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Musique

  • Aucan - Black rainbow

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    Il pleut autour de mon balcon, il fait noir et un peu frais, nous sommes le dimanche soir.

    Il n'y a plus grand chose à tirer de cet été agonisant.

    Le temps semble nous dire "vous avez eu beau temps pendant toutes ces semaines où vous vous êtes prélassés à ne rien faire. N'oubliez pas demain c'est la rentrée, il va fallloir payer".

    Pas besoin de mettre de la musique, le bruit de la pluie sur le sol, sur la rambarde en fer du balcon, plic-ploc, vaut tous les albums d'ambient du monde.

     Bon évidement moi je ne peux m'empêcher de jeter un oeil en arrière et de penser avec un peu de tristesse à ces gens rencontrés, à ces kilomètres parcourus en tous sens, à cette lumière du sud écrasante, à la surface de ces piscines crevées par des corps désireux de ne penser à rien, à ces litres de rosées bus sur des terrasse aux pierre encore chaudes le soir venu, au nom de la Rose.

    Tout un monde désorganisé, loin de la rigueur habituelle de l'année où tout est calculé, minuté, prévu.

    Au final c'est ça qui me pèse le plus : l'habitude, savoir exactement comment la journée commence et comment elle va se finir, loin de toute fantaisie.

    La pluie continuait de tomber, obstinée, j'avais bien compris son message, il fallait reprendre le collier.

    J'ai écrasé ma cigarette et soupiré une dernière fois.

    Plic ploc.

     

    Aucan - Black rainbow
    (Black rainbow - 2011)
  • Honey For Petzi

    Coroner, Goz of Kermeur, Young Gods, Knut, Nostromo, Stephan Eicher, Ventura vous commencez à bien connaitre la sempiternelle liste des groupes ou artistes suisses qui se sont faits une place, plus ou moins importante, au soleil dans les magazines musicaux, nos coeurs, nos étagères ou nos salles de spectacle.

    A ceux là il va falloir rajouter Honey For Petzi et son "General thoughts ans tastes", même si c'est ici leur 4 ou 5 ème album.

    Avant HFP c'était ça :

     

     

    Soit du, résumons vite, du math-rock instrumental qui me passe au dessus de la tête, avec des titres débiles comme "Tronc commun", "Télécabine" ou "Les impôts" (on se croirait chez Alboth! autre groupe suisse majeur).

    Et puis arrive "General thoughts...." qui change du tout au tout, comme une totale rénovation du sol au plafond.

    D'abord tout les morceaux sont chantés, parfois avec des recherches vocales assez poussées et inattendues chez un groupe autrefois instrumental ("Handmade cloaks")

    Ensuite l'ensemble sonne pop, loin de la rigueur habituelle chez les groupes post-math-bidule qui finissent par me laisser froid et m'ennuyer.

    Seul le batteur reste sur sa ligne de conduite avec un jeu assez volubile, élaboré, en tout cas peu commun dans tous les groupes de rock.

    Le  résultat est parfois proches de Heatmiser (période "Mic city songs") ou encore de Pinback (évident "It comes from within").

    Ce qui est évident à l'écoute de ces 13 titres c'est l'apparente facilité avec laquelle HFT s'en sort, brasse et construit plusieurs atmosphères (folk lennonienne sur "Faces" ou électro-pop "Made of concrete") et construit des morceaux pop parfois fulgurants de mélodie ("Power loss").

    Bref du bel ouvrage.

    Lien SPOTIFY

     

     

  • Ultraphallus - Sowberry hagan

    Bon dés le premier titre on se dit que ce groupe n’a pas l’air tout net.


    Comme amuse gueule il nous balance une espèce de longue plainte sur fond de guitares crissantes du plus bel effet.


    Ensuite on se retrouve avec un morceau qui m’évoque Queens Of The Stone Age, mais un QOTSA dont Josh Hommes et sa belle gueule seraient partis, avec que des petits Nick Olivieri hurlant comme des possédés qui seraient restés.


    Et par la suite c’est un peu toujours comme ça le bazar à base de hurlements ou de chants maladifs, du saxophone, une filiation très Jean Pierre Melvins ("Golden fame), du banjo, des incantations post punks, du métal qui a coulé à côté, des dérives ambient dont une avec un featuring de Eugéne "Oxbow" Robinson (que perso je trouve sans intérêt).


    On ne sait pas trop au final dans quelle cour joue Ultraphallus mais se dit juste que la maladie mentale et la prise de médicaments doivent être leur quotidien.


    On se dit aussi surtout que l'on à faire là à un album assez original, qui ne rentre pas dans les cases habituelles du métal moderne doom-drone-sludge et je ne sais quoi encore et que pour cela il méritait bien quelques considérations.

     

    2 vidéos pour vous montrer justement les 2 facettes du groupe

     


     

  • Labradford

    Écouter un album de Labradford donne l’impression de se balader, seul, dans les couloirs infinis de sa propre vie, sans y croiser âme qui vive, et revoir sur les murs des projections, silencieuses, d’évènements marquants de son existence.

    On peut alors s’asseoir caler son dos sur le mur opposé et regarder les images, être dépassé par l’émotion, les regrets, les souvenirs.

    La musique de Labradford ouvre de grands espaces écrasés de soleil, semblables à ceux de l’ouest américain, en définissant juste de légers contours, de petites balises que l’on peut facilement dépasser pour aller voir au-delà ce qui s’y passe.

    On ne trouve pas là de murs de guitares ou des rythmiques martiales qui bouchent la vue, occupent tout le spectre sonore.

    Non juste des notes légères de guitares moriconniennes, des teintes de surf-music, des rythmiques électroniques essoufflées, des mélodies simples au piano, des cliquetis non identifiés qui parsèment certains titres comme des fantômes.

    Les rares voix elles ne sont que des murmures, juste une trace qui se mêle à la musique et s'efface devant elle.

    L’ensemble dégage une espèce de tristesse, teintée de nostalgie, propice à l’engourdissement à un demi sommeil.

    Le temps s’arrête et tout devient flou, incertain, lointain.

     

     

  • Morning Benders - Big echo

    Coincées entre une chronique de dooooooooooooooooooom ralenti, un truc de krautrock psychédélique italien et un album de drone ambient sorti à 10 exemplaires sur une K7 position Chrome avec un packaging plié à la main par le CAT du coin (je caricature mais ces 3 styles semblent être devenus brusquement les 3 mamelles de la musique mondiale indé-undergroundo pas trop connue) j’avise quelques lignes à propos des Morning Benders dans l’avant dernier numéro de Noise.

     

    Quelques lignes qui parlent de pop, de chansons non hurlées par un chanteur tatoué du sol au plafond, de mélodies et pas de technique, bref un îlot perdu au milieu de mon magazine préféré de musiques transversales et parallèles (et parfois chiantes).

     

    Quelques écoutes plus tard (oui déjà je l’ai écouté plus de 5 fois cet album ce qui est bon signe, il n’a pas rapidement rejoint les oubliettes numériques de mon pécé souvent fort remplies) je suis tombé sous le charme des Morning Benders et de leur deuxième LP « Big echo », sortit il y a bien une dizaine de mois, soit une éternité folle à l'échelle bloguesque (mais chroniquer des albums 3 mois avant leur sortie m’a toujours paru d’une bêtise totale, sans aucun recul, juste pour faire genre).

     

    Pour faire rapide et clair cet album m'évoque successivement la pop 60’s côte ouest (pas la série) pour l’accent mis sur les harmonies vocales à base de "ouah" qui peuvent en irriter certains, Menomena pour la volonté de ne pas faire rugir les guitares à tout prix comme un cache misère, Calexico pour les ambiances ensoleillées à base de piano, de cordes et de balais frottés sur une batterie et Mark Linkous pour le timbre de voix.

     

    Bref une certaine idée de la pop vintage qui puise ses racines dans le passé et qui n’hésite pas à choisir des structures audacieuses (modernes ?) pour arriver à ses fins, captiver l'auditeur, et ne pas reproduire un schéma habituel et trop souvent routinier.

     

     

    Chronique de Words And Sounds.

     

     

    Des images (un live très hippie en studio et une vidéo officielle futile) et un lien SPOTIFY  pour les plus curieux.