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Ma vie en tranches (mais sans miettes)

  • In the garden

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    "Autour de cette table je suis à la croisée des chemins."

    Ces mots tombent évidement lors d'un de ces petits silences de 2 à 3 secondes qui parfois surgissent dans une conversation animée quand tous les protagonistes arrivent à la fin de leur phrase en même temps et que l'on n'entend alors plus un souffle.

    Tous les regards se tournent vers mon camarade, familier de ces sorties lexicales acrobatiques, et tout le monde lui tombe sur le râble en se moquant de sa phrase un peu bancale.

    Pourtant ces quelques mots résumaient bien la situation de ce samedi soir sur la terre.

    Tous ses meilleurs amis, et les miens par la même occasion, étaient là sous un platane mûrier par un hasard monstrueux, où les emplois du temps, la météo, le travail, les envies de chacun convergent en un lieu unique.

    Nous sommes là déblatérant sur les soucis de santé de certains, les « années diesel », les « vulves cardiaques », Transformers, le Grupe Simple et Funky et autres âneries intersidérales.

    C’était un peu le banquet d’Astérix sans sanglier à la broche mais avec du rosé, de la bière et un barbecue, vous savez l’objet du démon qui transforme n’importe lotissement ou voisinage en enfer plein de fumées méphitiques le samedi soir venu.

    Une fois que tout le monde est parti on se demande alors pourquoi ces moments là ne se reproduisent pas plus souvent, personne n’y verrait d’inconvénient pourtant.

    Les choses étaient plus simples avant.

    Et puis on se souvient qu'au delà d'un certain âge et des responsabilités qui l'accompagne, la simplicité n'est plus qu'une illusion et un privilège rare.

    Il reste alors cet aveu, suspendu dans l’air, flottant au dessus de la soirée et ce titre de Neubauten avec cette phrase, toute aussi étrange, entendue par Blixa Bargeld lors d'une conversation au musée du Prado entre 2 femmes, phrase qui a servi de base au titre « The garden ».

     

    « You will find me in the garden unless it’s pouring down with rain »

     

     

    EINSTURZENDE NEUBAUTEN "The garden"

    (Ende neu - 1994)

  • Douglas n'aime pas le poisson

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    Lassé des concerts de rock, des petites salle de MJC, des sous sol miteux, des associations de gauchistes sans un rond, des halles bovines surdimensionnées, des théâtres pour concert en acoustique synonyme de renouveau pour un groupe dans une carrière qui ne semble plus trop avoir de sens.

    Lassé d’être assis, debout, couché, de travers, derrière un grand amorphe abruti par le shit.

    Lassé des larsens, des hurlements amplifiés, des alcooliques en santiag qui pissent contre les amplis, des japonais débiles qui jouent avec la housse de leur étui à guitare.

    Lassé du stand de T shirts moches ou du distro du coin qui te vend une K7 de drones dans un sac d’aspirateur parce que c’est trop cool tu comprends.

    Lassé des concerts en plein vent où je m’enrhume, lassé des odeurs de merguez douteuses, des gobelets en plastoc de bière dégueu qui débordent quand tu essaies de te frayer un chemin du bar vers tes potes sagement restés en arrière.

    Lassé d’être systématiquement dans le passage dans n’importe quel concert quoi que je fasse, quelque soit l’endroit où je me pose. Vous êtes un jour passé devant moi.

    Lassé de tout, blasé, vieux, aigri je suis aller voir un concert avec mes enfants.

    Non pas pour essayer de les convaincre que Pneu, Tool ou Ruins c’était bien ou rigolo  mais pour aller voir Les Papas Rigolos, leurs idoles personnelles.

    Déjà leur nom craint un peu et ne respect aucune éthique musicale à base de « The » ou de divinité malfaisante qui sent le vomi et le souffre

    Ensuite ils portent des salopettes et des chaussettes colorées qui font peur.

    Après ils se sont jamais séparés puis remis ensemble, ils sont pas drogués jusqu’à la moelle et un de leur membre s’est même jamais suicidé ou a même essayé je parie.

    Enfin ils jouent l’après midi vers 14H30 au moment où tout bon musicien dort entre Cholet et Montargis dans son van en ruine ou fait une balance pour les plus chanceux.

    Et ils te balancent une heure de chansons qui parlent de frites, de la moustache à tonton, de Jimmy le ravioli ou d’autres choses futiles que j’ai pas entendues pendant ma sieste (oui je suis vieux je vous le rappelle) sans aucune conscience politique ou écologique (pas un stand d’Amnesty International ou d’association oeuvrant pour l’échange de seringue dans la salle rien !!)

    Au début les gremlins étaient sages, respectueux, assis et puis vers la fin enhardis par les bières bues en masse avant le concert tout ce petit monde en miniature s’est avancé vers la scène pour acclamer le trio basse/guitare/caisse en bois, sauter en l’air et faire un bazar un peu outrancier j’ai trouvé.

    A la fin le groupe, imbu de lui-même, a même fait un rappel et s’est livré à une séance de dédicaces pour ses fans en furie, ruisselant dans leurs T-shirt Hello Kitty ou Spiderman.

    Je me demande si la semaine prochaine Michaël Gira dédicacera « Public castration is a good idea » avec un feutre vert, les jambes pendantes sur le bord de la scène ?

  • Pay your respects to the vultures, for they are our future

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    Il n’y avait pas qu’au Hellfest que les forces du Mal étaient à l’œuvre ce week-end.

    A Die aussi des boucs noirs comme l’enfer, mélangés à d’innocents moutons, déambulaient tranquillement dans les rues de la ville pour répandre leurs déjections fétides, déjections immédiatement collées aux chaussures de chacun qui à son tour allait maculer qui les magasins, qui les bars ou qui les pédales de frein.

    Pour vous situer Die c’est dans la Drôme, sur la route de Gap, un peu au bout du monde donc, là où on balance les bouteilles de coca.

    On vit à l’écart du monde, fier de sa clairette, de ses produits bios et de ses vieilles pierres.

    C’est le charme tranquille des sous préfectures, où l’on roule encore avec des phares jaunes et où l’on trouve facilement (et en masse) des petits fils de baba cool portant dread douteuses, godasses de marche et sweat à capuche. Croisement improbable entre travellers, crusties, punks à chiens et autre alternatifs échappés des années 80.

    Bref une certaine idée de l’horreur.

    Dans notre hôtel le plancher en bois, caché sous une moquette bleutée craquait sous nos pas, la déco était à bout de souffle mais les gens charmants et bavards.

    Nos enfants, émerveillés par le feu d’artifice du soir, passèrent la nuit à nous labourer les jambes de coups de pieds guettant fébrilement au matin les moutons et leurs complices sataniques à cornes.

    Plus haut, au dessus de la ville, les vautours fauves glissaient dans le ciel, au dessus des pâturages colonisés par les premiers moutons, à l’affût des premiers morts.

    J'ai vérifié effectivement les moutons se laissent tondre, sans broncher, en poussant parfois un profond bêlement, pour la forme, résignés.

  • Insane in the brain

     


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    « Si ça se trouve la personne qui a inventé les audioprothèses elle s'est trompée » c'est sur cette phrase énigmatique que s'est terminé mon entretien avec A.

    Bon pour préciser les choses on va dire que A est une sourde qui entend des voix.

    La télé lui parle, elle se dit préoccupée par l'influence grandissante de la Chine dans nos vies quotidiennes.

    Elle met tend un relevé de sa mutuelle et me dit que c'est un document qui parle du pouvoir des planètes sur nos vies et lâche le mot « dragonologie » sans que je sache trop pourquoi, mais elle non plus d'ailleurs.

    Le but de ma visite est d'essayer de la persuader de s'appareiller pour pouvoir entendre correctement.

    La conversation est vite épuisante car il faut tout répéter 2 ou 3 fois (elle n'entend vraiment pas grand-chose) et surtout une partie de son esprit brusquement court-circuite la conversation et elle se met à parler d'autre chose, de l'ANPE, d'une série turque qui transforme sa mère en robot, me demande si les mariages entre cousins sont dangereux. Il faut alors essayer de recentrer le propos, de reformuler les choses, mais je me heurte à un mur.

    Bref au bout d'une heure je n'ai pas avancé d'un centimètre et j'ai l'impression que mon cerveau fuit, je ne comprends plus grand chose à rien.

    Dans le métro un mec en face de moi s'installe son jean est couvert d'inscriptions comme « jean » (histoire d'être sur de ce qu'il porte), « estb 1848 », « factory »,  et pleins d'autres mots anglais qui semblent pris au hasard dans un dictionnaire, sans que j'ai jamais vraiment compris à quoi cela servait. J'observe son affreux pantalon fasciné, pendant tout le trajet.

    En sortant de la rame  je croise 2 fillettes de 7 et 9 ans environ qui investissent le métro pour aller mendier, seules, sans aucun adulte à proximité.

    Les portes se referment sur elles comme le tombeau sur Tintin au début des « Cigares du Pharaon ».

     

  • Zombieland

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    Notre fond de commerce, enfin un de nos fonds de commerce, mes amis et moi même c'est le zombie.

    Le zombie sous toutes leurs formes s'entend : au cinéma dans la BD et pour certains dans les jeux vidéo (Left4Dead étant devenu (avec Farmville) leur seule raison de vivre je pense).

    Tout est bon dans le zombie n'oubliez pas.

    En toute logique nous guettions depuis quelques temps la sortie de Zombieland la semaine dernière, évidement.

    Comme nous sommes snobs, mes amis et moi-même nous, ne voyons les films étrangers qu'en VO et même à Lyon ce n'est pas toujours chose aisée.

    La seule possibilité c'est souvent l'UGC Cinécité, aka « les voleurs, avec leurs places à 9 euros 80, sans oublier le parking qui va avec car le complexe est localisé loin de tout et nécessite donc d'aller diffuser avec sa bagnole un peu de CO2 dans les rues lyonnaises déjà bien pourvues en la matière.

    Bon on s'installe classiquement, on critique toutes les pubs et bandes annonces qui nous passent sous les yeux, nous sommes snobs n'oubliez pas, et au moment où le film commence dans un silence que l'on voudrait religieux (ce n'est pas n'importe quoi je vous le rappelle mais un film de zombies merde !!!) une dizaine de jeunes s'installe juste devant nous dans une attitude bien désinvolte pour un tel moment.

    Pour ce qui est du film le réalisateur a opté pour le teen-movie mit zombies, soit une voie inédite qui se fait téléscoper 2 univers très condifiés pour un retirer une grosse connerie pour fans only j'imagine.

    Un héros puceau, mais prudent qui survit tant bien que mal après la propagation de l'épidémie, rencontre un espèce de tueur de zombie (Woody Harrelson) qui erre sur les routes pour mettre la main sur ses barres préférées : les Twinkies et qui ensemble vont rencontrer 2 soeurs dont bien sûr notre héros va tomber amoureux (de la plus grande s'entend) mais bon on le comprend bien volontiers puisqu'il s'agit de Emma Stone (dont je pourrais être le père hum hum ....)

    A noter quand même une super apparition de Bill Murray qui pourrait faire date dans l'histoire des apparitions, après Bernadette Soubirous bien sûr.

    Devant nous la bande de djeunes à l'air par contre de s'ennuyer un petit peu.

    On commence à voir luire des écrans de portables, on vérifie ses SMS, on en envoie, bref on a 17 ans et on est plutôt instable.

    J'étais déjà bien étonné.

    Mais ce n'était rien à côté de ce qui allait suivre.

    Une fille du groupe lacha l'affaire au bout d'un certain temps, le scénario était c'est vrai assez tortueux parfois (pouf pouf), et elle......

     

     

    Et tiens que fait elle à ton avis Ô estimé lecteur/trice ??

    (Non elle ne téléphone pas et non elle ne quitte pas son fauteuil pour autant)