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Ma vie en tranches (mais sans miettes) - Page 7

  • Nous de la lune

     

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    Le problème pour aller à Zurich, de Lyon, c'est qu'il y a le lac des 24 heuredu Léman entre les 2 villes.

    Donc il faut le contourner , ça prend du temps et donc on écoute de la musique (plein), histoire de pas avoir à trop parler avec ses 3 potes (et de toutes les façons beaucoup de sujets ont déjà été bien balisés, le consensus est total on va pas revenir dessus).

    On échafaude des théories débiles, on critique tous les titres qui passent, les fumeurs trouvent le chemin long, bref la vie passe.... 

    Zurich est plutôt une belle ville, pleine de ponts, de lignes de trams sur lesquelles ont roule, mais peu pourvue en places de parking.

    On a donc fini dans un ancien abri anti-atomique reconverti en aire de stationnement.

    Passage par le KunstHaus Museum, visite au pas de charge : Füssli, Magritte, Lichtenstein, Rothko, Monet de quoi se remplir les yeux abondamment.

    Le Mac Do a rempli lui nos estomacs de sa nourriture chatoyante et pleine de promesses. Il faut cependant noter que la Suisse c'est comme la France (la preuve il ya des Ikea, des Conforama où les gens vont le samedi faire la queue pour certainement acheter une lampe moche ou des bougies) mais il faut payer pour la mayonnaise avec ses frites.

    Le concert des Young Gods se passait lui au Cabaret Voltaire, lieu de réunion des Dadaïstes dans les années 20. Petit immeuble tout riquiqui, boutique-salle d'expo en bas et bar-salle de concert au premier.

    Le lieu fait branchouille, effectivement beaucoup de gens à lunettes carrées noires se pointent pour le concert,  l'ambiance est sympa, peu de francophones ont fait le chemin jusque là. Nous ne sommes pas les plus vieux de l'assistance (pour une fois), un père a même amené sa fille de 7/8 ans. Le groupe signe des autographes, tranquillement affalé sur un canapé.

    La salle de concert, avec une centaine de places, est très petite. Petite lumière, tapis, on croit qu'Eric Clapton va débarquer. Le groupe est déjà là, les gens rentrent difficilement, je me retrouve sur le côté debout (super) mais à 3 mètres des musiciens. 

    Ils sont 4, guitares + guitares + guitares + percussions, sans oublier un harmonica, quelques boucles, un accordéon.

    Pour resituer, ce groupe officie dans la musique industrielle, pleine de machines et de fureur depuis maintenant 20 ans, sauf 2 albums d'ambient et un constitué de reprises de Kurt Weil dans un style cabaret.. De les voir là sans claviers, assis, avec que des guitares accoustiques c'est plutôt le choc.

    Pendant quasi 2 heures ils vont désosser une quinzaine de titres de leurs 4 premiers albums, donner par exemle une version hypnotique d'un de leur titre avec juste une caisse de guitare comme percussion, transformer certains de leurs morceaux en vieu blues ; sans oublier 3 reprises de Suicide ("ghostrider"), de Radiohead ("everything in it's right place") et d'Hendrix (pour une version géniale de "if 6 was 9" avec une chanteuse délurée dotée d'une voix de folie qui chantait dans un jouet-micro-enregistreur pour enfant).

    Les limites de cet exercice devant un petit public est que ce ne sont que des fans hard core qui ont fait le déplacement, le risque de plantage est quand même relativement faible. Tout n'était pas absolument génial, le principe du concert accoustique uniformise parfois les titres, mais d'avoir osé cet exercice à l'opposé de ses repères musicaux habituels est courageux et surtout permet d'approcher, d'entendre différemment un répertoire 100 (1000 ?) fois écouté tout en atteignant parfois des sommets pendant quelques minutes.

    Les limites de ce post étant elles de n'intéresser que peu de lecteurs (hein Fez ...).

     

    PS : vous ne le saviez peut être pas mais je sors un nouvel album

  • Dream in blue, quand je rêve ne bleu, je rêve en blue

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     Etant né une année fortement érotique (mais son pouvoir s'est rapidement estompé ensuite), j'avais donc 12 ans en 1981.

    Je devais avoir une coupe de cheveux indistincte, de grosses lunettes, un front gras et un sous pull à col roulé en lycra, vous avez ceux qui se déclinaient au choix en vert pomme, bleu, jaune, marron, rouge.

    Bref la panoplie du parfait séducteur.

    J’entrais en 5 eme, classe que j’ai d’ailleurs vaillamment redoublée, à Valence dans la Drôme. J’avais un beau vélo bleu (et des pinces à vélo, oui j'étais bidon) et beaucoup d’illusions sur le monde.

    Je voulais être journaliste. C’était ma seule certitude, même si je ne savais pas vraiment quoi ranger derrière ce mot, mais ça faisait bien de l’affirmer haut et fort autour de moi.

    Je passais mon temps extra scolaire à m’ennuyer et à lire.

    Mes vacances d’été se passaient dans les Landes avec plein d’autres enfants (le bonheur) et ensuite chez ma grand mère, qui n’habitait pas derrière chez le garde barrière, mais dans le Cher au milieu des champs. Comme dans le sketch du comique Laurent Gerra on allait dans la cabane au fond du jardin et il n’y avait pas de salle de bain. Bref la déconne totale, sans voiture, ni vélo, ni frère et sœur (je les ai mangés à la naissance) pendant 3 longues semaines, dans un petit village qui déjà 25 ans en arrière commençait à agoniser.

    Les échos du monde m’arrivaient au travers d’une radio calée sur les grandes ondes et d’une télé en noir et blanc, vous savez ces modèles qui se fermaient à clé.

    En mai, Jean Paul, 2 de son numéro, voyait un opposant à l’entrée de la Turquie dans la Communauté Européenne essayer de lui piquer sa belle papamobile à Rome. Le tout se termina aux urgences.

    Ronald lui aussi eu maille à partir avec un déséquilibré, en août, qui lui reprochait peut être d’avoir arrêté sa carrière d’acteur trop tôt. Toujours le mot pour rire il dit à Nancy qu’il « n’avait pas eu le temps de plonger » avant de s’écrouler truffé de plomb.

    En Irlande Bobby Sands perdait sa partie de bras de fer contre la petite Margaret connue pour son sale caractère et sa collection de disques de Renaud.

    En France la Révolution était là, les chars russes à nos portes, des milliers de personnes fuyaient sur les routes en direction de la Suisse. François piquait la place de Valery grâce à Jacques, ce fameux 10 mai.

    Il me reste de 1981 l’ image de Mitterrand s’affichant sur un écran de minitel, gros pixels à l’appui.

    Pour moi ces années là sont juste un prolongement des années 70, baignant dans un halo orangé et de fumée de cigarette sur laquelle tout le monde tirait de partout, en toutes occasions, sans se soucier de santé publique, ni de modération, contre révolution des temps modernes.

    Le TGV et le minitel pointaient leur bout du nez en plastique. La vraie révolution était là en fait.

    Il ne manquait plus que la privatisation d’une chaîne de télé pour basculer complètement dans la société moderne et aussi le grand n’importe quoi.

    Côté musique, Chagrin d’Amour m’a beaucoup marqué, cette manière nouvelle de chanter certainement, ainsi que la musique de la Boum que diffusait Europe 1 ou RTL tous les soirs dans leur Hit Parade, certainement présenté par Jean Loup LAFFONT ou André TORRENT. Pour plus de pochettes moches, de photos improbables, de belles moustaches (notez celles de Richi et Poveri) et de cris d'effroi quant à 1981, je vous conseille un petit détour par .

    ACDC, Police et Alice Cooper, n’étaient alors que des noms vides de sens gravés sur les tables de mon collège. Les radios libres allaient bientôt remettre de l’ordre dans tout cela et diffuser leur bonne parole pendant quelques années au moins.

    PS : Franck est à l’origine de toute cette histoire, ce brusque accès de nostalgie, qu’il en soit remercié.

     

  • Voisins, voisines

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    L’homme urbain moderne est obligé de partager son aire d’habitation, au sein d’espaces verticaux appelé « immeubles ». avec d’autres personnes, évoluant elles horizontalement, communément appelées «voisins ».

    Certaines interactions, pas toujours volontaires, permettent de rentrer en contact avec ces fameux voisins. Les plus fréquentes sont le bruit provoqué par une chaîne HI FI  qui diffuse des artistes (souvent pas ceux que vous préférez d’ailleurs) à un volume sonore indécent, des travaux de plomberie ou des aboiements  sur les coups de 4 heures du matin.

    Si vous disposez sous la main d’enfants cela vous permettra aussi, plus calmement là, de connaître du monde dans votre immeuble, car ceux ci déclenchent immédiatement les conversations comme par magie, vous obligeant donc à parler à leurs parents.

     

    Dans le premier cas la « discussion » est assez rapide et sèche et se termine parfois au poste de police ou au tribunal (ou avec de plates excuses et un bouquet de fleurs aussi).

    Dans le second cas des discussions spontanées s’organisent entre parents, souvent de sexe féminin, dans le parc de l’immeuble ou du quartier et portent sur le bon développement de ces chers petits, le déroulement de la grossesse qui a conduit à l’arrivée de ces chers petits, les mérites comparées des nounous du quartier qui gardent ces chers petits. Bref tout sujet dont tout homme se sent rapidement exclu.

     Des rencontres au somment entre enfants de l’immeuble sont aussi organisées, ce qui permet, à tour de rôle, à vos gremlins d’aller dévaster tranquillement l’appartement de vos voisins au terme d’un après midi de « jeux » (enfin » bataille rangée » serait plus approprié)  et de constater au passage les goûts parfois approximatifs de décoration des géniteurs quand vous allez les chercher.

     

    Reste les autres voisins, ceux sans enfants et discrets, que vous croisez parfois, avec qui vous ne pouvez rien dire de spontané ou d’essentiel quant à l’épidémie de bronchiolite qui sévit actuellement et à qui vous ne pouvez pas non plus reprocher la soirée techno-hardcore de samedi dernier qui s’est prolongée en fait tout le week end.

    Vous pouvez (devez ??) alors échanger quelques banalités sur (au choix) : la pluie, la neige, le froid, la canicule, la tempête ou les poubelles qui n’ont pas été sorties.

    Vous pouvez aussi renoncer à ce semblant de relation humaine et esquiver toute discussion.

      Dans ce dernier cas un semblant de tactique paraît judicieux pour éviter de passer pour un rustre parfait (au moins quelques temps). 

    Dans le hall d’entrée :  s’absorber dans le farfouillage de sa BAL qui regorge toujours de trésors inestimables comme le catalogue Carrefour ou les relances de l’UNICEF pour gagner du temps et ainsi ne pas prendre l’ ascenseur avec des tiers. 

    Dans l’ascenseur : tripoter ses clés avec concentration pour bien identifier celle de son appartement que l’on connaît bien par ailleurs puisque c’est toujours la plus grosse, regarder attentivement  les détails insoupçonnés de la porte de l’ascenseur et essayer d’oublier le silence gêné de part et d’autre. On peut aussi monter à pied lâchement.

     Dans le couloir : marcher vers l’ascenseur et prendre l’escalier au dernier moment tout en marmonnant un « bonne journée » de circonstance. Si un voisin ouvre sa porte en même temps que vous vous pouvez rerentrer dans votre appart pour y faire semblant de chercher un truc et éviter de se trouver nez à nez avec lui.  Il existe aussi une variante très mesquine qui consiste à laisser votre porte juste entrebâillée et à attendre derrière que le voisin descende, tout en sachant que celui ci sait très bien que vous faites le pied de grue derrière votre huis  (merci à mes voisins directs de m’avoir fait vivre cette merveilleuse expérience cette semaine donnant ainsi corps à cette note).   
  • Méconium et cholostrum

     

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     (Ancien cosmonaute reconvertit en pécheur de paillasson)

     

    Le temps de se déguiser en schtroumpf on passe de ça :

     

     A ça :

     

    Etonnant non ??

     

    Pascale Clark : non "méconium" n'est pas un groupe de death metal (même si ça serait marrant), tout comme "étouffe-chrétiens" n'est pas un groupe de black metal sataniste (et là aussi c'est dommage c'est aussi marrant).

    Eventuellement ce post peut faire double usage et aussi faire (open) office de Jeu-sans-nom-que même-Jordy-voit la vie-en-bleu, si quelqu'un veut faire le malin et dire de quels albums sont tirés ces 2 sons il peut tout à fait. Si par ailleurs vous connaissez les réponses de celui là, allez y donc proposez avec Franck on bloque ...

     

     

  • Sciuridés et progiciel (partie 2)

      

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     (on ne change pas un site qui gagne, mais là faut trouver ce que c'est les gens j'attends vos propositions et non ce n'est pas une reproduction de la caravane du Dakar en bonbons Haribo)

     

     

    Vroum vroum, il est 9 heures je pénètre dans le parc de Parilly, mon diesel de 1992 plus très aux normes terrasse toute vie en surface, pour les quelques chenilles processionnaires qui font encore les malines le jardinier du cru se charge de leur pulvériser un bon vieux produit chimique des familles.

    9 H 00 - 10 h 00 : dans le vif du sujet nous sommes, RAS

    10 h 10 : mes comparses étant à la traîne je traîne sur le ............ net (facile) et j'apprends que David Lynch a commis un nouveau film Inland Empire qui dure 3 heures et qui semble plutôt confus (ah bon ???).

    10 h 24 : pause, dehors c'est un ciel gris bas et gris qui nous attend, il fait froid. Quelques très jeunes mamans poussent des landaus dans le parc, le vent ramène des éclats de voix d'une fin de récré d'une école voisine. On est bien en septembre, le mois des regrets, des promesses oubliées, des souvenirs hativement rangés dans un tiroir pour vite laisser la place au sérieux de la rentrée, à l'obligation de redevenir responsable dans son coin. La belle affaire ...

    10 H 50 : Dieu que mes camarades ont des choses à dire sur leur travail, les rapports hiérarchiques, les potins de plafond (c'est les même que ceux de couloir mais au plafond), comme si au travail on voulait rester dans un périmètre connu, ne pas aller trop loin et donc parler de la seule matière commune : le travail (et les gamins aussi quand même, tout le monde en a, vous en avez (sauf Nounouille donc), j'en ai, le bonheur intégral, le sujet de conversation rouleau compresseur parfait).

    11 H 33 : l'extermination méthodique des chenilles a recommencé dans le parc, le tracteur traque leur traffic qui se trame dans les arbres et cherche à effacer leur trace sans trop de tact (donnez moi une béquille je vous remplace le Grand Corps Malade)

    12 H 01 : Désoeuvré je navigue sur le blog de You Machin des Alpes, le monsieur (enfin je pense) adore la montagne et les trekking lointains (le dernier dans le Larzac), le moyen âge et ses hommes en armure (je préfère les gladiateurs nus..) et surtout dans ses liens (regardez à droite) on trouve ça. Je vais donc pouvoir encore plus casser les pieds à ce qui me reste d'amis en citant à tue tête des passages inoubliaux tels que la scène 5 ou la scène 13. C'est dommage je ne peux pas partager mon enthousiasme d'avoir trouvé ça à mes coreligionnaires, de l'incompréhension se lirait dans leurs yeux.

    12 H 30 - 13 H 30 : comme je suis fan des femmes blanches aisées et un  peu avancées dans l'âge (les" fameuses s..... de 40 ans qui bouffent des yaourths" selon un de mes amis), je retourne aux Galeries Lafayette pour m'acheter ma drogue triangulaire. Il fait froid dans le parc alors j'écoute du brutal, du grind-core (Brutal Truth). C'est rigolo le chanteur à l'air de débarquer de l'âge des cavernes et ses camarades pas très dégrossis s'excitent comme des malades sur leurs instruments respectifs sans que l'on puisse distinguer très bien l'ensemble, les notes, ni d'ailleurs grand chose en fait.

    14 H 48 : un téléphone vibre, ça me rappelle "Chouchou" et le seul gag potable du film. Le soleil joue le tout pour le tout et tente une percée pas très convaincante, il repart rapidement un peu honteux.

    15 H 07 : les esprits se relachent, ça rigole à qui Miou Miou (rhâââ  jamais faite celle là), la fin est proche.

    15 H 40 : on nous distribue les traditionnelles fiches d'évaluation de la formation pour savoir si on est un peu, beaucoup ou pas trop satisfait. Le soleil repointe le bout de son museau, encouragés les gamins sortent et commencent à envahir le parc. Le soleil en confiance décide de rester. Il est l'heure de partir et de leur laisser la place.

     

    UMP : je ne suis pas le seul dans ce cas de figure me semble t il à subir certains évènements.....