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    Habituellement les albums d'ambient sont de longs tunnels où s'engouffrent de longues plaintes monotones sans beaucoup de relief à l'instar des albums de Bill Laswell (la série des Divination par exemple) ou du projet Lull de Mick Harris.

    On l'impression qu'un peigne géant gratte le fond de l'espace pendant 50 minutes, ça fonctionne parfois mais au final souvent on n'est pas plus avancé.

    Rares sont les albums d'ambient contrastés où les plages ne se ressemblent pas entre elles, où en fait chaque morceau raconte une "histoire" et "By the throat" en fait partie.

    Sa force vient aussi certainement du nombre importants de sources utilisées.

    Des machines évidement mais aussi des intruments plus classiques (percussions indéterminées, guitares, piano, instruments à corde sur "Studies for Michaël Gira" par exemple), des voix, de lointains échos d'un groupe de metal ("Throught the glass of the roof") et même des samples de hurlements de loups.

    On passe ainsi d'une ritournelle de boite à musique à des crissements métalliques angoissants et puis ensuite à des cordes qui évoquent de la musique contemporaine d'une plage à l'autre.

    Le tout dégage une force d'attraction importante, le genre d'album dont on sait que l'on mettra du temps à explorer tous les recoins même si les choses paraissent simples en apparence, le genre de musique qui vous prend à la gorge justement pour ne plus vous lacher ensuite.

    Recommandé pour de longues errances mentales.

     

    Leo needs a new pair of shoes

     

    Killshot


  • Blood Red Shoes - Fire like this

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    Ecouter un album de pop (à pochette moche) n'est pas des plus faciles après des années d'autres groupes pop (avec d'autres pochettes moches) qui eux aussi ont entassé les mélodies imparables, les accélérations de guitare au moment du refrain, les alternances de chant masculin féminin, les intros pépères qui se transforment en torrent implacable qui vous cloue jusqu'à la fin du morceau et l'arrivée des secours tel un naufragé sur l'envers de son bateau depuis longtemps chaviré.

    Les Blood Red Shoes ne font que prendre leur ticket, suivre la queue et enfin arriver dans la lumière de la scène des sorties de ce mois de mars 2010.

    Ils branchent leurs amplis, réglent le tabouret de la batterie, accordent la guitare se regardent du coin de l'oeil et enquillent les 10 titres réglementaires de leur second album "Fire like this".

    Ce groupe m'évoque beaucoup The Joy Formidable dans sa manière de faire de la pop rock éternelle, simple, presque cathartique parfois dans sa volonté de tout balancer par terre dans un élan de rage adolescente tel le titre "I wish I was someone better" sur leur premier LP.

    Bref du rock sans prise de tête, ni expérimentation psychédélique bien en vogue ces dernières années.

    Alors au final des sucreries mélancoliques ("When we wake"), des titres passe partout ("Count on me"), un single sympatoche ("Light it up") et un dernier titre de plus de 7 minutes poisseux, entêtant que j'écoute encore et encore ("Colour Fade").

    Un titre parfait pour dévisager béatement les gens dans le métro qui ne se doutent de rien.

     

     

    Album en écoute intégrale dessous (et non on ne peut pas avancer sur les titres gnirak gniark, il faut écouter le morceau jusqu'au bout, dingue non ?)